Charles Baccouche. Baroukh Hachem ou la Bénédiction éternelle

י וַיֹּאמֶר יִתְרוֹ, בָּרוּךְ יְהוָה, אֲשֶׁר הִצִּיל אֶתְכֶם מִיַּד מִצְרַיִם וּמִיַּד פַּרְעֹה

Baroukh Hachem qui vous a Sauvé de la main de l’Egypte et de la main de Pharaon.

Paroles de Yétro (Parasha Yétro)

 « Baroukh Hachem qui vous a Sauvé de la main de l’Egypte et de la main de Pharaon » dit Yétro le Prêtre de Midian, qui connait le Dieu UN.

Qui ne connait l’expression «  Baroukh Hachem » ? Les juifs bien sur, même ceux qui ne connaissent pas la langue des Hébreux, langue à la fois sacrée et profane, parce que La langue de la Thora est la langue du peuple juif, sa racine et sa source aurait dit Eliane Amado Levy Valensi, la grande philosophe, qui de la Sorbonne à Bar Ilan a semé la connaissance tout au long de sa vie.

En résumé, tout le monde connait l’expression «  Baroukh Hachem » mais sait-on exactement ce qu’elle signifie?

Depuis des siècles et probablement, depuis que les Pères de l’Eglise se sont crus autorisés à falsifier le LIVRE, on traduit par « Béni soit-il » ! Où bien « Béni soit le Nom » 

Nous aurions l’impudence de dicter au Très Haut sa propre bénédiction, lui qui est éternel et béni de toute éternité ? Lui qui est la source des bénédictions et qui répand sa Sainteté selon sa volonté?

El Shadaï, le Tout Puissant, n’a nul besoin que nous le bénissions, Lui l’Etre UN, sans cause et sans fin.

Lorsque nous disons Baroukh Hachem, nous ne faisons que constater qu’Il est béni et que lui seul peut bénir ses créatures, auxquelles il donne la vie gratuitement par un acte totalement libre. Notre réponse est un aveu, la reconnaissance qu’il est l’Eternel bon et sans limites.

Nos Maitres, bons lecteurs de l’hébreu, nous délivrent et apportent les merveilles de l’Hébreu. Ils nous disent que ces traductions sont des scories de l’idolâtrie qui imprègnent, hélas, les religions dites du Livre.

De quel Livre parle-t-on? Les erreurs de l’Histoire commencent là ou le langage trahit le Livre donné au Sinaï à Moïse notre Maître: Deux Livres en sont issus.

L’un procède de la descendance d’Esaü et se proclame « la bonne nouvelle » ou les Evangiles. En guise de bonne nouvelle, on assiste depuis 2 000 ans à une tentative de substitution d’identité. Les hébreux-juifs auraient démérité, et le Seigneur les aurait exclus de la promesse et de la bénédiction et de la Terre qu’ils appellent promise et de l’Amour, désormais tout en vrac confiés aux adeptes de l’Eglise  de Pierre.

La persistance de ces réprouvés  dans l’Histoire et de retour sur cette Terre Donnée et non promise reste une épine dans la saga chrétienne.

L’autre arrive plus tard au VIIème siècle. Le Coran, né au 7eme siècle dans le désert arabe et qui s’associe à Ismaël, le fils d’Agar, et pour des raisons voisines, exclut les hébreux-juifs de l’Histoire universelle, car le Coran  a une vocation universelle et tend à ce que les hommes et les femmes de toutes les époques et de tous les espaces deviennent musulmans.

Ils contestent le droit de propriété d’Israël sur la Terre qu’Allah a bien « promis » (sic ) aux enfants d’Israël, mais qui ne s’en sont pas montrés dignes. Ils en ont été légitimement chassés.

Leur survivance après tant de siècles de domination arabo-musulmane et ottomane est un caillou indigeste pour l’Islam, et l’est encore plus depuis la résurrection nationale d’Israël.

Ne serait-ce pas des traces d’idolâtrie dans les deux cas?

Les deux évangiles donnent aux successeurs de Pierre,  le premier Pape, le pouvoir de bénir et d’agir au nom du Dieu tout Puissant qui s’incarne dans un fils miraculeux. Ce qui est étonnant en soi.

Le Coran délègue au Prophète Mohamed ainsi qu’à ses représentant d’agir au nom du Dieu Unique. La preuve c’est la foi, ce qui insuffisant en soi.

