Yves Thréard. Terrorisme islamiste: “Assez d’hypocrisie”

Yves Thréard.
Yves Thréard. Le Figaro

Apprendre à vivre avec… Aussi longtemps qu’une parade ne sera pas trouvée, l’expression peut à la rigueur être de mise à l’heure du coronavirus. Jamais elle ne doit le devenir face au terrorisme islamiste. Elle traduirait une impuissance, synonyme de lâcheté ; trahirait un fatalisme qui vaudrait renoncement.

La nouvelle attaque conduite vendredi à Paris devant les anciens locaux de Charlie Hebdo est, bien sûr, chargée de symboles au moment du procès des attentats de janvier 2015. Mais peu importe le lieu ou la date. Depuis huit ans et les assassinats de Mohamed Merah, en 2012, la France vit avec cette menace quotidienne qui a fait plus de 250 morts. Peut-on s’habituer, doit-on accepter? Chaque fois que l’ennemi frappe, la même intransigeance est pourtant avancée.

Certes, la lutte contre le terrorisme est longue, délicate, protéiforme. Les forces de sécurité ont réalisé des progrès incontestables pour démanteler des réseaux, éviter des tragédies. Mais après? Entre 2019 et 2020, quelque 70 activistes islamistes sont sortis de prison. Ils seront une soixantaine l’année prochaine. Les enquêtes le montrent: une fois libérés, ils continuent à cracher leur haine de la France et à mener leur œuvre de propagande auprès d’individus faciles à convertir. Islamiste un jour, islamiste toujours? Il est urgent de revoir le suivi judiciaire de ceux qui diffusent le poison.

La guerre contre le terrorisme va de pair avec le combat contre l’islamisme. Cette idéologie obscurantiste qui se diffuse dans tous les replis de la société et qu’une partie des responsables politiques de gauche refusent de condamner quand ils ne l’encouragent pas. Pas d’amalgame, disent-ils. Dénoncer le terrorisme sans réprouver les effets ravageurs de l’islamisme relève d’une hypocrisie sans nom.

L’attaque d’hier intervient quelques jours avant le discours d’Emmanuel Macron, le 2 octobre, sur ce qu’il nomme les «séparatismes». Osera-t-il enfin faire sauter les tabous pour voir la réalité en face?

© Yves Thréard.

Source: Le Figaro. 26 septembre 2020

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