Antoine Desjardins. “Civilisation ou Barbarie. Pourquoi je soutiens Tsahal”

Dès après le 7 octobre il y avait des gens, obscènes, pour exiger de la modération, voire une abstention totale de réplique par Israël. 

Le sang des cadavres relevés dans les Kibboutz étant encore chaud que certains insultaient et maudissaient déjà les Juifs, allant jusqu’à insinuer qu’ils auraient “laissé faire” un massacre par planification d’une vengeance génocidaire, d’un “nettoyage ethnique”.

En France, paradoxe inouï, révoltant mais révélateur, les premiers actes antisémites se déployaient, dès le lendemain du 7 octobre.

Puis, quand les combats contre le Hamas commencèrent, ce furent tous les jours des demandes de cessez-le-feu, de trêves humanitaires, comme si Israël avait pu éradiquer le Hamas en un jour.

Même ceux qui octroyaient du bout des lèvres le droit à Israël de se défendre auraient voulu, les charlots, que tout fût fini en 48h.

Bon.

Macron déclara qu'”il ne fallait pas éradiquer le Hamas en totalité, que c’était impossible et contre-productif”.  Macron qui avait pourtant confirmé, avec beaucoup d’autres, le droit d’Israël d’assurer sa survie.  De qui tenait-il cette nouvelle doctrine sortie du chapeau ? Mystère.

Pour ma part, je me méfie de ce qui ressemble à un rôle destiné à apparaître comme un grand pacificateur aux yeux du monde et à apaiser indirectement sa propre opinion publique dont il redoute la composante musulmane et gauchiste, ultra-virulente, en guerre larvée contre une majorité républicaine qui aime la France et entend préserver sa culture et ses racines.

Macron donne donc des leçons de tempérance à Israël : ça ne mange pas de pain et offre des gages de bonne conduite à Mélenchon.

Je préfère, quant à moi, faire le pari que Tsahal est une armée intelligente et déterminée dont les généraux et les stratèges savent ce qu’ils font et conseillent Netanyahou en conséquence. 

Il s’agit d’une expertise militaire et Macron n’y connaît rien, ni ceux qui n’ont pas arpenté Gaza dans des chars ni fait la guerre à des terroristes embusqués et dont les infrastructures sont cachées, des gens vicieux qui instrumentalisent leurs civils et les sacrifient.

Je soutiens que la volonté d’Israël d’éradiquer le Hamas est justifiée et qu il n y a aucune raison de faire le travail à moitié. Il faut aller vers une victoire totale. On nous dit que le terrorisme se reformera. Peut-être. Mais pour Israël gagner 15 ans de survie c’est déjà énorme. Aucune paix n’est éternelle.

Il est urgent que Gaza soit administrée par des gens qui ne soient plus des terroristes islamistes.

À première vue et dans un acte de foi raisonné, je soutiens donc Tsahal et son refus de la demi-mesure. 

Quand on sait en France sur quoi le pacifisme et la veulerie, l’esprit munichois, ont débouché depuis des décennies, on est enclin à apprécier la fermeté et l’obstination d’un Israël représentant le fer de lance d’un Occident qui ne se soumet pas, ne s’auto-flagelle pas, mais veut vivre plutôt que périr.

Israël a cet instinct qui nous manque. Cette fierté nationale, cette solidarité minimum d’une nation organique qui se connaît une histoire et un destin et qui a bien raison de croire, pour son salut, à une sorte d’élection qui fait toujours triompher de l’adversité en forgeant le caractère.

Je soutiens Israël, car beaucoup l’ont dit, Israël c’est NOUS

C’est la civilisation, la culture, la science, la technologie, la démocratie, la confrontation des idées, le génie littéraire et artistique, la musique, l’histoire, la transmission, l’éducation, le patrimoine, la lecture, l’exégèse, la critique, la philosophie, la Torah. Israël c’est aussi douze prix Nobel depuis seulement 1948 ! 

Nous, judéo-chrétiens et gréco-romains, sommes des proche parents des Juifs qui ont contribué activement à notre Europe et sont aussi un élément-clef de la construction de la France. 

“La France sans les juifs n’est plus la France”, disait un président. Sans les musulmans, elle demeure la France.

Israël,  c’est nous

Son combat contre l’islamisme du Hamas et de tous les groupes Djihadistes, c’est le nôtre. 

Hamas est un groupe barbare, obscurantiste, moyen-âgeux, cruel, qui ne fait aucun cas de la vie mais aime la mort et s’enivrer de tueries et de tortures gratuites. Une secte atroce, même pas de culture stérile, mais de culture de mort et de nuit, de saccage, de destruction, une culture du ressentiment infini, d’un racisme inépuisable et pourvoyeuse de crimes contre l’humanité, sans répits.

Voir le film sur les exactions du Hamas ce n’était pas substituer du pathos à de la raison, car il faut de la raison; c’était comprendre que ces humanoïdes ne sont en rien des soldats qui tuent mais des robots programmés par une éducation haineuse pour nier l’humanité de tout homme et de toute femme, piétiner, salir, souiller  torturer, profaner, violer, hors de toute religion, de tout principe, si ce n’est un nihilisme absolu qui aboutit à éventrer des bébé juifs, des vieillards, des femmes implorant pour leur vie et même des ouvriers agricoles palestiniens.

