Lola Leger. Boris Cyrulnik. La catastrophe qui se prépare

À quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle 2022, Laurent Delahousse a invité Boris Cyrulnik, dans l’émission 20h30 le dimanche, sur France 2. En pleine promotion de son livre Le laboureur et les mangeurs de vent, paru chez Odile Jacob mercredi 16 mars 2022, le neuropsychiatre et psychanalyste a accepté de répondre aux questions du journaliste. Dimanche 3 avril 2022, Laurent Delahousse, qui a déjà taclé ses invités en direct, lui a demandé comment faire co-exister “le marin du Pas-de-Calais, l’infirmière de Seine-Saint-Denis, l’ancien sidérurgiste finalement au chômage en Moselle, l’éleveur de Bretagne, la start-upeuse Lyonnaise.”

Ce dernier a alors répondu : “C’est difficile, même la surpopulation, la sur-densité, empêchent la co-existence. C’est pour ça que les gens se réfugient dans le communautarisme. Ce dernier est très sécurisant. On est solidaire, on est entouré que par des gens qui s’habillent de la même manière, qui récitent les mêmes slogans… On est très sécurisé ! Il y a même une euphorie, on se sent fort quand on est sécurisé comme ça. Mais ça mène aussi au mépris de celui, de celle, qui ne pense pas comme nous. Généralement, ce communautarisme prépare à la guerre.”

Estimant qu’il était important de trouver “un projet commun à partager”, le neuropsychiatre qui a assuré que la dépression n’est pas ce que l’on croit, a déclaré : “Ce qu’il va se passer après la catastrophe qui se prépare, c’est qu’on aura le choix entre la remise en place du processus qui a mené à la catastrophe ; donc, dans deux ans, il y aura un nouveau virus ou une nouvelle guerre. Ou on peut voter pour un dictateur, c’est ce qui se passe très souvent après une période de désorganisation sociale. Hitler a été élu démocratiquement, mais il y a aussi une autre voie, c’est la renaissance. Très souvent, après une catastrophe, on assiste à la naissance d’une nouvelle culture.” Souhaitant rebondir sur ces propos, Laurent Delahousse a indiqué : “Parfois dans les démocraties même, les perdants refusent la victoire des autres. On entend même dans nos démocraties : ’S’il gagne, s’il remporte l’élection, finalement, ce sera le chaos.’ […] Est-ce que le principal danger, ce n’est pas le refus de la défaite ?” Alarmiste, Boris Cyrulnik, qui estime que “la figure du héros a changé” a glissé : “On a un choix tragique dans les années qui viennent, ou bien, on fait une communauté, ce qui est possible, avec une renaissance, un nouveau contraste social, ou bien, on entre dans les guerres chroniques, ce qu’on voit déjà au Proche-Orient où tous les pays sont en guerre contre les voisins ou même entre eux.”

Lola Leger

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