La Thora nous dit que Yétro le Prophète des Nations, le non-hébreu, le prêtre de Midian, fut le premier à prononcer cette bénédiction tombée du Ciel : « Yétro, prêtre de Midian a entendu tout ce qu’Eloïm a fait à Moshé et à Israël, lorsque יהוה a sorti Israël d’Egypte. Yétro  s’émerveillait de la bonté que יהוה a fit pour Israël, et a dit Yétro  «. Baroukh Hachem qui vous a Sauvé de la main de l’Egypte et de la main de Pharaon.»

Sens immédiat de ce que déclare Yétro: « Béni est le Nom du Dieu de Bonté, de générosité….. »

Il faut aisément comprendre que c’est HACHEM יהוה qui est la source de toute bénédiction, c’est Lui qui bénit et Lui qui maudit, Lui qui fait mourir et Lui qui fait vivre, Lui qui blesse et qui guérit l’Homme qui  ne peut accéder à cette Mesure (Mida) à l’exception d’Abraham à qui Il confie le pouvoir de bénir « Iiyé barakha ».

Les Cohen auront ce privilège aussi, mais lisons avec attention : « L’Éternel parla à Moïse en ces termes : « Parle ainsi à Aaron et à ses fils : Voici comment vous bénirez les enfants d’Israël; vous leur direz : « Que l’Éternel te bénisse et te protège !  Que l’Éternel fasse rayonner sa face sur toi et te soit bienveillant !  Que l’Éternel lève sa face vers toi et t’accorde la paix ! »

Ils imposeront ainsi mon nom sur les enfants d’Israël, et moi je les bénirai» 

L’Eternel est au dessus des Cohanim et c’est lui qui leur transmet la bénédiction :  

«Et moi je les bénirai » entendre « Je les bénirai tous ensemble et je bénirai chacun d’entre eux ».

Un ancien midrash Tan’houma (Nasso 8) raconte : « Lorsque les Bné Israël ont entendu le Saint béni soit-Il dire : “Voici comment vous bénirez les enfants d’Israël”, l’assemblée d’Israël s’adressa au Saint béni soit-Il : “Maître du monde ! Tu demandes aux Cohanim de nous bénir ? Nous n’avons besoin que de Ta bénédiction, d’être bénis par Ta bouche, comme il est dit : Jette un regard du haut des cieux, Ta sainte demeure, et bénis Ton peuple Israël.” Le Saint béni soit-Il leur répondit alors : “Bien que j’aie demandé aux Cohanim de vous bénir, Je suis parmi eux et vous bénis, comme il est dit : Ils imprimeront ainsi Mon Nom sur les enfants d’Israël et Moi Je les bénirai” ».

Le plus ancien texte retrouvé lors de fouilles à Jérusalem au VII siècle avant l’ère vulgaire par le Professeur Barkaï en 1979 est curieusement la Birkat hacohanim.

Rappelons nous la piètre tentative de Bilaam dans Balak qui propose à Dieu de bénir les Enfants d’Israël et l’Eternel lui répond : « c’est inutile ils sont bénis »

Les Bénédictions divines sont Shaarré Ratson, c’est-à-dire les Portes de la volonté généreuse du Ciel : L’Eternel bon et généreux qui dispense la fécondité, la parnassa, la santé, la récolte abondante les fruits délicieux de l’arbre fruitier, le bien être, la paix au pays des hébreux, aux enfants d’Israël.

La réponse de ces derniers est de témoigner que le Monde a un Créateur qui participe à l’Histoire de son Monde par l’alliance  d’Abraham, l’alliance de Noah, l’alliance du Sinaï, conclue avec tout le peuple d’Israël réuni en un seul cœur (Yétro)

Il ne faut pas user sans cesse de cette locution, qui peut devenir une simple superstition si on en abuse. Manitou Léon Ashkenazi, plein d’humour, disait à ses élèves «  deux plus deux font quatre. A Bné Brack on dit «  deux et deux font quatre Baroukh Hachem. »

Une Histoire par Shoshannah Brombacher

« Chaque jour, le vieux porteur d’eau passait devant la salle d’étude avec ses seaux. Rabbi Israël Baal Chem Tov (« Maître du Bon Nom ») se tenait souvent devant la porte et échangeait avec ses disciples. Chaque fois qu’il voyait le porteur d’eau, il interrompait leur conversation et lui demandait, « Berel, mon brave, comment allez-vous aujourd’hui ? » Le porteur d’eau répondait généralement poliment : « Baroukh Hachem, D.ieu merci ! », et il continuait son chemin.

