Jean Mizrahi. Comment une partie de la gauche est devenue antisémite sans même s’en rendre compte.

Antisémitisme conscient et inconscient : comment une partie de la gauche est devenue antisémite sans même s’en rendre compte

Je ne suis pas du genre à crier à l’antisémitisme à tous propos, comme certains sont souvent tentés de le faire. Le texte que je vous propose ici est plutôt le fruit d’une longue réflexion, et aussi de discussions avec des personnes, souvent des amis, qui m’ont obligé à expliciter ma pensée et à la formaliser.

Tout d’abord, je vais être honnête, je ne sais pas ce qu’est qu’être “de gauche”. Et donc également “de droite”. J’ai beau demander qu’on me définisse ce que c’est que la gauche ou la droite, je n’obtiens jamais de réponse claire. Mon sentiment est que beaucoup se réfugient derrière des mots comme gauche ou droite pour éviter de penser la complexité du monde. L’avantage de mettre les gens dans des cases (certains s’y mettent eux-même par confort intellectuel), c’est que ça simplifie les choses : tu es pour ou contre moi, donc tu es pour le bien ou pour le mal, comme dans un blockbuster hollywoodien. Malheureusement, beaucoup pensent de cette façon, on le voit avec les débats sur la Russie comme on l’a vu avec d’autres sujets comme le Covid. L’intolérance n’est pas un phénomène nouveau, mais il semble y avoir un regain d’incapacité à développer des arguments dès lors qu’on aborde des sujets “chauds”, c’est à dire qui engendrent des émotions. Je me contenterai ici de mettre dans le mot de “gauche” ce que ceux qui se disent “de gauche” estiment y mettre eux-mêmes, même s’il n’est pas certain qu’ils sachent vraiment expliciter le concept. La “gauche”, dans ce texte, désigne ceux qui se sont positionnés ainsi sur le spectre électoral. En France ce sont en particulier les sympathisants du PS, des écolos, du PC et de LFI et des autres petits partis d’extrême gauche.

Je n’étais pas, jusqu’à récemment, un habitué de Tweeter (devenu X), mais j’y vais plus souvent maintenant, pour y dupliquer les réflexions que je publiais jusqu’alors sur Facebook. J’ai découvert avec Tweeter tout un univers de diatribes, d’imprécations, d’insultes, de raccourcis et de simplifications. A part ceux qui sont abonnés moyennant finances, ce que j’ai décidé de faire pour ne pas être limité dans mes réflexions et justement pour éviter les simplifications, la plupart des intervenants sont limités par le nombre de caractères dans leurs messages. C’est un grand défaut parce que cela réduit les messages à des coups de poing verbaux, mais c’est aussi un grand avantage parce que les auteurs se livrent explicitement sans pouvoir se cacher derrière des phrases amphigouriques.

Or ce que je constate, c’est qu’une frange non négligeable de personnes, connues ou pas, qui s’affirment de gauche, font preuve d’une passion tout à fait atypique pour le conflit Israël-Hamas, et j’affirme que cette passion est profondément malsaine et traduit un antisémitisme plus ou moins latent. Pourquoi atypique ?

Parce que ces mêmes personnes sont soit silencieuses, soit très discrètes quand il s’agit d’autres conflits, souvent beaucoup plus meurtriers : le Soudan actuellement ; mais il y a quelque temps, c’était le Yémen avec ses 400.000 morts dont plus de 100.000 enfants morts de faim. Et encore avant la Syrie ou l’Irak, ou même le Congo avec ses plus de 6 millions de morts, des morts sans intérêt pour cette gauche “morale”.

Parce que la thématique est envahissante, elle devient centrale dans leur expression en prenant une place disproportionnée par rapport à la réalité de l’évènement et de ce qui se passe ailleurs dans le monde. Des territoires qui font à peine la taille de la Bretagne monopolisent les passions. Il y a dans la question palestinienne/israélienne un caractère obsédant, qui exige qu’on veuille comprendre les raisons de cette focalisation. Le conflit actuel entre Israël et les groupes islamistes est devenu pour beaucoup une obsession qui joue le rôle de lentille grossissante, comme à chaque fois que des évènements surviennent entre Israël et les Palestiniens. Je comprends que des personnes proches de la problématique se sentent concernés : juifs qui ont de la famille en Israël, Palestiniens et leurs descendants qui ont émigré sous nos latitudes (en ce sens, je comprends Rima Hassan même si je la crois malhonnête). Je comprends aussi, même si c’est beaucoup moins justifié, les raisons de nature religieuse qui conduisent à une obsession de la part de beaucoup de musulmans : il y a de chaque côté une forme de réaction communautaire pas toujours réfléchie, et qui a des ressorts de multiples natures sur lesquels j’ai ma petite idée. Rien n’explique rationnellement en revanche l’attitude de ceux qui ne sont pas directement concernés mais qui manifestent une véritable obsession quant à cette affaire pourtant si lointaine et si mineure.

