La Chronique de Michèle Chabelski. “Ben oui… Qu’est-ce que tu croyais?

Bon

Vendredi

  Chabbat

  Chabes

    Ben oui… Tu croyais quoi? demande Shauna à son chien quand claque la portière de la voiture qui emporte Pierre et Georges venus lui rendre visite quelques heures dans sa maison d’Irlande où elle est partie se reposer…

  Ce sont les premières images du film Les jeunes amants où étincelle l’incandescente septuagénaire Fanny Ardant et le jeune et séduisant Melvil Poupaud, Pierre…

  Après s’être rencontrés dans de tristes circonstances quinze ans auparavant, ils se retrouvent par le plus grand des hasards et cette journée passée ensemble ranime quelques braises du cœur éteint de Shauna.

 Mais Pierre est jeune, marié, médecin, vit à Lyon, et rien n’indique qu’il pourrait fissurer l’écrin conjugal dans lequel il semble s’épanouir…

  L’idée n’est pas de vous raconter ce merveilleux film mais de revenir sur cette terrible phrase :

  Ben oui… Qu’est-ce que tu croyais…

  Ben oui…

    Il est parti retrouver sa vie, son métier, la femme qu’il aime …

 Qu’est-ce que tu croyais ?

   Mon innocent chien au poil brodé d’illusions, t’as un moment rêvé d’escapade sentimentale, de tendre rencontre ,  de retrouvailles dans ce creuset tiède que les souvenirs dessinent parfois sur un quotidien d’ombres…

   Ce blâme voilé contre un éphémère errement du cœur, cette remontrance détournée contre une irrésistible fugue d’un cœur depuis longtemps cadenassé, ne l’avons-nous jamais adressé à une romanesque étincelle qui nous a un instant couvert le réel d’une lumière frauduleuse ?

  Bien sûr que si…

   Mais cette phrase que la sagesse adresse à la chimère, ce reproche qui semble morigéner un fantasme fracassé sur le mur du réel ne vise qu’à éclairer le fossé entre l’imaginaire et la réalité et rendre au monde ses couleurs souvent terreuses …

  Ben oui… Qu’est-ce que tu croyais?

 Est un pansement sommaire appliqué à la hâte sur une écorchure du cœur, propre à favoriser une hâtive cicatrisation…

  Ben oui.  Qu’est-ce que tu croyais ? dévoile les lésions acides qui mordent parfois les chairs quand la désillusion cascade sur des espérances au parfum de bonheur entrevu…

  Mais il arrive aussi qu’un espiègle démiurge , fantasque et capricieux, réagence les pièces d’un puzzle éparpillé dans une eurythmie antalgique qui soulage le cœur et l’âme …

   Ben oui! Qu’est-ce que tu croyais ?

 Tu croyais que la vie était belle ?

    Tu avais finalement raison …

      Elle l’est parfois…

   Et si la morsure douloureuse d’une illusion perdue s’édulcore un jour d’un réconfort inespéré,  ben qu’est-ce que tu croyais ?

   Que t’allais mourir de chagrin ?

     Ben non bien sûr, l’amour revient parfois inopinément cogner à ton huis, sonnant le réveil d’une euphorie dissoute dans le temps …

   Les Jeunes amants…

     Très beau film

   Que cette journée signe la sérénité d’un Chabbat familial aux effluves de joie de vivre…

   Ben oui. Qu’est-ce ce que vous croyez?  La vie peut être belle…

      Chabbat Chalom

      Git chabes

     Je vous embrasse

© Michèle Chabelski

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