“DEFENDRE, le prix à payer. Quand un magistrat ferme la porte à la preuve notre démocratie se meurt.”
Je ne parle pas de ma vie. Mais de celles que vous m’avez confiées depuis trente ans. Vos vies, vos espérances, nos combats.
“Ma conviction est faite…” Quel est l’avocat qui n’a pas entendu au cours d’une audience cette phrase lâchée par un magistrat droit dans ses bottes ?Afin de rappeler qu’il est le boss. Et que nous ne sommes que de simples auxiliaires de justice auxquels une divinité, du moins celle des magistrats, aurait refusé toute écoute et clarté.
C’est cela, une lumière divine éclaire donc les pas du magistrat.
Nous, pauvres abrutis, resterons à jamais dans les ténèbres.
Nous touchons là les fondements de la Défense : Je refuse et refuserai jusqu’au bout de ma life votre intime conviction.
Je ne crois qu’aux preuves. La preuve, c’est l’élément essentiel avec laquelle nous vivons au quotidien au point de l’oublier, de ne plus en tenir compte. L’illusion d’une démocratie protectrice prend le pas. Insidieusement.
Jusqu’au jour où tout bascule. Jusqu’au jour où elle devient notre seul espoir. Notre seule force. Notre seul refuge.
Elle est l’oxygène de nos vies. Mais nous l’avions oublié. Nous avions tant à faire, à vivre, à aimer, à affirmer.
Défendre c’est prouver. Si je ne rapporte pas la preuve, alors à quoi je sers ?Je ne crois qu’aux preuves. Celles que nous allons chercher par demande d’actes, celles que vous nous refusez, arguant que la Nation n’a pas à dépenser un centime pour l’individu que nous défendons et qu’il y en a bien assez dans le dossier pour le renvoyer en correctionnelle ou pire, en Cour d’Assises : pour un jour ou pour l’éternité.
Jamais vous n’aurez ma lâcheté comme buvard de votre intime conviction.”
Extraits de DEFENDRE Le Prix à payer.
Copyright Loïc HENRI
“DEFENDRE, le prix à payer“. A paraître chez MEDUSE PUBLISHING. New York. Juin 2021.
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