René Seror. Génération Covid. Miroir de nos peines !

Les temps changent ! Alors que ça ne me dérange pas du tout de rester sagement à la maison, je réalise que ça ne m’est jamais arrivé.

En France, il y avait les prières à la synagogue, les copains, un petit café, un crème, un coca !

En Israël, il y avait le bord de mer,

Les copains, un petit café, un crème, un coca !

Mais 5, 6, 7 peut-être 8 semaines ou plus! va savoir !

Difficile à mesurer.

Je suis, aujourd’hui, intimement persuadé qu’à un degré ou à un autre, nous en resterons profondément marqués.

Que restera-t-il demain de ce mot étrange, totalement dépassé, obsolète, absent de notre vocabulaire, il y a moins de 3 mois, que nous utilisons chaque jour, à chaque instant. Confinement.

Les souvenirs remontent.

A 14 ans, je fus confiné dans un internat : le château de Laversine.

Non parce que j’étais turbulent ou incontrôlable, mais pour des questions d’espace. Famille nombreuse, logement exigu !

Ce furent 3 années d’apprentissage de la vie.

En fait de confinement, nos escapades au “Chemin de l’Oise“, la dégustation de fraises sauvages… valaient toutes les libertés. 

Confinement bonheur ?

En mai 68, grève générale.

Pas de transports en commun.

Des kilomètres à pied, des kilos de cerises, d’éclairs et de religieuses englouties avec celle qui sera la mère de mes enfants.

Confiné dans un Paris désert, et le défoulement au quartier latin.

Quoi de plus beau ?  Heureux ?

Nous l’étions.

Ça reste un de mes meilleurs souvenirs.

Alors, oui ! que restera-t-il de ce mot ?

Il faut examiner ce que furent les grandes mutations, parfois conflictuelles, du lien familial depuis mai 68.

Révolution qui inspira “la cool attitude” assumée de parents déléguant l’autorité aux institutions scolaires, se retrouvant démunis, contraints de devenir dépositaires de l’autorité.

Une génération qui a vu des papas allongés sur le tapis du salon, jouant aux legos ou regardant un DVD du Roi Lion.

Ces mêmes papas, obligés de se redresser pour revoir les tables de multiplication.

Qu’en restera-t-il ? 

Il est certainement trop tôt pour répondre à une telle question.

Ceux qui passèrent le bac en 68 subirent l’ironie mordante de leurs aînés et de leurs cadets.

Un bac bradé.

Ceux qui le passeront cette année resteront pour toujours la génération du télé-enseignement, de la douleur de l’enfermement.

Bouillonnants mais confinés, ils sortiront de cette épreuve, peut-être plus forts, en tous cas, différents.

C’est la seule certitude.

Cette génération Covid aura certainement une pensée pour ceux qu’on appelle pudiquement, de manière condescendante, Les aînés.

Ces femmes et ces hommes de plus de 85 ans qui ont ressenti l’abandon.

Au bord de la route de la communauté sociale.

Selon des témoignages, certains auraient préféré quitter la route d’eux-mêmes.

À quoi bon ?

Pour les autres, ostracisés au nom du bien-être sanitaire,

Que restera-t-il de ce confinement ?

Génération Covid. Miroir de nos peines !

Je me souviens qu’enfants, on se moquait, gentiment des vieux qui nous disaient : “Mais toi, tu n’as pas connu la guerre !”

 Toutes proportions respectées,

Je ne chercherai pas à faire de parallèle déplacé,

J’imagine mes petits-enfants disant à leurs enfants, “Toi, tu n’as pas connu le confinement.

Étrange parenthèse, si douloureuse, miroir de nos peines.

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