
L’EFFONDREMENT D’UNE DYNASTIE
– 54 ans de règne alaouite s’achèvent, marquant la fin des illusions panarabistes et la transition du Baassisme syrien vers l’axe chiite khomeiniste.
– Une défaite historique de l’axe chiite iranien qui s’inscrit dans la longue durée.
QUINZE SIÈCLES DE FRACTURES
– 657 : Siffin brise l’unité musulmane
– 680 : Karbala cristallise le schisme chiite-sunnite
– 1501-1736 : Le conflit Safavides-Ottomans structure la division régionale
– 1924 : L’abolition du califat libère les forces centrifuges
L’HÉRITAGE SANGLANT POST-KHOMEINI
– Iran-Irak (1980-1988) : 1 million de morts
– Irak (2003-2020) : 250 000 victimes
– Syrie (2011-2024) : 500 000 morts
L’IRAN FRAGILISÉ
– Perte du pivot syrien
– Isolement du Hezbollah
– Contestation populaire interne
PERSPECTIVES
La chute d’Assad ouvre une véritable boîte de Pandore : depuis que le monde arabo-musulman a massivement court-circuité la modernité, depuis que ses composants majeurs n’ont su se redéfinir autour de valeurs centrées sur le bien commun, l’embrasement menace en permanence l’ensemble du Proche-Orient.
On peut donc prévoir à court terme, avec la désintégration de l’arc chiite pro-iranien et l’ascension du bloc sunnite, divisé entre un pôle turc et un pôle saoudien, morcelée par des forces qui exacerbent ses divisions dont certaines sont soutenues par le Qatar, une exacerbation des tensions et la multiplication des foyers djihadistes.
Cette tectonique des plaques confessionnelles inaugure une ère d’incertitudes majeures, où l’embrasement pourrait rapidement déborder le Moyen-Orient.
UNE ISSUE POSSIBLE
Voilà où s’arrêteront les analyses classiques, avec quelques nuances apportées ça et là, incapables pour la plupart de replacer les soubresauts actuels dans le temps long des islams, dans le temps encore plus long des identités qui ne se donnent à lire qu’au regard de la Bible.
Or, la situation mérite d’être analysée selon des schèmes étrangers à ce que les modernes et les post-modernes ont à proposer, là où le premier Sartre et le dernier Foucault se sont fourvoyés, par-delà les mantras que les orientalistes et post-orientalistes répéteront, englués dans leurs grilles de lecture sécularisantes.
Il existe une porte de sortie au cycle infernal de la haine qui nourrit la haine: la conscience de la fraternité.
C’est là qu’Israël, face à Ismaël, peut proposer un supplément d’être, dans la conscience de la responsabilité abrahamique.
Si Israël offre la vision d’une société respectueuse de toutes ses composantes, alors un nouveau modèle s’offrira à ses voisins qui ne connaissent pour la plupart comme mode d’être-au-monde que la violence meurtrière.
© Joel Hanhart

Joel Hanhart is Ophthalmologist @ Shaare Zedek | Head of the Medical Retina Unit. Jerusalem

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