Mais un jour, le porteur d’eau avait un air mélancolique sur son visage. « Rabbi, c’est gentil de votre part de demander cela à un pauvre homme, mais comment devrais-je me sentir ? Pas bien ! Non ! Jour après jour, je porte ces lourds seaux. Mon dos me fait mal, je vieillis vous savez… Mes bottes sont en lambeaux, mais je n’ai pas d’argent pour en acheter de nouvelles. Ma famille est grande. Le fardeau est trop lourd. Mes enfants ont besoin de nourriture, de chaussures et de vêtements, et… ah, c’est trop, rien que de commencer à en parler… Et ces nouvelles maisons au bout de la ville veulent de plus en plus d’eau, et elles sont construites à flanc de colline, et l’eau est si lourde, et je suis tellement fatigué, tellement fatigué… » Et avec un soupir, il ramassa ses seaux et partit en traînant les pieds, avec le dos tordu et les épaules courbées. Il ne regarda pas en arrière. Le Baal Chem Tov ne dit rien.

Quelques jours plus tard, le Baal Chem Tov se tenait de nouveau devant la synagogue avec ses élèves lorsque le porteur d’eau passa. « Berel, heureux de vous voir, comment allez-vous aujourd’hui ? » Le porteur d’eau s’arrêta. Il rayonnait. « Baroukh Hachem, Rabbi, ça va très bien. J’ai du travail, donc je gagne de l’argent pour nourrir ma famille. Je suis béni, parce que j’ai une grande famille, tant de doux enfants… Je suis heureux de pouvoir leur acheter de quoi manger et payer leurs enseignants. Et ces nouvelles maisons qu’ils ont récemment construites sur la colline ont besoin de beaucoup d’eau, c’est autant de revenu supplémentaire pour moi. Baroukh Hachem ! Merci d’avoir demandé à un homme simple comment il va. Baroukh Hachem, D.ieu est bon avec moi ! »

Le Baal Chem Tov sourit et le bénit avec quelques mots d’encouragement. Le porteur d’eau leva ses lourds seaux et s’en alla joyeusement sur son chemin, et l’eau dans ses seaux reflétait la lumière du soleil.

Les disciples du Baal Chem Tov étaient intrigués. Pourquoi le vieux porteur d’eau était-il soudain bien plus heureux, avec sa même paire de bottes en lambeaux et ses mêmes vieux seaux d’eau qu’auparavant ?

Le Maître du Bon Nom regarda ses disciples et savait ce qu’ils pensaient. « Avez-vous entendu ce que Berel vient de dire ?, leur demanda-t-il. Il a dit Baroukh Hachem, D.ieu merci, parce qu’il sait que toutes les bénédictions – et tout le reste – viennent de D.ieu. Il y a quelques jours, il ne semblait pas se rappeler de cela. Il n’a pas remercié D.ieu pour son sort, de sorte qu’il était déprimé. Même quand les choses sont difficiles, il y a toujours tant de raisons d’être reconnaissant, et ainsi on loue D.ieu et on Le remercie. On reconnait que tout ce que l’on reçoit vient de D.ieu, et l’on se sent mieux. Les seaux de Berel sont tout aussi lourds aujourd’hui qu’ils l’étaient il y a quelques jours, et il est encore pauvre, mais son point de vue a changé. Maintenant, il voit ce qui est important et ce qui ne l’est pas, et il est très conscient de Celui qui lui donne tout ce qu’il a. En conséquence, il est heureux et satisfait. »

C’est ce que nous appelons l’espérance qui nous a fait traverser les siècles de misères et de massacres, nus et pauvres que nous étions dans l’exil, soumis aux Nations sans pitié  et presque détruits dans le dernier siècle ou le ciel était d’airain et  le sol de fer.

L’espérance juive est la réponse à la bénédiction divine qui nous insuffle la joie d’être son peuple et que Lui l’Eternel, le Maître du Monde, est notre père, notre roi pour l’éternité.

 © Charles Baccouche                                                                    

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