Frédéric Sroussi. L’Iran : Instrument de la “Solution finale de la question juive” pour l’Occident ?

Le guide suprême iranien a déclaré que la conclusion d’un accord avec l’Occident sur le programme nucléaire de l’Iran était possible. 11 Juin 2023. © West Asia News Agency

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Le 27 janvier, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale des États-Unis, John Kirby, réitérait la fameuse phrase rabâchée depuis des décennies par une partie des pays occidentaux et en particulier Washighton  : “Nous ne permettrons pas à l’Iran d’avoir une capacité nucléaire”.

Pourtant nous attendons toujours qu’une action militaire d’envergure vienne mettre définitivement fin au pire régime terroriste de l’histoire qu’est la République Islamique d’Iran.  

Depuis 1979, année de la Révolution islamique dans l’ex-pays du Shah, Téhéran n’a cessé de semer la mort autour du globe. L’Iran de Khomeiny puis de Khamenei s’est permis avec une impunité confondante de perpétrer des attentats spectaculaires sur plusieurs continents, d’inonder le monde de drogues (le narco-Djihad) et de déstabiliser des pays entiers tels que le Liban, l’Iraq ou le Yémen. 

Ce qui est incroyable, c’est que le régime des ayatollahs n’a jamais hésité à frapper à plusieurs reprises la toute puissante Amérique en lui faisant mordre la poussière comme lors des attaques kamikazes commises contre le QG des Marines le 23 octobre 1983 (241 morts !) ou encore lors de l’attentat exécuté contre l’ambassade américaine – toujours à Beyrouth – qui tua, entre autres, Robert Ames, le chef de la division du Moyen-Orient de la CIA. Plus près de nous, l’Iran servit de refuge à des membres influents d’Al-Qaeda (en prétendant parfois les avoir mis en “prison”), y compris Abou Moussab al-Zarqaoui, le futur leader psychopathe de l’AQI (Al-Qaeda en Irak) qui trouva asile en 2000 dans le pays des ayatollahs. L’Iran servit pendant des années de base arrière aux djihadistes luttant contre l’armée américaine. Rappelons que Zarqaoui fut – aux dires mêmes du général américain Mike Flynn (ancien directeur du Defense Intelligence Agency) – le “père de l’État islamique” (Daesh) ! L’Iran – toujours aussi machiavélique – combattit officiellement l’État islamique (Daesh) tout en se servant du mouvement terroriste sunnite quand il était dans son intérêt de le faire (les ennemis de mes ennemis…).  Dans un reportage télévisé un commandant Taliban en Afghanistan assura que Téhéran lui livrait des armes comme à bien d’autres Talibans (armes qui servirent évidemment à tuer des soldats américains). Encore plus près de nous, l’Iran – par le biais des nombreuses milices et groupes terroristes qu’il finance et entraîne – n’a pas hésité à attaquer à l’aide d’un missile balistique – via les Houthis du Yémen – le destroyer américain USS Carney dans le Golfe d’Aden le 26 janvier dernier. Malgré cela et d’autres attaques répétées – qui obligèrent tout de même américains et britanniques à lancer quelques représailles contre les Houthis pro-iraniens – Sabrina Singh, la porte-parole du Pentagone de l’administration Biden, s’empressa de déclarer : “Nous ne sommes pas en guerre avec les Houthis” …

Avant cela – dans l’indifférence générale – l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) avait déclaré le 18 janvier 2024 que l’Iran avait “assez d’uranium enrichi pour fabriquer plusieurs ogives nucléaires” ! 

Au moment où j’écris ces lignes, (le 28 janvier), l’Iran vient de frapper – par le biais de ses milices – une base américaine en Jordanie servant pourtant, comme l’a déclaré le Secrétaire d’État américain à la défense Lloyd Austin, à combattre l’État Islamique (tiens, tiens…). Cette attaque de drones a causé la mort de trois soldats américains et en a blessé des dizaines d’autres. La grande question est la suivante : quelle sera la réponse de l’administration Biden qui a choisi comme celle de Barak Hussein Obama de jouer l’apaisement vis-à-vis de la République Islamique d’Iran ? Les représailles américaines cibleront-elles uniquement les milices pro-iraniennes responsables des tirs ou le territoire iranien même et quelles seront les cibles choisies ? Sabrina Singh , la  désormais fameuse porte-parole du Pentagone, a tout de même osé déclarer après l’attentat contre la base militaire américaine en Jordanie : “Nous ne cherchons pas la guerre (avec l’Iran”. Voilà le régime des Ayatollahs rassuré (mais était-il seulement inquiet ? ) ! 

