La Rotonde ou quand Paris était une fête, par Christine Clerc

La récente tentative d’incendie de La Rotonde dans la nuit du 17 au 18 janvier 2020, et la mise en garde à vue d’un certain Valentin B. ce vendredi 31 janvier [sur les conseils de son avocat, spécialisé dans la défense des prévenus d’extrême-gauche, il se mure pour le moment dans le silence, NDLR], n’a pas été une attaque de plus contre l’image d’Emmanuel Macron. C’est un attentat contre le Paris des artistes et des écrivains, cher à Hemingway.

Ernest Hemingway à Paris en 1924. Wikipédia

Sur les larges baies vitrées, désormais noires, de La Rotonde, des palissades d’aluminium et une étiquette « Fermeture pour cause d’incendie » nous rappellent que, l’autre samedi vers 5 heures du matin, un ou plusieurs inconnus ont cassé une vitre de la célèbre brasserie – restaurant de Montparnasse pour asperger d’essence des tables encore dressées, avec leurs serviettes blanches et leurs chaises de velours rouge. Au risque de voir l’incendie gagner les étages où dorment des familles, ces individus ont allumé le feu. Croyaient-ils ainsi atteindre le couple Macron, qui osa célébrer, un soir d’avril 2017 dans ce lieu mythique, la qualification pour le second tour de la présidentielle ?

Modigliani, Picasso, et André Salmon devant la Rotonde

Savaient-ils seulement, ces incendiaires criminels, ce que représentent La Rotonde, la Coupole, le Select, le Dôme et la Closerie des Lilas dans l’histoire de la littérature, de la peinture et de la sculpture ? Un formidable moment de créativité, qui dura bien au-delà des années 1920, dites « années folles » et fit à nouveau, de la patrie des Lumières, un phare de la culture mondiale. Un monument historique, qui fait partie de leur propre patrimoine. Mais comment le sauraient-ils ? Les piétons qui passent sur le trottoir du boulevard de Montparnasse, absorbés par leur téléphone mobile, semblent ignorer ce passé. D’ailleurs, les terrasses voisines, bien qu’éclairées, ont l’air tristes. Comme si une grande ombre de deuil – ou pire, de résignation collective – était tombée sur ce carrefour mythique où Hemingway écrivit « Paris est une fête ».

Lire la suite de l’article sur : opinion-internationale.com

Suivez-nous et partagez

RSS
Twitter
Visit Us
Follow Me

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*