Violences sexuelles dans la communauté juive. Il faut briser l’omerta

Un Collectif qui a reçu en Israël le soutien du grand rabbin de Safed, Shmuel Eliahou, alerte via une Lettre ouverte au titre on ne peut plus explicite publiée mercredi et signée par cinq figures de la communauté juive francophone : Quand la communauté juive est la proie de rabbins prédateurs. Abus sexuels sous silence

“Nous découvrons de nouveaux cas de rabbins exerçant encore en France et soupçonnés ou accusés d’agressions”.

Alors que  les scandales sexuels se succèdent en France comme en Israël, un groupe, composé de Janine Elkouby, ancienne vice-présidente du CIBR et présidente AJCF Strasbourg, Hannah Ruimy, responsable pédagogique et enseignante, Sarah Bloch-Elkouby, docteur en psychologie clinique, Michael Blum, journaliste, et l’avocat Emmanuel Bloch, cherche à interroger “les réelles dimensions de l’abus au sein des institutions juives françaises, consistoriales et non-consistoriales”.

Réel cri d’alarme, il appelle à la création d’une instance française dédiée.

“Nous tendons une main aux victimes qui ont besoin de savoir qu’on les croit afin de mettre fin à cette forme d’omerta dans les milieux religieux”, a déclaré MichaelBlum à i24NEWS. “Nos mains tendues étaient visiblement attendues… On découvre des histoires anciennes, d’autres plus récentes et nous découvrons avec effroi de nouveaux cas de rabbins exerçant encore en France et soupçonnés ou accusés d’agressions sexuelles, en plus de l’affaire qui a déclenché notre engagement.

Les témoignages recueillis ne représentent sans doute que la partie émergée de l’iceberg. D’autres victimes, juives ou non-juives, existent probablement par ailleurs, quand bien même nous ne connaissons ni leur nombre ni leurs noms. La peur du scandale, la honte d’autant plus fortement ressentie dans un milieu religieux, la peur d’être mis au ban, le fait que ces communautés fonctionnent de manière opaque, tout cela peut expliquer que des scandales soient aussi longtemps étouffés et que des rabbins criminels puissent continuer à exercer”.

La lettre ouverte pointe également du doigt le silence des institutions, qui continuent à laisser exercer des individus accusés ou condamnés : Ainsi, un rabbin condamné pour agression sexuelle à deux ans de prison avec sursis et interdit d’activité professionnelle pour une durée de dix ans continue aujourd’hui d’exercer à Marseille, avec la bénédiction du Consistoire”.

Le grand rabbin de Safed Shmuel Eliyahu à Jérusalem. Photo Shlomi Cohen/Flash90

Pour rappel,  le grand rabbin de Safed, Shmuel Eliahou, est connu notamment pour avoir dénoncé une immense figure israélienne, Yehuda Meshi Zahav, qui s’était suicidé après que de nombreuses femmes aient décidé de briser l’omerta qui, depuis des dizaines et des dizaines d’années, le protégeaient, alerte sur la situation . Chemouel Eliahou avait également alerté sur l’affaire Chaïm Walder, le célèbre auteur haredi pour enfants. Deux affaires qui avaient fortement secoué le monde ultra-orthodoxe israélien en 2021.

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