La mort, la torture, les rires. Le mal absolu et incurable : c’est ce que l’on voit. Plus rien à voir avec aucune religion, même si le terreau est le Coran. 

Ceux qui osent parler de résistance sont des ordures. 

Or le Hamas a des dizaines de milliers de combattants.

Pour moi les morts de civils palestiniens sont entièrement imputables à ces fanatiques.

Ce sont eux qui ont tout calculé en sorte que périssent le plus possible de Gazaouis. Ils savaient et se frottaient les mains à l’idée du sang qui allait couler.

Ils voulaient que ce sang  dont ils entendaient tirer un spectacle pour les médias du monde entier discréditât pour toujours Israël devenu objet d’horreur.

Il y a un leader du Hamas, millionnaire planqué, qui le dit dans une vidéo : il veut un sacrifice de son peuple et que son sang coule en fleuve. Tout est là.

Tsahal fait ce qu’elle peut sûrement pour épargner des civils palestiniens. Elle communique des cartes des lieux de combat, par exemple. Quelle armée le fait ? La vie des être humains lui importe.

Le Hamas, lui, se fiche éperdument, totalement, définitivement, de la mort des civils et notamment des enfants. Le Hamas qui d’ailleurs fabrique des chahids, des enfants martyrs destinés à être des bombes humaines.

Le Hamas n’a rien d’un mouvement nationaliste résistant. Il est la poursuite folle de la liquidation d’Israël et l’immolation de son peuple asservi. Une secte  à vocation d’anéantissement du “sionisme” puis auto-destruction des adeptes. 

Je vais paraître très naïf peut-être mais pour moi, les humanistes à la petite semaine comme d’ailleurs les ethnologues relativistes soucieux de se débarrasser du regard ethnocentrique ont jeté trop vite l’opposition de la civilisation avec la barbarie.

Je soutiens Israël car Israël est la civilisation et le Hamas la barbarie. Les Palestiniens ne sont pas le Hamas. Ils sont une population à plaindre qui relèverait d’une émancipation par l’éducation et les lumières humanistes. Ce sont nécessairement des personnes comme nous mais qui malheureusement vivent dans un monde plutôt pauvre économiquement mais culturellement aussi. Au reste aucun Arabe vivant en Israël ne quitterait ce pays pour un empire.

Je sais que ce que je soutiens peut paraître réactionnaire, ethnocentré, suprémaciste : je n’en ai cure. 

Il y a certes d’autres civilisations que la civilisation occidentale ( le Japon ou la Chine, par exemple); pour autant je suis davantage enclin à faire valoir la mienne et à souhaiter qu’elle perdure dans l’être.

“Je suis Juif” pourrait être en ce moment mon slogan. “Je suis Palestinien” me paraît moins évident, moins naturel, même si je compatis pleinement à la souffrance de ce peuple et espère qu’un jour il y aura deux états pour les deux frères ennemis.

Conclusion

Je crois que la barbarie existe.

Je préfère de très loin la civilisation à la barbarie. L’homme est sans doute une seule espèce animale mais un homme est le produit d’un lieu et d’une culture plus ou moins sophistiquée et aboutie. La hiérarchie des cultures ne fait aucun doute.

Comme disait Lévinas, philosophe talmudique d’origine lituanienne, philosophe de l’éthique et du visage pour qui la civilité, la courtoisie, l’hospitalité sont des marqueurs de l’humanité en son surgissement hors de la nature, l’expression de politesse apparemment anodine “Après vous, Monsieur”, qui montre la possibilité de céder la place à l’autre, de se déposséder de soi pour l’autre, est en réalité la marque du surgissement énigmatique de la dimension transcendante de l’éthique. 

Mais cette expression de civilisation exquise trouve sa limite selon moi dans la confrontation avec la barbarie pure. 

Personne ne peut dire à un fanatique du Hamas “Après vous!”, car le fanatique ne vous reconnaîtra jamais de “visage” au sens lévinassien. Il est la volonté aveugle de nier ceux qui croient au “visage”, il est la négation de la civilisation et de Dieu. Si vous ne le neutralisez pas, il vous tuera. On voit même sur les images filmées qu’il peut le faire avec une joie féroce, un sadisme sans fin, sadisme qui d’ailleurs invalide la comparaison avec la bête, l’animal. Ce sont des humanoïdes instruits dans la haine et la “culture” du carnage, perdus, en général, pour l’humanité. 

Je soutiens Tsahal et souhaite qu’elle mène à terme l’éradication du Hamas en faisant le moins possible de morts civiles innocentes.

Je crois que ce combat est le nôtre et cette victoire sera aussi la nôtre. Il est possible d’ailleurs que notre destin comme Français ou Européens, la préservation de ce que nous sommes, se jouent aussi dans cette guerre. 

Israël, en somme, se bat pour nous indirectement et nous devons lui en être reconnaissants, nous qui sommes sans vigueur, vautrés dans une paix de soumission, de compromission. Israël illustre ce que l’Occident irénique a fini par oublier : “Ceux qui vivent Ce sont ceux qui luttent” ( Hugo)

© Antoine Desjardins

Professeur de Littérature, Antoine Desjardins est co-auteur de “Sauver les lettres – Des professeurs accusent” (Editions Textuel). Membre du Comité Les Orwelliens, il écrit dans le Figaro Vox, Marianne, Causeur, Tribune juive.