Yom Haatsmaout, par Charles Baccouche

יום העצמאות   JOUR DE L’INDEPENDANCE D’ISRAËL

Septembre 1947 : sur les places de Tel-Aviv, des villes, des villages, des kibboutzim et des Moshavim du Yshouv (Population juive de la Palestine sous mandat anglais) les souffles coupés et haletants des milliers de poitrines entendaient s’égrener le décompte des voix de la nouvelle Organisation Internationale qui devait garantir au Monde une paix permanente et éviter définitivement le retour de la barbarie.

Une voix anonyme et puissante tombant de hauts parleurs, citait les noms des pays et répercutait le résultat de leurs votes qui s’ajoutaient aux autres, que la foule comptait avec angoisse.

Il s’agissait de légitimer la naissance d’un nouvel Etat dans la Communauté des Nations ou de constater son avortement.

C’était le balbutiement des mouvements d’émancipations des peuples colonisés par les Puissances européenne, qui allait s’amplifier jusqu’à aboutir à l’émergence de la multitude d’Etats qui couvrent désormais la planète.

Ce nouvel Etat devait ouvrait les portes de la libération des peuples, mais il s’agissait d’un tout petit Etat sur une petite partie de la Palestine, dénommé Etat juif, porté par les voix du sionisme, idéologie pour la restauration du peuple juif dans son pays ancestral.

Soudain un souffle irrésistible balaya tout les yshouv dans un cri libérateur, l’O N U avait voté et reconnu l’Etat Juif, comme l’un des Etats légitimes qui la composent.

Et les pionniers et les citadins et les villageois et les paysans se mirent à rire et à danser et à tourner sur les places de l’ancien nouveau pays que le 14 mai 1948 David Ben Gourion, le chef incontestable, dénomma ISRAËL.

Ils tournèrent et chantèrent tard dans la nuit d’Orient qui devint la nuit des juifs, pleine d’étoiles souriantes pour une fois, à la joie des hébreux retrouvant leur pays, eux qui furent égarés et meurtris dans les ténèbres de l’exil et enfin, de retour, après une trop longue absence.

Le pays des pionniers s’ouvrit à tous les juifs du monde par la « Loi du Retour » (Loi particulièrement inspirée), et ils vinrent de partout, du septentrion et de l’Europe de l’est et de l’immense Russie qui les avaient si mal reçus et si effroyablement détruits, ils arrivèrent du sud au-delà de la mer, emportés par les échos messianiques vers le pays de leurs antiques prières.

Les vagues successives des nouveaux arrivants se mêlèrent vigoureusement à cette immense entreprise déjà bien entamée par les premiers Pionniers, de la reconquête des sols délabrés et des villes en déshérence, d’une terre appauvrie par l’absence de cultures.

Ils surmontèrent les aléas de la rude rencontre de personnes qui sans leurs liens bibliques, auraient été les uns pour les autres, les uns contre les autres, des étrangers hostiles, mais la facilité n’était pas leurs lot, et le Yshouv du faire face à deux ennemis, d’une part il devait combattre la Puissance Britannique qui pour avoir trop promis, se heurtait au nationalisme juif et au nationalisme arabo musulman eux même antagonistes, et d’autre part la population juive était menacée par les razzias à l’intérieur et l’irrédentisme des Etats arabes refusant la présence juive au cœur de la « Maison de l’Islam »

Dès la proclamation de l’Etat d’Israël le 14 mai par Ben Gourion, une invasion arabe tenta de submerger le nouvel Etat par une agression de sept Etats arabes coalisés.

Ils furent repoussés mais au prix de milliers de combattants juifs, et lancèrent à intervalles réguliers des guerres et des actions terroristes pour se débarrasser de l’épine juive plantée, selon leur propagande, dans le cœur arabe.

Ils les perdirent toutes mais au prix du sacrifice de milliers de combattants et de civils hébreux,

Se souvenant qu’il est un peuple de longue mémoire, le nouvel Etat instaura, la veille des festivités de l’Indépendance, une journée dite « Jour du souvenir « Yom Hazikaron » des combattants des armées d’Israël qui tombèrent pour qu’Israël vive.

Cette journée marquée par la sirène figeant toute la population dans un garde à vous silencieux, est soulignée par le « YSKOR » la vieille prière dite pour les Martyrs de ce peuple qui n’en peut plus d’être martyrisé :

yizkor de Yom Hazikaron

Mais dès le coucher du soleil, ou commencent à tomber les étoiles, Yom Hazikaron cède la place aux festivités de Yom Haatsmaout, Jour de l’indépendance. C’est le 5 iyar, le 19 avril 2018, pour les juifs et 14 mai pour tout le monde.

