Ceci n’est pas un conte de Noël

Ceci n’est pas un conte de Noël, et pourtant, cela s’est passé le 25 décembre…,

Décoration de Noël à l’hôpital

Mon épouse, Valérie, exerce un métier magnifique surtout lorsque comme elle, on le pratique par vocation ; elle est infirmière anesthésiste.
Les gardes, les jours fériés à l’hôpital… font partie du quotidien, alors nous étions prêts à passer le réveillon du 31 chacun de notre côté, Valérie de garde au bloc opératoire.

Mais plan blanc oblige, il lui a été indiqué qu’elle devrait aller renforcer l’équipe de réanimation Covid comme l’ensemble de ses collègues. 15 jours avant Noël, elle a donc appris qu’elle passerait la nuit du 25 à l’hôpital… Ce coup là fut dur à « encaisser », puisque cela nous privait de facto de passer Noël en famille en raison d’une part de l’éloignement du lieu et d’autre part de la nécessité de gérer la fatigue pour anticiper 2 nuits consécutives de 12 heures à s’occuper à 3 de 7 malades Covid sous machine, et totalement dépendants de l’équipe médicale pour leur survie.

À aucun moment Valérie n’a imaginé ne pas assurer sa mission, comme cela se dit maintenant en se « faisant arrêter ». Le simple fait que je l’écrive me rend mal à l’aise. Passée la tristesse de rater une nouvelle fois une fête de famille après 2 années très difficiles, j’ai senti monter sa colère. Car évidemment, tout cela pouvait être évité, je ne fais pas de dessin. Ou plutôt si, et même un très clair ! Aucun des malades soignés en réa n’était vacciné.

Alors j’incite tous ceux qui sont fans de réseaux sociaux ou qui s’abreuvent de discours complotistes dont les auteurs poursuivent des objectifs qui n’ont rien à voir avec le fait de sortir de cette pandémie, à aller constater la seule réalité qui soit : qui sont les malades en réa et quel est leur statut vaccinal ? Cela leur donnera peut-être aussi l’occasion de croiser « en vrai » les infirmières, médecins et autres personnels qui se dévouent sans compter pour ces personnes et de leur demander les conséquences sur leur santé, leur vie de famille…

Mais ce n’est pas tout, car certains pourraient encore dire qu’elle est payée pour cela. Alors je vais aller au bout et vous raconter comment s’est finie cette première nuit. Elle s’est en effet achevée avec 6 malades, puisque l’une des personnes est décédée bien que tout ait été tenté pendant plusieurs heures pour la sauver.

Je ne m’attarderai pas sur l’impact sur l’équipe, mais sur le fait que ce monsieur était sans doute père, qu’il avait peut-être des enfants. Ses enfants qui ne l’avaient pas vu depuis plusieurs semaines, les visites étant interdites, qui s’étaient fait à l’idée de passer Noël sans leur papa, mais qui ne pouvaient imaginer qu’ils n’en passeraient plus jamais aucun avec lui.

Comme il faut aussi parfois mettre des mots sur des choses auxquelles on préfère ne pas penser, la nuit en réa s’est donc terminée en faisant la toilette de ce monsieur et à le transférer dans un sac mortuaire.
Le plus terrible est bien sûr que cette famille, comme des milliers d’autres en France, aurait pu ne pas être détruite, si ce papa avait accepté de se faire vacciner.

Je pose donc la question de quand va-t-on poursuivre les personnes qui incitent à ne pas se faire vacciner ? Tout le monde sait que parmi elles, il se trouve y avoir des médecins : comment notre système de sélection et formation peut-il avoir laissé passer de tels incompétents, et comment l’ordre des médecins ne sévit-il pas vis-à-vis d’eux ?

Et tout cela jusque quand encore ?

Valérie et ses collègues ne tiendront pas comme cela jusque la 10ème vague…

Philippe Ollar

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