Parce qu’ils sont le plus souvent sujets à des réactions impulsives, et qu’ils colportent des informations non vérifiées, avec le risque qu’elles soient fabriquées : on l’a vu avec l’épisode de l’hôpital Al-Ahli où le Hamas a prétendu que les Israéliens avaient bombardé cet hôpital et fait plus de 500 morts, quand c’était une roquette du Jihad Islamique qui était tombée par erreur sur le parking du bâtiment , faisant « seulement » quelques dizaines de morts. Tous les obsédés de la cause palestinienne se sont jetés sur l’évènement en mettant Israël au ban des accusés, sans la moindre vérification, et surtout sans s’excuser pour leur erreur par la suite. On le voit depuis cette semaine avec l’hôpital Al Shifa, où les Israéliens ont débusqué des responsables du Hamas et du Jihad Islamique ainsi que plusieurs centaines de combattants qui pensaient y être à l’abri : le discours de ces “gens de gauche” a dérivé vers un “massacre dans un hôpital”, qui ne correspondait à rien de concret. Les réseaux sont devenus une véritable foire aux “fake news” qu’embrassent sans la moindre précaution tous ces militants de la cause palestinienne.

Parce que le vocabulaire vise à magnifier les évènements et à associer Israël à une activité exceptionnellement criminelle : “génocide”, “massacre”, “crimes de guerre”, etc. L’exemple le plus caractéristique est l’emploi du mot génocide. J’ai déjà écrit sur le sujet, ce qui se passe actuellement à Gaza n’a rien à voir avec un “génocide”, ni même une tentative de génocide. L’ONU, qui est si prompte à accuser Israël de tous les maux, ne reconnait que trois génocides dans l’histoire récente : celui des Arméniens en 1915, des juifs dans les années 40 et des Tutsis en juillet 1994. Devrait y être ajouté le massacre de 80% des Herero et des Nama en Namibie par les Allemands au début du XXème siècle, même si les populations étaient moins importantes en taille. Ou même l’extermination des Indiens d’Amérique au 19ème siècle. A chaque fois, il y a une politique délibérée d’extermination, conduisant de facto à l’effacement d’une importante fraction de la population concernée, en général plus de 50%. Il n’y a rien de tel à Gaza, puisque le Hamas, dont les chiffres sont pourtant sujet à de grandes réserves, annonce 30.000 morts, dont probablement plus du tiers de combattants, c’est à dire moins de 1% de la population civile. Les excités internationaux de la cause palestinienne ont tenté d’obtenir la validation de cette terminologie par la Cour Internationale de Justice, sans résultat, et pour cause : il n’y a ni volonté génocidaire, ni génocide. Le paradoxe est que ces militants refusent de voir la volonté génocidaire, qui est bien réelle, des groupes islamistes palestiniens, qui en ont fait la démonstration en 7 octobre 2023, avec des massacres dont le caractère délibéré et systématique caractérise parfaitement la volonté d’éradication, d’annihilation des “Yahoud”, c’est à dire des Juifs, et non des Israéliens.

Je me suis penché sur deux cas très différents de personnalités “de gauche” qui se sentent investies d’une mission salvatrice à l’égard des Palestiniens : un LFI et un socialiste.

