Bien que le seul problème ce soit vous

La liberté d’expression en Palestine

et dans la diaspora palestinienne.

On en parle peu, sauf quand un incident comme celui d’une interprète parlant dans un micro qu’elle croit éteint vient mettre un peu d’ironie dans ce qui est devenu une rengaine lamentable : Israël est le bouc émissaire de l’ONU, la source de toutes les atteintes aux libertés et aux droits de l’homme. journalistes palestiniens 3 C’en est presque risible en cette période de guerre civile et de massacres en Syrie. Mais il y a un autre domaine qui ne fait pas souvent (jamais????) la une des média : la position de l’autorité palestinienne face aux libertés fondamentales, et ce que cette position induit dans la diaspora palestinienne.
Or deux événements concomitants viennent de se produire et jettent un éclairage peu glorieux sur le traitement des droits de l’homme tout près d’Israël.
Dans les territoires palestiniens, ce sont les libertés des journalistes qui sont de plus en plus malmenées.
Tout récemment, Sami Al-Sa’i, un journaliste Tulkarem basé à l’agence de nouvelles locales de Wattan, a été convoqué par des agents de renseignement palestiniens pour un interrogatoire. Il a été détenu pendant 12 heures au cours de laquelle il a été interrogé à trois reprises et a été libéré sans acte d’accusation grâce à la pression des autres journalistes qui ont manifesté immédiatement en sa faveur, et en faveur de leur liberté d’expression. journalistes palestiniens Selon lui son arrestation était motivée par la couverture qu’il a faite de la campagne de sécurité menée à Jénine et par les publications critiques des équipes de négociation postées sur sa page Facebook. Il encourait une accusation de diffamation pouvant entraîner une peine d’emprisonnement de six mois. journalistes palestiniens 2 Récemment également, un chroniqueur palestinien, George Qanawati, qui avait eu le malheur de comparer une cérémonie officielle à un “cirage de pompes” durant son émission sur Radio Betlehem 2000, a subi la plainte en diffamation du chef de la police de Bethléem, Khaled Shalabi. Arrêté dès son retour chez lui, il est détenu 24h et battu dans les locaux de la police. Il envisage de porter plainte pour le traitement qu’il a subi pendant son arrestation.
A l’extérieur, dans la diaspora palestinienne, c’est la dure mésaventure d’un jeune poète danois qui vient donner une idée de la liberté qui règne.
Yahya Hassan, âgé de 18 ans, est né dans une famille d’immigrants palestiniens et vit au Danemark. Après une adolescence houleuse, il découvre la littérature et publie en octobre un recueil de poèmes qui se vend à plus de 30 000 exemplaires en 3 semaines.

Yahya Hassan
Yahya Hassan

Oui mais ce n’est pas vraiment un sujet de fierté pour sa communauté, puisqu’il ose dénoncer ce qu’il considère comme la culture d’hypocrisie caractérisant la population musulmane du Danemark. Ses poèmes s’appellent “ENFANCE”, “DEGOUTE”, “LONG POEME” dont voici un extrait traduit :
“Vous ne voulez pas de viande de porc,
Qu’Allah vous bénisse pour vos habitudes alimentaires,
Vous voulez la prière du vendredi jusqu’à la prochaine prière du vendredi,
Vous voulez Ramadan jusqu’au prochain Ramadan,
Et entre la prière du vendredi et les Ramadans,
Vous voulez porter un couteau dans votre poche,
Vous voulez aller et demander aux gens s’ils ont un problème,
Bien que le seul problème, ce soit vous.” 
Sa critique ne s’applique pas, et il l’a bien spécifié, à l’ensemble de sa communauté, mais à une frange ghettoïsée qui donne une image lamentable qu’il rejette, dont il ne veut pas pour lui-même.Yahya-Hassan 2 La conséquence de sa liberté de parole : 27 menaces de mort après sa première apparition télévisée, et une agression lundi, au cours de laquelle il a été roué de coups. Aucune voix ne doit s’élever pour critiquer : ni au-dedans, ni au-dehors.
Les libertés ne sont pas respectées, mais qu’importe. L’ONU continuera inéluctablement à condamner Israël, en ignorant délibérément “toutes les merdes qui se passent ailleurs”, comme l’a si bien déclaré notre interprète préférée.
Line Tubiana

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