Le regard de Katy Bisraor : Omar et Bethlehem

Katy chez nous

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c’est comme un rêve qui se réalise.

Son charme, son talent, on a tant voulu les offrir à nos lecteurs mais, sans doute, fallait-il le mériter.
Elle nous a dit oui et elle proposera des textes sur des sujets choisis par elle et la périodicité sera à sa convenance.
Un journal, un magazine, un site c’est d’abord une ligne éditoriale qui fédère et le respect intransigeant de l’information.
Tribune juive n’a pas démérité.
Il faut également une manière et il faut de l’art pour instruire, séduire et captiver.
Katy vient en grand renfort, pour apporter son plus, pour faire de nos lecteurs des gens heureux et fidèles.
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Omar et Bethlehem

Deux films, une même histoire

Entre le film israélien et le film palestinien, l’Académie du cinéma à Hollywood a dû choisir, car au fond Omar et Bethlehem racontent exactement la même histoire.
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Omar, le nouveau long métrage du metteur en scène palestinien Hany Abu-Assad  vient d’être nominé pour les Oscars 2014. L’Académie des Arts et Sciences du cinéma a publié vendredi la première liste de neuf longs métrages sélectionnés dans la catégorie du Meilleur film étranger. Le nouveau thriller du réalisateur de Paradise Now, (Golden Globe du Meilleur Film Étranger en 2006 ) a donc des chances d’être un des cinq finalistes dans sa catégorie lors de la cérémonie du 2 mars prochain à Hollywood.
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Le film israélien Bethlehem, premier long métrage du metteur en scène, Yuval Adler avec comme coscénariste, le Palestinien Ali Waked était aussi candidat dans la toute première sélection mais n’a pas été retenu par l’académie.
Entre le film israélien et le film palestinien, tous deux déjà primés ( le prix du jury au Festival de Cannes pour Omar nomination pour les Satellite Awards 2014 pour Bethlehem), l’Académie du cinéma a dû choisir et trancher, car au fond Omar et Bethlehem racontent exactement la même histoire. Le jury de l’Académie a trouvé la version palestinienne plus authentique, plus cinématographique, plus esthétique. C’est son droit. Cette absence d’Israël à Hollywood pour 2014 n’entache d’ailleurs en rien les derniers succès du cinéma israélien couronné dans tous les festivals prestigieux du monde et nominé à quatre reprises aux Oscars avec Beaufort (2008), Valse avec Bashir (2009), Ajami (2010) et Footnote (2012).
Le face à face entre ces deux films israélien et palestinien à Hollywood pour l’Oscar 2014 a des aspects pathétiques et symboliques. Pathétiques, parce qu’ Abu-Assad et Adler, sans se concerter ont choisi exactement le même thème: la relation ambiguë, tout à la fois amicale, violente et déchirée entre un israélien, agent des services de la sécurité intérieure du Shin Beth et un jeune palestinien informateur, malgré lui.
Dans le film israélien Razi l’agent du Shin Beth recrute Sanfur, un jeune palestinien de 15 ans dont le frère Ibrahim, est un terroriste, chef des brigades El Aqsa. Le rapport recruteur-indic se double rapidement d’une amitié presque filiale.
Dans le film palestinien, Omar et ses deux amis Tarek et Amjad fondent une cellule de résistance, passent à l’action et tuent un soldat israélien. Omar, arrêté est recruté par un agent du Shin Beth. Libéré en échange de promesses de collaboration il se retrouve pris au piège et partagé entre sa relation avec l’agent israélien et ses amis d’enfance avec en toile de fond son histoire d’amour avec la belle Nadia la sœur de Tarek.
Les deux films ont en commun des images très belles, dures, haletantes, des dialogues  nerveux, touchants, graves, épures  deux vrais thrillers sur la guerre de l’ombre entre israéliens et palestiniens. Chacun à sa manière, chacun avec son regard.
Mais ces deux films n’ont pas seulement en commun la même histoire. Tous deux tentent d’explorer les sentiments des hommes dans ce conflit centenaire. La loyauté et la trahison, les rêves de fraternité dans une méfiance omniprésente, les dilemmes impossibles, une anormalité devenu la norme, un tourbillon qui enchaine les acteurs dans une paranoïa inextricable, la machine infernale du politique et de la violence, où les hommes perdent le contrôle de leur vie dans des rouages inextricables et meurtriers. Au fond, tout ce que la couverture médiatique incessante ne dit pas sur le conflit israélo-palestinien.
La bande annonce du film Bethlehem

La bande annonce du film Omar

httpv://www.youtube.com/watch?v=g5uAu_EAbP0

Par Katy Bisraor Ayache : Pour Tribune juive
Blog – www.endirectdejerusalem.com
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Katy Bisraor Ayache est journaliste, diplômée de Sciences Po Paris et de lUniversité hébraïque de Jérusalem. Elle vit en Israël, où elle couvre lactualité depuis près de trente ans pour plusieurs médias, dont le journal dactualité quotidien en direct pour Radio J, le réseau des radios juives, et la chaîne Arte. Katy a récemment été diplômée du diplôme de Toenet rabbanit, avocate devant les tribunaux rabbiniques d’Israël. 
Katy Bisraor est aussi l’auteur d’études communes à plusieurs femmes israéliennes juives et arabes, universitaires, écrivaines, femmes de terrain. Elle est l’auteur du Blog, endirectdejerusalem.com, qui couvre l’actualité culturelle, économique d’Israël avec au début de l’année 2013, plus de 5000 abonnés.
Katy Bisraor a publié en mars 2013 aux éditions Inpress, Israël en direct, Chroniques intimes d’un pays.
Elle a travaillé sur plusieurs études concernant le nouveau statut des femmes dans le judaïsme, les arabes israéliens, la population bédouine, les équilibres économiques et sociaux après la révolte sociale de 2011, l’intégration de la population éthiopienne, les relations entre laïcs et religieux. Elle travaille actuellement à une recherche sur les start up en Israël, qui tente d’expliquer les raisons sociologiques et économiques à l’origine du leadership d’Israël dans ce domaine et dans celui de la haute-technologie.
Katy Bisraor donne régulièrement des conférences devant des délégations du monde entier et des personnalités politiques en visite en Israël.

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