le cas du LFI, député à l’Assemblée Nationale, est assez simple. L’homme est une machine à écrire des “tweets” très basiques, en rafales. J’ai fait l’inventaire sur la période allant du 1er au 15 mars. L’homme a écrit au total l’ordre de 150 tweets, sans compter ce qu’on appelle les « retweets », c’est à dire des messages écrits par d’autres et que la personne reproduit pour ses contacts, que je n’ai pas étudiés. Sur ce total, près de 60% concernent le conflit à Gaza. Un député de la Nation consacre donc l’essentiel de son temps à un conflit auquel la France n’est pas partie. Ce qui est intéressant, c’est l’analyse de ses messages, par la fréquence des mots. Viennent ainsi dans l’ordre (en excluant les termes palestinien et israélien et leurs déclinaisons) : génocide 49 fois, assassiner 26 fois, guerre 23 fois, criminel 21 fois, colonie 18 fois, enfants 14 fois, affamer 11 fois, sanctions 11 fois, complicité 10 fois. Il n’est pas utile de préciser que les termes les plus agressifs sont accolés aux différentes déclinaisons des mots Israël ou israélien. Les publications de Monsieur le député comprennent de nombreuses « fake news », sur lesquelles il ne revient jamais pour s’excuser de ses erreurs. A titre de comparaison, j’ai fait une recherche sur les tweets de Monsieur le député concernant la guerre au Yémen. Au total, depuis que ce monsieur écrit des tweets, seuls trois tweets font référence à la guerre au Yémen, sans manifester une très grande indignation ni une très grande sympathie pour les victimes yéménites. Quant aux otages israéliens (dont trois sont également français…), je ne suis pas parvenu à trouver une seule publication les concernant : ils n’existent tout simplement pas. Ce député LFI est un cas extrême, mais pas isolé, la plupart chez LFI se sont fait une spécialité de formuler une vision du monde univoque et biaisée. Chez eux, le déséquilibre est manifeste mais ce qui est encore plus manifeste, c’est le caractère obsessionnel, car rien ne peut expliquer la disproportion de la passion pour les Palestiniens en comparaison de l’indifférence pour d’autres peuples qui souffrent, voire d’autres questions politiques. Avec mon député LFI, il est assez aisé de conclure à un antisémitisme primaire, basique, instinctif. LFI est clairement un mouvement antisémite.

le cas du PS est plus subtil. Il a exercé la profession d’avocat, je ne sais pas s’il exerce encore. Il a donc une meilleure conscience des limites à ne pas franchir, celles que le député précédent et ses acolytes de LFI franchissent allègrement. L’analyse de son “fil” n’en reste pas moins très instructif. Il est prudent sur ce qu’il écrit lui-même, bien qu’il dérape parfois, comme ce tweet dans lequel il déclare qu’Israël “fait la guerre aux enfants”, un bon vieux rappel de l’inconscient antisémite chrétien qui assimile depuis des siècles les Juifs à des tueurs d’enfants. Mais la malignité de l’auteur réside dans son choix d’exprimer sa vision du conflit par ses « retweets ». Là, c’est le déchainement, avec la reproduction de messages préparés par des sites ouvertement antisémites : oumma.com par exemple, mais aussi auprès d’auteurs individuels où il dégote de belles horreurs, comme ce message présentant la photo d’un enfant au dernier degré de la malnutrition accompagné d’un commentaire sur la famine organisée par les Israéliens (traduisez, les Juifs) à Gaza. En réalité la photo provient d’un article écrit plusieurs années plutôt à propos de la guerre… au Yémen. Tous les « retweets » de cet avocat sont systématiquement à charge contre Israël, quand on sait que ce pays se bat contre des mouvements islamistes qui ne respectent aucune des règles de la guerre. Pas un mot sur les turpitudes du Hamas et des mouvements « frères » comme le JI ou le FPLP. Là aussi, une vision univoque du monde, mais distillée sans trop se mouiller par des messages écrits par d’autres. Là où l’homme se pense malin, c’est qu’il « retweete » sans le moindre commentaire des images des otages israéliens aux mains du Hamas, ou de juifs morts pendant la seconde guerre mondiale. C’est ce que j’appelle le « jew-washing », d’un côté le bonhomme publie des textes tordus contre Israël, et de l’autre il tente de s’exonérer pour tenter de dire “moi antisémite, pas du tout, la preuve, regardez ce que j’ai publié ici et là”. J’y vois là une perversité étonnante. Faites le lui remarquer : il vous fait un procès, c’est ce qu’il m’a promis, mais l’homme a commis assez d’impairs dans ses publications pour échapper difficilement au qualificatif, mon dossier est prêt.