Le soir du 18 avril chez les juifs le jour commence la veille au soir (étrange mais tout n’est-il pas étrange chez ce peuple ?) débute Yom Aatsmaout avec l’allumage de 12 torches, une pour chaque tribu d’Israël sur le mont Herzl. La preuve qu’Israël poursuit l’antique Histoire des juifs.

C’est le seul Etat dans la Communauté des Nations qui consacre une journée de souvenir et de deuil avant de sauter sans transition, dans la journée de la joie et du bonheur de vivre enfin libre au pays d’Israël, fort et vulnérable, uni et divers, peuplé des peaux de toutes les couleurs des hommes de la Terre, le pays ou on s’admoneste et on se sépare et ou on s’aime et on se retrouve.

Ce jour connait, bien sur et comme partout, le défilé de l’Armée de Défense d’Israël (Tsahal) qui déploie une partie de sa force sous les drapeaux flottants au soleil vibrant de Jérusalem.

Mais c’est la joie qui explose dans tout le pays et les familles de parcourir les forêts, les champs, les parcs, de longer le Yarkon rivière respectable, de se baigner sur ses plages et dans le lac de Kinnereth ‘ Tibériade) visiter les lieux des batailles du Golan jusqu’au Néguev, de se rendre à la mer salée, malgré la chaleur écrasante du lieu ( le plus bas du monde, selon les cartes touristiques) et… des faire des grillades (al aesh) en plein air partout dans le pays.

Ce jour c’est aussi les Kiboutsim ornés de fleurs et de fruits ou on revêt des chemises blanches.

On dans encore en Israël, les danses folkloriques dites danses populaires (Rikoudé am ») entrainent des rondes joyeuses.

Surtout, on chante dans les palais de la culture israélienne les refrains des pionniers qui de « Métoula jusqu’au Néguev de la Mer jusqu’au désert sont là» les airs des combattants de la Hagana et du Palmakh, le retour des juifs chez eux.

Les Israéliens sont les dignes descendants des combattants des ghettos qui résistèrent nus et sans armes, aux brutes allemandes pendant des semaines, de Varsovie à Sobibor.

Ils sont dignes de Mordéhaï Anilevitch et ses compagnons, le Kibouts « Lohamé haghettaot » inscrit leur gloire dans l’éternité.

Ce n’est cependant pas, un peuple conquérant et guerrier qui se rengorge de ses combats et des ses victoires ils sont seulement des gens qui se réjouissent d’être vivants et libres, de ne plus dépendre de l’humeur des princes et des rois qui les asservirent si longtemps. Ils sortent d’Egypte pour célébrer ensemble, la liberté recouvrée.

Combien d’entre ces gens simples savent que l’indépendance acquise de haute lutte en notre temps, est le miracle attendu depuis des siècles, annoncé par les prophètes du Très Haut, même au sein de la noirceur de l’exil ? Plus nombreux que l’on peut imaginer.

D’abord confusément, puis de plus en plus clairement, on voit surgir des sables une cité forte, s’extrayant des eaux saumâtres de la haine ambiante et de la jalousie quasi universelle, de tous ceux parmi les peuples, qui refusent d’admettre qu’un tout petit peuple, (le plus petit des peuples dit la bible) exténué par les oppressions, amoindri par le plus grand massacre de masse de l’Histoire, puisse déployer autant d’énergie positive, réaliser de si grandes choses dans les domaines de la science, de la médecine, de l’agriculture et en fait à la pointe des progrès en vue du bien être des humains.

D’une année à l’autre, au delà des menaces d’anéantissement proféré par d’irréductibles ennemis, Israël prospère et se renforce, grâce à sa mémoire, à sa ténacité et à l’espérance chevillée en son âme et qui retentit dans son hymne.

Israël l’antique jeune Nation, a 70 ans, bel âge ou on rira dans les rues de Jérusalem, de Tel-Aviv de Haïfa, de Dimona et d‘Ashdod et de Naharia et d’Ashkelon des moshavims et villages de Haaretz yafa (du beau pays) à coup des marteaux en plastique, de fanions se balançant dans l’azur immaculé, jusqu’au soir sous le ciel lumineux des nuits d’Israël.

Le secret d’Israël est enfoui dans sa capacité d’espérance et de fidélité à l’Alliance qui jamais ne se rompit,

Buvons à la longévité (Nétsar) et à la splendeur (Tiféret) de l’Etat d’Israël.

Charles Baccouche

 

 

Suivez-nous et partagez

RSS
Twitter
Visit Us
Follow Me

1 Comment

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*