Google va lancer un concurrent d’Uber à San Francisco

La rivalité entre Uber et Alphabet devrait encore s’intensifier. Selon le Wall Street Journal, la maison-mère de Google s’apprête en effet à lancer un service de covoiturage dans les rues de San Francisco.Alphabet_waza_google

Baptisé Waze Carpool, il offrira un fonctionnement différent et une portée plus limitée que la populaire plate-forme américaine de voitures avec chauffeur (VTC). Il entrera cependant bien en concurrence avec elle. Et il disposera même d’un avantage de poids: des tarifs beaucoup moins élevés.

Le service reposera sur Waze, l’application mobile de GPS que Google a racheté pour près d’un milliard de dollars en 2013. Une première phase d’expérimentation avait été lancée en juillet 2015 dans la région de Tel-Aviv, en Israël. En mai, un programme pilote a également débuté à San Francisco, auprès des employés de quelques entreprises. Selon le Wall Street Journal, Waze Carpool devrait être ouvert au grand public au cours des prochaines semaines. Chacun pourra alors l’utiliser comme chauffeur ou passager.

Deux trajets par jour

Les utilisateurs devront télécharger une deuxième application mobile. Son principe: mettre en relation le conducteur d’une voiture avec des personnes souhaitant effectuer un trajet similaire. Mais contrairement à la start-up française BlaBlaCar, il s’agit ici de covoiturage de courte distance. A la différence d’Uber, les chauffeurs ne peuvent par ailleurs pas gagner leur vie. Waze limite volontairement le nombre de trajets à deux par jour et uniquement entre leur quartier de résidence et leur lieu de travail.

Autre différence: les chauffeurs ne perçoivent pas une rémunération mais seulement une participation aux frais. A San Francisco, elle s’élève à 54 cents par mile parcouru (48 centimes d’euros pour 1,6 kilomètre), soit le montant de l’indemnité fixée par l’administration fiscale. A titre de comparaison, Uber facture 1,15 dollar par mile et 22 cents par minute. S’y ajoutent des frais annexes (1,55 dollar par trajet). Google ne prélève pas de commission à San Francisco. Il récupère cependant 15% du prix payé à Tel-Aviv.

La société n’est pas la première à tenter de percer dans le covoiturage de courte distance. En Chine, Uber teste une offre similaire, baptisée UberCommute. Lyft, son principal rival américain, a aussi mené un programme pilote à San Francisco. Sans succès: le service a fermé il y a deux semaines. Le principal défi est d’attirer un nombre élevé de conducteurs afin de proposer suffisamment de trajets différents et ainsi répondre à toutes les demandes. Waze dispose d’un avantage: les millions de personnes qui l’utilisent déjà chaque jour.

Voitures autonomes

Depuis l’an passé, les dirigeants d’Alphabet expliquent que Waze Carpool n’est pas un concurrent d’Uber et des autres plates-formes de VTC. Une simple expérimentation, assurent-ils. Mais tout laisse à penser qu’ils comptent bien se lancer dans le transport urbain. Mi-août, Travis Kalanick, le fondateur et patron d’Uber, a implicitement confirmé que ses « amis de Mountain View » développaient bien un service rival. Celui-ci pourrait être couplé avec les voitures sans conducteur, sur lesquelles Alphabet travaille depuis plusieurs années.

Les relations entre les deux entreprises californiennes ont rapidement évolué. D’abord partenaires (Google a investi 258 millions de dollars dans Uber en 2013), les voilà désormais rivales. Conscient du danger, M. Kalanick n’a pas tardé à réagir. Il investit massivement dans la cartographie afin de s’affranchir de sa dépendance à Google Maps. Et il a engagé la conception d’une voiture autonome, en partenariat avec l’université de Carnegie Mellon. En septembre, des prototypes transporteront leurs premiers clients d’Uber à Pittsburgh.

Lundi 29 août, l’entrepreneur a par ailleurs annoncé que David Drummond, l’un des principaux dirigeants d’Alphabet, ne siégera plus au sein du Conseil d’administration de la société. En poste depuis 2013, le responsable n’avait plus accès aux réunions afin d’éviter de lui communiquer des informations stratégiques. M. Kalanick ne veut pas vivre la même mésaventure qu’Apple à la fin des années 2000 – Eric Schmidt, directeur général de Google, a siégé au Conseil du groupe à la pomme jusqu’au lancement du rival Android.

Source siliconvalley.blog.lemonde

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