Clémentine Autain : Israël, menace pour le monde? Je m’inquiète que tu ne sois pas devenue une menace pour toi-même. Par L’Étoile de David

Clémentine Autain : Israël, menace pour le monde ? Je m’inquiète que tu ne sois pas devenue une menace pour toi-même

Clémentine, tu as dit — sans trembler de la voix, hélas — qu’Israël est une menace pour le monde.
Alors pardon de te répondre, mais il faut bien qu’on s’y colle, nous autres, les survivants du réel.

Parce que ce que tu as dit, c’est à la fois faux, dangereux, et d’une bêtise spectaculaire, tu m’étonnes chaque jour un peu plus.

Israël, une menace ?

L’unique démocratie du Moyen-Orient. Un pays qui, au moment même où tu parles, est encore sous le choc du plus grand pogrom depuis la Shoah.
Un pays où les femmes votent, manifestent, pilotent des avions, siègent à la Cour suprême, dirigent des hôpitaux.
Oui, ce pays-là serait une menace ?

Non, Clémentine.
Une menace pour le monde, c’est un régime qui pend les homosexuels, impose le hijab aux fillettes, finance des milices islamistes, et traite les femmes comme des demi-personnes.
Bref : un régime que tu ne dénonces jamais.

Ce deux poids deux mesures, on le connaît. C’est le sport national de ton courant : vous vous indignez très bien à l’horizontal, tant que c’est contre l’Occident.
Mais dès qu’il faut regarder à l’Est, on met des œillères. Ou des lunettes de complaisance.

Tu parles de menace mondiale ?
Soit. Alors laisse-moi t’inviter, vraiment, à passer une semaine en Israël.

Pas dans un colloque chic d’universitaires qui s’excusent d’exister, non. Pour cela Delphine Horvilleur s’en charge.
Viens à Ashdod, ou à Sderot. Viens en short, en débardeur, déambuler dans les rues de Tel-Aviv, fumer une clope à Jérusalem, passer un shabbat dans un kibbutz du Néguev.
Tu verras : personne ne te voilera, personne ne te lapidera, personne ne te traitera de traînée parce que tu parles un peu fort.
Et surtout, personne ne te traitera de « femme occidentale décadente », contrairement à certains régimes dont tu ne prononces jamais le nom.

Et tu comprendras peut-être que ce que tu appelles menace, c’est ce qu’on appelle ici « liberté ».

Car le vrai danger, Clémentine, ce n’est pas Israël.
Le vrai danger, c’est la parole paresseuse.
Celle qui recycle les narratifs les plus pourris sans jamais les questionner.
Celle qui habille l’antisionisme d’un vocabulaire noble pour mieux recycler les haines anciennes.

Le vrai danger, c’est le prêt-à-penser radical chic, celui qui fait de toi la caution progressiste des régimes les plus rétrogrades.

Alors, non.
Israël n’est pas une menace pour le monde.
Mais ton discours, lui, l’est.
Parce qu’il conforte les bourreaux, culpabilise les victimes, et rend les antisémites fiers de leurs slogans.

En attendant, continue comme ça.
Tu finiras peut-être porte-parole des droits humains… dans un pays qui interdit aux femmes de prononcer ton prénom en public.

Mais peut-être que Clémentine Autain est cohérente, après tout.
La reine du féminisme en chaussettes bio, qui combat le patriarcat avec des slogans en tricot équitable, s’attaque aujourd’hui à Israël — seul pays du Moyen-Orient où une femme peut manifester sans finir au poste, voter sans permission conjugale, et devenir cheffe d’état-major sans demander à son mari s’il est d’accord.

C’est vrai que vu de Seine-Saint-Denis, cette liberté-là semble suspecte. Intimidante, même.

Et puis, c’est bien connu : quand on veut défendre les droits des femmes, rien de mieux que de soutenir des régimes où elles n’ont pas le droit de conduire, d’aimer qui elles veulent, ou de montrer leurs cheveux sans risquer la prison.
Mais chut, ne soyons pas islamophobes, restons intersectionnels.

Clémentine si tu nous lis, cache toi, tu vas te faire peur à toi même

Bisous Clem’

© L’Étoile de David

« Je ne savais pas encore …
J’ai choisi une photo de moi, enfant.
Parce qu’à cet âge-là, on ne sait pas encore.
On vit porté par la douceur, les rêves, les bras aimants.
On ne se pose pas de questions.
On est juif comme on est vivant : libre, sans le savoir.

Aujourd’hui, j’ai 50 ans.
Je vis en France.
Et je sais.
Je sais ce que l’on nous dit, ce que l’on nous refuse, ce que l’on attend que l’on taise.
Mais je ne me tairai pas.

Je vais me battre, avec vous, pour que cette liberté — celle de l’enfance, celle de vivre sans se cacher —
revienne.
Et qu’elle n’ait plus d’âge

© l’étoile de David

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