Michèle Chabelski. Polanski bashing

Roman Polanski

Bon  Vendredi 
     Chabbat      Chabes
        Je ne connais rien à la politique : on me l’a dit.               Je ne connais rien à la médecine : je n’ai pas besoin qu’on me le dise.
       Donc , de quoi vais je vous entretenir, amis, amies?
    Ben, de cinéma?     Ah oui!       Tiens!               De cinéma
    Chaque siècle est touché par une maladie  mortifère avant qu’on trouve un traitement qui ne sert plus à grand chose puisqu’un nouveau fléau incurable vient remplacer l’ancien.
   En ce moment, c’est une vérole d’un genre nouveau qui s’abat sur nous..
   Vous l’avez deviné, je veux parler du  Polanski bashing, bien évidemment..
     Roman Polanski a pris de la distance. Il n’accompagnera pas son magnifique film  à la cérémonie des César.

    Condamné par une horde de donzelles hurlantes, qui se sont approprié le titre de juges de la rue, vilipendé, Polanski a plié sous l’outrage.
    Il ne viendra pas.
      Je rappelle que Roman Polanski est un cinéaste français. Juif.   Qui a reconnu un délit ancien et a payé sa dette, puis il a engrossé le cinéma français de dizaines de chefs d’œuvre qui ont rapporté notoriété et devises à la France .
     Et le voilà, Polanski, qui s’avise de réaliser un film documentaire sur une affaire purement française qui a entaché quelques années de notre histoire d’un antisémitisme judiciaire qui a dû finalement dire son nom: antisémitisme institutionnel.
    Quoi?    Pardon?
     C’est pas de l’affaire ancienne, ça?
    On ne peut pas laisser la boue reposer tranquille ?
   On ne peut pas.
     Ou en tout cas Polanski ne le peut pas.
    Et s’appuyant sur un livre il démonte le mécanisme machiavélique qui a expedié Dreyfus dans une ancienne léproserie sur l’île du Diable.
   Puis il démonte minutieusement le mécanisme qui a conduit le colonel Marie- Georges Picquart à laver l’armée de sa souillure mensongère et partant , à réhabiliter Dreyfus.
   Ni plus.   Ni moins.
       Seulement voilà.  Polanski, auréolé d’une sulfureuse réputation devient, à l’époque du me too, l’objet d’une campagne de calomnie visant à écraser son oeuvre sous les crachats fielleux des redresseurs de torts autoérigés en procureurs.
     Le film est un triomphe.        Mérité.
  Sélectionné pour cette compétition d’autolouanges qu’est la cérémonie des Cesars avec 12 nominations.
    Une reconnaissance du milieu professionnel qui pense naïvement qu’un excellent film doit être récompensé.
   Qu’allez vous penser, amies, amis?
   La lapidation a entamé sa marche.
    Pleuvent les pierres.   Pleuvent les cailloux.   Pleuvent la bave et l’écume des bien pensantes  et vertueuses juges de la télé et de la presse…
    Quoi?
       Cet infâme ( juif) violeur..       Ce monstrueux ( juif) prédateur ?       Cet ignominieux( juif) profanateur?
     Certains le défendent.        Qu’est ce qui prouve que..
   AhhhhSi c’était ta fille ou ta soeur, tu ne le défendrais pas..
    Pour le moment il n’a agressé la fille ou la sœur de personne à part Samantha Geimer aux US en 1977.
     Affaire payée et pardonnée par la victime elle- même.
     Mais Polanski, 86 ans, jette l’éponge et déclare dans un communiqué qu’il ne se rendra pas à la Mecque du cinéma français.
   Il a bien évidemment raison de se protéger des crachats maladifs des vertueux membres d’un club reconnu pour sa morale et sa probité.
    Il a bien évidemment raison de laisser exploser la haine, l’hypocrisie, le mensonge, la jalousie en évitant les retombées delétères qui auraient souillé son smoking.
    Il a bien évidemment raison de rire sous cape en pensant que Cesar ou pas Cesar son film est un des plus grands succès du cinéma français de l’année.
   Un Cesar comme un roudoudou ?  Un Cesar comme un nouveau doudou ?  Un Cesar pour relancer un film moribond?
     Il mourra sans doute sans Cesar, les ligues veillent, entouré de sa femme et de ses enfants, en entendant dans le murmure flou des souvenirs les compliments et les congratulations pour une oeuvre dont il n’a jamais cessé de régaler un public conquis, plus attaché à l’émotion et au plaisir culturels qu’à ses prétendues forfaitures sexuelles …
    Il n’ira pas.      Soit.
            L’histoire retiendra l’oeuvre protéiforme d’un cinéaste de talent , nous garderons en nous le souvenir d’un artiste à la virtuosité sidérante, il est encore en vie, et rien ne dit que Dreyfus soit le dernier personnage à inspirer le génie de Polanski..
    Crachez censeurs, c’est vous qui éructez, et c’est nous que ça fait gerber..
    Que ce Chabbat signe une réunion familiale apaisée et joyeuse, bruyante des rires et des baisers partagés…
     Chabbat Chalom      A git chabes 
        Je vous embrasse

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6 Comments

  1. Je suis juif aussi et j’ai arrêté de lire ton article a “il a payé sa dette”. Essaie de te renseigner un minimum avant d’écrire n’importe quoi.

    • Bonjour,
      je ne suis pas juive et n’accepte pas qu’on fasse des différences entre les souffrances. Les nazis n’ont aucune excuse de ce qu’ils ont fait aux Juifs
      et un homme n’a aucune excuse, car le viol est un crime qui détruit la
      personne. L’œuvre d’art qui défend d’ailleurs une injustice peut-elle
      effacer le mal qu’il a fait ? Il devra en répondre et si ce n’est pas
      devant la justice humaine, cela sera devant Dieu.
      Il y a une séduction terrible, c’est la beauté du diable qui n’est
      qu’un mensonge, une illusion qui cache sa laideur hideuse !

    • Polanski n’a pas « purgé sa peine » puisqu’il n’y a jamais eu de peine vu qu’il n’a jamais été jugé.

      En effet, accusé en 1977 par la justice américaine d’agression sexuelle, il se trouvait six semaines en détention provisoire avant procès. Libéré provisoirement sur sa demande pour « terminer un tournage », il a profité pour s’enfuir des USA vers la France.

      A moins de se rendre à la justice américaine (ce qu’il ne ferait jamais puisque l’éventuelle peine pourrait être des décennies en prison) il aura donc aux USA un statut de fugitif recherché jusqu’à la fin de ses jours.

      Indépendamment et quel que soit la vérité de l’agression sexuelle de 1977.

  2. Il ne faut pas mélanger les choses : Polanski est un très grand réalisateur. Qui est vraiment au courant de ce qu’il s’est réellement passé il y a plus de 40 ans ?
    Bravo Monsieur Polanski.

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