Peut-on encore dire que la France n’est pas un pays antisémite ?

Lorsqu’on observe les silences du Président de la République face aux actes récents de vandalisme contre des lieux juifs – synagogues, mémoriaux, cimetières –, on est en droit de s’interroger.


Son absence remarquée lors de la grande marche contre l’antisémitisme, organisée le 12 mai 2024, exactement sept mois après le pogrom du 12 novembre 2023 en Israël, n’est-elle qu’une simple erreur politique ? Ou bien le reflet d’une pensée plus profonde, d’un désengagement assumé ?

À cela s’ajoutent les prises de position clairement antisionistes du Quai d’Orsay, du ministre Barrot, et les dérives d’une partie de la gauche, notamment La France Insoumise, dont l’antisionisme masque de moins en moins une hostilité plus globale envers les Juifs.

Il faut aussi rappeler la fronde, presque occultée, d’ambassadeurs français au Moyen-Orient, au lendemain du 7 octobre, qui ont exprimé par note collective leur opposition à la proposition du Président de la République de créer une force internationale contre le Hamas. Une prise de position rare, révélatrice du profond malaise d’une partie de la diplomatie française face à toute expression de solidarité active avec Israël. Ce geste diplomatique en dit long : pour ces diplomates, l’ennemi reste Israël, même après un massacre de civils.

Plus récemment encore, Jean-Luc Mélenchon, chef de file de LFI, s’en est violemment pris à Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, quatrième personnage de l’État, l’accusant d’« aller camper à Tel Aviv pour encourager le massacre ».

En visant ainsi une responsable politique française, juive, et solidaire des victimes du pogrom du 7 octobre, Mélenchon a franchi une ligne rouge. Il a renoué avec une rhétorique aux relents antisémites : celle de la double allégeance, de la trahison nationale, des Juifs soupçonnés de servir une autre patrie.

Ce silence complice de nombreux élus et intellectuels de gauche face à de tels propos est en soi un révélateur. La parole antisémite ne se cache plus : elle s’exprime désormais à visage découvert, même au sommet de la représentation républicaine.

Il faut enfin regarder la réalité en face : une minorité importante vivant sur le sol français exprime sans retenue sa haine des Juifs. Les réseaux sociaux, les écoles, les universités, les cortèges de rue deviennent les théâtres d’un antisémitisme décomplexé, souvent importé, parfois enraciné.

Alors, peut-on encore affirmer que la France n’est pas un pays antisémite ?

La République reste, dans ses principes, opposée à toute forme de racisme. Mais dans les faits, l’antisémitisme y prospère, et trop souvent, les autorités détournent le regard.

Oui, aujourd’hui, en 2025, la question n’est plus outrancière : la France devient un pays où il est de plus en plus difficile d’être juif.
Paul Germon

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6 Comments

  1. La France de mon enfance
    N’est plus en territoire de France .
    Le pays se « créolise » selon les vœux de La France Islamiste !
    C’est dur !
    Cependant je voudrais que la France reste ce qu’elle a toujours été : un hexagone de beauté et d’art de vivre , éloignée de la racaille !

  2. Je ne sais pas dire si la France est un pays antisémite, ce qui est sûr et certain c’est qu’il y a des partis notoirement antisémites en France, LFI, EELV, PCF, etc.

  3. Mr Germon , je me permet , respectueusement d objecter :
    Que la France soit  » antisemite  » ou non n est pas , n est plus un critere determinant .
    Les lois françaises , en theorie, protegent toujours les citoyens , donc les juifs aussi , et les potentats du pays ne sont pas avares de discours lenifiants , j ajouterai meme que la justice du pays , largement sujette a caution condamne regulierement des auteurs d actes antijuifs .
    Le sujet est a prendre dans l autre sens :
    Est il encore possible de maintenir une vie juive dans ce pays ?
    Existe t il un avenir pour les jeunes juifs ?
    Peut on tolerer de vivre dans un pays qui abrite une frange antisemite politique ?
    La montée delirante des inepties du camp macronien cache t elle un ralliement prochain aux partis politiques antijuifs deja existants ?
    Le tres prochain ecroulement economique du pays va t il aggraver le sort des juifs ?
    En bref , si tout le monde s accorde a dire que la situation est catastrophique , existe t il , quelque part , un serieux espoir que celle ci se retablisse ? Ou continue a s aggraver ?
    A quel moment faudra t il organiser les departs ? Quel evenement sera t il consideré comme le  » point de bascule  » ?

  4. J’ai l’impression, ou plutôt je constate que la plupart des analyses tournent en rond. Incapacité à voir ou/et à nommer les choses.
    Les deux points essentiels pour comprendre la situation sont pourtant bien établis.
    Point numéro 1: le nouvel antisémitisme fait partie du racisme inversé qui englobe haine des Blancs et haine des Juifs. C’est la même idéologie nazie, barbare et génocidaire qui est à l’œuvre chez les Gazouis et dans une partie du monde arabo-musulman, dans certains pays d’Afrique chrétienne, en Amérique du Nord et en Europe de l’ouest (qui n’a plus rien d’européenne) _ notamment en Grande-Bretagne et dans l’Hexagone. On sait qu’en France les institutions étouffent tous les crimes racistes anti-blancs depuis les années 80. L’affaire Sarah Halimi et d’autres ultérieures ont démontré que le même principe s’applique de plus en plus aux crimes antisémites. Que la victime se nomme Sarah Halimi ou Thomas, le gouvernement, les médias et la justice agissent de même.
    Point numéro 2) Israël est détesté par de nombreux occidentaux par ce que Tel Aviv et Tsahal résistent à la barbarie islamonazie tandis que l’Europe de l’Ouest est déjà en état de totale dhimmitude et a rejoint le 4eme Reich Islamonazi. Israël représente aujourd’hui une boussole morale et un symbole de la civilisation, d’où la haine que lui vouent tous les barbares. Il faut en outre insister sur un point : bon nombre de pays musulmans résistent beaucoup plus au Nazisme islamiste que l’Europe de l’Ouest ! Et notamment en France Ceux qui ont voté Emmanuel Macron en 2022 ne pourront jamais racheter leur faute.

    Bien sûr, cette haine particulière contre Israël peut également etre analysée des considérations philosophiques, théologiques et psychologiques ou psychopathologiques. Mais toutes rejoignent les deux points essentiels et nommés plus haut.

  5. @T.Amouyal J’ai écrit Tel Aviv au lieu de Jérusalem parce que la majeure partie de la «  » »communauté internationale » » » (Les guillemets ont leur importance) ne reconnaît pas officiellement Jérusalem comme capitale officielle. Mais vous avez raison : il s’agit d’une maladresse de ma part. Donc je rectifie : « Jérusalem et Tsahal résistent à la barbarie islamonazie tandis que l’Europe de l’Ouest est déjà en état de totale dhimmitude »
    Amicalement.

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