Avec ces personnalités qui s’affirment de gauche, on est très loin de l’antisémitisme d’antan, l’antisémitisme primaire de Drumont, de “Je suis partout” ou de “La France enchaînée” et autres journaux ouvertement antijuifs. L’antisémitisme est devenu plus subtil, elliptique, il est plus difficile à débusquer. Tout l’art de l’antisémitisme moderne est de faire semblant. L’Europe ayant été le théâtre du plus important génocide des temps modernes, la haine ouverte du juif est devenue quasiment impossible à exprimer, car la société européenne a été frappée d’un tabou. Seuls quelques milieux étroits de l’extrême-droite (Soral et autres) et les milieux islamistes qui sont, eux, beaucoup plus étoffés, affichent ouvertement une détestation des juifs en tant que catégorie humaine. L’antisémitisme s’est donc transformé et a trouvé en Israël un objet de substitution pour exprimer une haine consciente ou inconsciente. On se rappellera la fameuse phrase du philosophe Vladimir Jankélévitch à ce sujet. On a substitué au mot “juif” le mot “sioniste”, et désormais les insultes qui fleurissent sur les réseaux sont “sale sioniste”, et non plus “sale juif”. On n’est pas antisémite, on est antisioniste. Personne n’est dupe, et les auteurs croient se préserver d’accusations d’antisémitisme, et, le cas échéant, d’éventuelles poursuites judiciaires. Cependant, les agressions verbales comme “sale sioniste” se limitent à des catégories d’excités qui font peu dans la subtilité, et si leur surmoi leur interdit encore de crier sale juif (sauf, comme on l’a vu, dans certaines manifestations, la foule étant propice à faire tomber les barrières mentales), ils déversent leur haine grâce au mot substitué, sioniste. Allez sur les réseaux, ils regorgent de sionistes voués aux gémonies. Les gens instruits, eux, sont plus fins. Chez eux, pas de « sale sioniste », on est dans une réthorique plus indirecte et plus subtile. L’enjeu n’est pas d’agresser le juif en tant que juif, mais de mettre un accent appuyé sur le côté maléfique de cette représentation du Juif qu’est Israël. Tout est dans le côté obsessionnel et dans le vocabulaire employé. Mon député LFI n’est pas franchement subtil, son vocabulaire en témoigne, mais il limite ses attaques à Israël, se gardant bien de parler des Juifs en tant que Juifs. Pourtant il n’y a pas à s’y tromper, on est bien dans le registre de l’antisémitisme, par la disproportion et les excès. L’avocat PS est plus fin, sa culture juridique lui colle à la peau. Mais l’intention est la même : un permanent réquisitoire à charge contre Israël, et surtout, ici ou là, quelques dérapages qui laissent entrevoir l’inconscient : le retweet de fabrications laissant accroire à l’organisation délibérée d’une famine à Gaza, ou ce commentaire sur une “guerre faite aux enfants”, résurgence de vieux schèmes profondément enfouis dans l’inconscient collectif occidental. Le député LFI est un antisémite actif qui milite agressivement, l’avocat PS est un antisémite passif dont l’inconscient déborde malgré lui. Les deux ont beau parsemer leur “fil” de déclarations contre l’antisémitisme, chassez le naturel, il revient au galop. Tous les procès n’y pourront rien changer, et les procès ne servent à rien, ce qui est important, c’est de regarder la réalité en face.

J’entends déjà ce qu’on va me rétorquer : “Oui mais pour vous, dès qu’on critique Israël, on est un antisémite”. Cette argumentation spécieuse est devenue une rengaine récurrente qui permet de désamorcer toute mise en cause : il est exact que critiquer un Etat n’est pas démontrer une haine particulière envers une catégorie de personnes. En théorie, c’est donc vrai, on peut critiquer le gouvernement d’un pays comme Israël sans être antisémite, d’ailleurs de nombreux Juifs ne s’en privent pas, et j’en suis. Oui mais voilà, deux points viennent jeter une lumière différente sur cette façon de présenter les choses : 

1. On n’a pas à critiquer un pays, on peut uniquement critiquer sa politique à un moment donné, c’est à dire en réalité celle de son gouvernement. Quand on publie un message, même écrit par d’autres, expliquant qu’israël est un Etat colonial “depuis 75 ans”, on n’est plus dans la critique légitime d’un régime politique à un moment donné, on est en vérité dans l’entreprise de délégitimation objective du pays lui-même, et cela change tout. De la même façon, quand on écrit qu’Israël “n’a pas un gouvernement démocratique”, on tente d’oblitérer la réalité de ce pays qui est une authentique démocratie : on peut ne pas aimer Netanyahu et ses alliés comme c’est mon cas, ce sont bien les Israéliens qui ont élu les députés qui l’ont nommé, et ce en respectant tous les calendriers électoraux, et qui plus dans une démocratie à la proportionnelle dont notre pays ne peut pas se vanter… 

