Maisons, médias, maisons de retraite : l’argent des autres

La Baule : sur le front de mer une villa avec rez de chaussée et trois étages, 6 chambres et un jardin, achetée en octobre 2003 pour un million d’euros. La valeur s’approche aujourd’hui des 2 millions d’euros. En mai 2014 la villa d’à côté divisée en 3 appartements et cinq studios est achetée 1 905.000 euros. Versailles : une élégante propriété avec jardin et terrasse est achetée 2 millions d’euros. Il s’agit du patrimoine immobilier de Jérôme Pécresse, à la tête de la branche énergies renouvelables de General Electric, et de son épouse Valérie Pécresse, candidate LR à l’élection présidentielle.

Éric Zemmour qui annonce un revenu mensuel de 5.000 euros, aurait gagné, de 2019 à 2021, 40.000 euros de salaire mensuel, fruit de toutes ses collaborations. Son dernier livre publié à compte d’auteur, « La France n’a pas dit son dernier mot » devrait lui rapporter entre 1.750.000 et 2 millions d’euros.

Yves le Masne, ex PDG d’Orpea apprend qu’un journaliste enquête sur ce qui se passe dans les maisons de retraite dont il assure la gestion. Sa rémunération globale est de 1.350.000 euros et il possède des actions de sa boîte. Le livre va sortir avec un titre court qui en dit long : « Les Fossoyeurs ». Il garde le silence et revend ses actions au cours de 107,80 chacune. Il encaisse 587.157 euros. Le cours actuel est de 38 euros ! Délit d’initié ?

Ces 3 informations on les doit, bien sûr, au Canard enchaîné du 2 février. On ne peut les ranger dans la même catégorie : le couple Pécresse a investi en immobilier dans des valeurs sûres, villas bord de mer à La Baule et résidence avec jardin à Versailles. Bon goût et discernement.

Éric Zemmour gagnait 5000 euros par mois puis son talent l’a propulsé vers les hauts salaires à l’égal des visages connus des chaînes télé, Laurence Ferrari, Gilles Bouleau, Cyril Hanouna et beaucoup d’autres émargent à ce niveau.

Pour Zemmour il y a eu le miracle éditorial de ses livres d’histoire et de politique qui se sont vendus à la même cadence que les livres de romances des écrivains stars de l’édition.

Orpea suscite l’indignation. Une maison de retraite et, pour en payer la facture mensuelle, il faut que le locataire investisse le montant de sa retraite et sacrifie ses économies quand il en a. Et ceci pour attendre en grelottant l’arrivée d’un aide soignante débordée, pour rester dans ses déjections et sa honte… afin que la maison de retraite fasse des bénéfices conséquents, et puisse servir de grasses rémunérations à ses dirigeants.

Dans les affaires, dans la politique, dans les médias, l’argent est partout pour mesurer, étalonner les mérites, le talent .

Le scandale Orpea montre que le sens moral est souvent absent dans le monde des affaires. Il y a bien deux catégories de personnes avec lesquelles toute fraude ne saurait être envisageable : nos enfants et nos grands parents. Pourtant on a voulu conforter un cours de bourse et prévoir des rémunérations de haut niveau en réduisant le nombre des personnels, le nombre de couches, la qualité des repas !

Quel scandale ! Quelle honte !

André Simon Mamou

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