Il existe donc une impunité, une indulgence, une complaisance de l’Occident vis-à-vis de l’Iran qui paraît totalement stupéfiante. Pourquoi l’Iran (certes, proche des régimes antisémites chinois et russe) n’a t-il jamais fait les frais de représailles de la part d’une coalition occidentale dirigée par les États-Unis ? 

L’Amérique n’est pourtant pas avare en interventions militaires massives au Moyen-Orient et en Asie centrale (Première guerre du Golfe, guerre en Afghanistan puis en Irak) et pourtant en dépit des coups portés jusqu’à aujourd’hui à ses intérêts par les Iraniens, Téhéran reste intouchable.

Bien que cet État fanatique soit le cœur du terrorisme antisémite (Hamas, Djihad Islamique, Hezbollah et même FPLP depuis quelques années), bien que cet État fanatique massacre les femmes iraniennes qui veulent être libérées du joug coranique, bien que cet État fanatique produit des drones pour l’armée coloniale russe afin de bombarder l’Ukraine, bien que cet État fanatique ait – aux dires mêmes du Pentagone – perpétré 165 attaques contre les forces américaines depuis le 17 octobre 2023, bien que cet État fanatique commette des actes de pirateries maritimes continues en mer Rouge et bien que – surtout ! – cet État fanatique ait assez d’uranium enrichi pour fabriquer plusieurs ogives nucléaires, eh bien, malgré tout cela, aucun État occidental ne cherche à s’attaquer aux ayatollahs ! Pourquoi ?! 

Je pense en fait que l’Occident a trouvé son arme secrète contre l’État juif et qu’il ne compte pas s’en passer.  

Je pense que l’Occident a trouvé la parfaite “solution finale de la question juive” au Proche-Orient en souhaitant -sans le dire bien sûr – une victoire de l’Iran. 

Seul Donald Trump avait osé frapper un grand coup en éliminant en 2020 le chouchou de l’Ayatollah Khamenei , le redoutable général Quassem Souleimani (qui fut le commandant de la Force Al-Qods du corps des Gardiens de la Révolution Islamique).

Depuis, nous assistons de nouveau à la parade internationale des faux-culs, c’est-à-dire de tous les munichois du camp occidental (avec, il faut le dire, la complicité de hauts responsables de l’establishment sécuritaire israélien).

Je le dis : Il existe depuis des décennies un non-dit, un fol espoir au sein des cercles dirigeants occidentaux de voir l’Iran “débarrasser” le monde de ce petit État juif “empêcheur de tourner en rond”. 

Cette thèse paraît tellement évidente qu’elle ne peut, paradoxalement,  sembler réelle, et pourtant, le philosophe Alexandre Koyré avait qualifié la montée de l’hitlérisme de “conspiration en plein jour”.

© Frédéric Sroussi 

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3 Comments

  1. Tout se passe comme si….et c’est malheureusement réel !
    Nous sommes bien sûr très nombreux à avoir la même à analyse.
    Seul espoir, l’utilisation (non empechee…) par Israël de sa puissance atomique lorsque le point de non retour sera atteint. Nous n’en sommes pas loin…
    Dormez braves gens…l’occident pétri d’hypocrisie, de cynisme, d’une haine antijuive irrepressible veille sur
    vous…

  2. D’accord avec l’essentiel mais pourquoi mêler la Russie et la Chine à cela. L’alliance entre la Russie, la Chine et l’Iran n’est pas de nature idéologique (presque tout separe les deux premiers du troisième) mais géopolitique et économique : les BRICS.
    La relation entre l’Europe moderne et l’Iran est en revanche bien de nature idéologique. Les sociétés européennes s’iranisent, se libanisent voire se talibanisent : en Angleterre, c’est déjà Téhéran voire Kaboul dans
    certains endroits !

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