D’aucuns très gentiment, partant d’une bonne intention, – je parle des Français de passage ici en Israël ou des Franco-Israéliens qui, organisant Qui une Bar Mitzvah, qui un mariage, me convient à leur agapes.
Comment peuvent-ils penser que depuis le 7 octobre, il puisse s’agir pour nous/moi d’aller à un divertissement ?
Notre état d’esprit est de nous demander si notre voisin, ou une de nos connaissances, vont revenir vivants.
Pour d’autres, la question concerne un enfant, un membre de leur famille.
Se préoccuper de notre mère, notre père, notre grand-mère, un grand-père, un survivant de la Shoah.
J’ai la chance de me trouver à Tel Aviv. Seulement de une à trois alertes par jour.
Durant les 10 premiers jours c’était l’atmosphère « Covid ». Seules les grandes surfaces d’alimentation étaient ouvertes,
……… et dans la rue ceux qui promenaient leur chien comme moi.
L’armée nous avait demandé de rester chez nous tant qu’elle n’avait pas l’assurance qu’aucun
terroriste ne s’était infiltré.
Sur l’avenue principale de la ville, la Rue Dizengoff, environ 70 pour cent des restaurants-bars-cafés
ont rouvert depuis, mais seulement de 9h à 20h …… et sans musique: ils ne sont plus un lieu de fêtes
mais l’occasion contrairement aux deux premières semaines de nous retrouver avec des amis autour
d’un café, d’une bière.
Je suis un déplacé qui pour le moment a la chance de pouvoir loger chez son neveu. L’ensemble des habitants de mon Kibboutz vivent dans des chambres d’hôtels à Tibériade gracieusement mises à disposition par l’État d’Israël.
Ma meilleure amie y est avec ses deux enfants et son chien. Dans deux chambres. Imaginez la promiscuité, le manque total de stabilité morale.
Quand pourra-t-elle revenir au kibboutz à Hanita, tout comme moi ?
Nous sommes des réfugiés ‘ »heureux d’être en vie » dans notre propre pays. Pour l’instant.
Que ne puis-je, Halevay, qu’il m’est impossible de ne pas mourir sous une roquette ?
J’ai fait ce choix en faisant mon Alya.
Je vous embrasse.
© Michel Jefroykin
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