Le CRIF Alsace dénonce la trop discrète commémoration 2021 de Yom Hashoah à Strasbourg

Strasbourg. Yom Hashoah en catimini : l’amertume du CRIF, titre les DNA

Chaque année, le CRIF Alsace organise avec le Consistoire Israélite et l’Union Juive Libérale de Strasbourg une lecture publique des noms des victimes alsaciennes de la Shoah lors de la journée commémorative de Yom Hashoah.
Compte tenu du contexte sanitaire, il était prévu cette année en lien avec la Ville de Strasbourg et notamment son Conseiller en charge des Cultes, M. WERLEN, une cérémonie écourtée d’allumage de bougies.

Le 1er avril, en raison du renforcement des restrictions annoncées la veille lors de l’allocution du Président de la République, le CRIF Alsace a informé la Ville de Strasbourg de l’abandon cette année de son projet de rassemblement.
Le même jour, la Maire de Strasbourg propose une rencontre au CRIF Alsace pour « évoquer et enrichir les axes de travail » contre l’antisémitisme et M. WERLEN précise le 5 avril par messagerie au CRIF Alsace que « Nous nous associerons par la pensée à la nécessaire commémoration Yom Hashoah. ».
Le CRIF Alsace découvre ce jour que la Maire de Strasbourg a décidé de commémorer Yom Hashoah en déposant, toute seule, une gerbe devant le monument de l’ancienne synagogue à l’Allée des Justes sans aucun représentant de la Communauté juive à ses côtés.
Cette commémoration se veut politiquement consensuelle dans son message, rappelant les horreurs de l’extermination raciale décidée par l’idéologie fasciste, en rassemblant les partis politiques républicains. Or seule la majorité municipale semble avoir été présente.
Le CRIF Alsace ne peut que regretter ce qui apparaît du coup, non plus comme un hommage, mais comme une instrumentalisation politique de la Shoah après le honteux rejet de la définition opérationnelle de l’antisémitisme lors du dernier conseil municipal.
Et en effet, ce même jour, M. Joël STEFFEN, adjoint au maire en charge du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, tente de justifier sur Facebook ce rejet en mettant en avant le volontarisme de la majorité à lutter contre l’antisémitisme dans une publication qui ne cite pas Israël mais parvient à parler de la Palestine.
Les justifications de l’antisémitisme ont évolué dans le temps et aujourd’hui, de nouvelles formes se développent en fonction de l’actualité, et la plus dangereuse est la détestation d’Israël. C’est bien au nom de l’antisionisme que des enfants français juifs ont été exécutés par Mohamed Merah à Toulouse, ou des consommateurs français juifs tués par Amedy Coulibaly à l’Hypercacher.
C’est encore au nom de cette même théorie que des strasbourgeois juifs sont menacés ou insultés, comme ce graffeur ou ces restaurateurs de cuisine cachère.
« L’engagement sans faille de la ville de Strasbourg contre l’antisémitisme » que revendique la majorité municipale ne peut s’envisager avec le déni de cette réalité.
Le CRIF Alsace appelle Madame la Maire à reconsidérer l’importance de la lutte contre ces formes nouvelles d’antisémitisme pour être vraiment efficace.
Le CRIF Alsace tient à rappeler que Yom Hashoah a été initialement conçue après-guerre par Israël pour rendre hommage aux insurgés du ghetto de Varsovie et aux partisans juifs. La commémoration s’est étendue à mesure de la compréhension du phénomène à l’ensemble des victimes de la politique nazie d’extermination.
En ces temps sombres d’incertitude, les Juifs veulent croire en leur avenir dans la ville de Strasbourg. Or la banalisation de l’expression antisémite génère celle des autres racismes et fait craindre le pire. Strasbourg doit donc, pour toutes ses communautés qui font la richesse de cette ville, rester exemplaire dans la lutte contre l’antisémitisme
Pierre HAAS
Délégué du Crif Alsace


Pour rappel, le 1er mars 2021, Pierre HAAS, délégué du CRIF Alsace, publiait ce papier:

La réalité de la vie ensemble en Israël, réponse à la tente de France-Palestine régulièrement installée à Strasbourg

« À Strasbourg, des groupuscules politiques, qui citent eux-mêmes l’islamo-gauchisme, continuent de développer une idéologie manichéenne du différend territorial israélo-palestinien.

L’évolution géopolitique du Moyen-Orient a définitivement bousculé les paradigmes d’une certaine gauche qui a perdu ses valeurs.

Ils appellent Israël à donner la liberté totale aux Palestiniens et en même temps à venir aider les Palestiniens quand ils sont en difficultés. Comme par exemple pour la vaccination, alors que la santé est une prérogative de l’Autorité Palestinienne qui a souhaité traiter avec les Russes et leur vaccin spoutnik.

Ils s’accrochent à une vision victimaire pour soutenir une Autorité palestinienne notoirement corrompue et une secte religieuse, le Hamas, au détriment de la démocratie israélienne où les députés arabes représentent 20 % des élus de la Knesseth.

Cela ne les dérange pas de parler d’apartheid, quand un juge arabe de la cour suprême israélienne peut condamner l’ancien président de l’État, Moshé Katsav, à de la prison pour des affaires de harcèlement sexuel et de viol ! C’est une insulte à la population sud-africaine noire et métissée qui a subi un racisme ignoble.

Tout le monde sait comment sont traités de manière effroyable les Palestiniens au Liban et en Syrie et pourtant, on n’entend personne lutter pour les droits de ces Palestiniens. Pourquoi ?

Vouloir combattre pour la paix est louable, mais le moyen utilisé de boycott est scandaleux et contre-productif. Les Palestiniens ont profité du développement économique d’Israël tant les Arabes israéliens que ceux des territoires disputés, plus de 70 000 d’entre eux continuent de venir travailler en Israël et plusieurs milliers travaillent dans des entreprises israéliennes dans les zones d’activités dans les territoires mêmes.

Le boycott stigmatise l’ensemble de la population y compris les Français juifs à qui il rappelle des heures sombres. Car cet appel vise Israël, or tous les juifs sont fils d’Israël, autre nom du patriarche Jacob.

Le boycott prôné porte aussi sur les aspects culturels ou scientifiques. Là aussi pourquoi rejeter ainsi des vecteurs d’échange porteur de paix et de progrès humain, si ce n’est véhiculer un antisionisme haineux qui fait le jeu des antisémites. Il est temps de mettre fin à cette hypocrisie. »


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