2. Ceux-là même qui accusent Israël de réagir de façon non proportionnée aux crimes des islamistes sont aussi ceux qui placent leur détestation d’Israël au sommet de tout, de façon disproportionnée. Quand la guerre à Gaza prend une place envahissante dans leur communication, et que ces bonnes âmes font silence sur ce qui se trame ailleurs (Soudan Yémen, Nord Kivu, Nigéria, etc.), on est dans une entreprise délibérée et ciblée de salissure, de dégradation, ou au mieux dans l’expression d’une obsession qui est signifiante d’un état d’esprit. Je suis prêt à croire que beaucoup ne sont pas conscients du mécanisme qui les conduit ainsi à ces réactions disproportionnées, et je ne les crois pas des militants antisémites. Mais cette disproportion n’est pas neutre et elle exprime un antisémitisme de fond. De même que l’utilisation du vocabulaire n’est pas neutre non plus : les exclamations si fréquentes relatives à un prétendu “génocide ne sont pas gratuites. Elles viennent tenter d’annuler symboliquement le passé du génocide juif : pensez-vous, si les Juifs font ce qu’on leur a fait (thème récurrent), c’est qu’ils ont un peu mérité leur sort. En clamant au génocide quand il est tellement manifeste qu’il n’y en a pas, ces esprits tentent maladroitement de s’affranchir d’un vieux complexe de culpabilité. Les voies de l’antisémitisme sont impénétrables.

Enfin, je sais qu’il manque à cette analyse sa dimension électoraliste : il est désormais patent que certains partis « de gauche » courtisent l’antisémitisme musulman, qui reste plus vivace que l’antisémitisme chrétien, avec une détestation affichée d’Israël, devenue un outil électoral efficace. Cela joue certainement un rôle important, mais je pense que ce n’est qu’une construction artificielle qui vient se plaquer sur une pensée prête à se livrer à ces excès. C’est parce que leur pensée est fragile que ces gens sont disposés à sacrifier un principe de protection des minorités, auxquelles les Juifs figurent au premier rang.

Responsabilité

Pour terminer, je voudrais insister sur un point essentiel : la responsabilité. Que des gens ordinaires de gauche éprouvent des sentiments atypiques de dégoût à l’égard d’Israël, c’est triste et c’est significatif, mais cela reste un problème individuel, isolé. Ces gens là sont les victimes d’un discours ambiant dont ils ont été imprégnés en limitant leurs lectures à une presse orientée. Les responsables politiques, ou ceux qui ont accès aux médias par leurs responsabilités actuelles ou passées, n’ont pas la même excuse. En propageant des discours disproportionnés, ils contribuent à enflammer les esprits. Or certains esprits sont plus vulnérables que d’autres au passage à l’acte. L’explosion des actes antisémites depuis le 7 octobre 2023 aurait dû agir comme une alerte pour ces leaders d’opinion. Leur refus de garder une communication mesurée, pondérée, est hautement condamnables : ils participent ainsi activement à entretenir la flamme de la haine. Il est inutile de clamer qu’il ne faut pas “importer le conflit du Moyen Orient” en France, et en parallèle entretenir une communication incendiaire. Voilà des Tartuffe, des pyromanes qui soufflent sur la braise. Lorsqu’ils sont assez cultivés pour le comprendre, leur comportement est inexcusable.‌‌

© Jean Mizrahi

Jean Mizrahi est Chef d’Entreprise

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2 Comments

  1. La FI est un parti d’extrême droite. Pas une extrême droite de salon comme la droite du RN mais dès néo nazis.Les autres composantes de la NUPES sont à peu près équivalents et l’Etat français est lui-même sous l’emprise de la même idéologie raciste, antisémite et criminelle. Ces partis (et l’Etat français lui-même) sont fondamentalement et intrinsèquement racistes car leur antisémitisme (qui a toujours été présent en eux) va avec le racisme anti-blancs et en outre une vision paternaliste (donc également raciste) des populations issues de
    l’immigration.
    Ils ne sont pas devenus antisémites : ils l’ont toujours été et l’antisémitisme est intrinsèquement lié à leur idéologie. Un racisme inversé et un antisémitisme étatiques ont été mis en place à partir des années 80 (voire 70).
    Cette incapacité à voir ce pourtant crève les yeux est proprement effarante au-delà de toute expression.

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