There will be blood. Par Thomas Stern

Elle dit quoi cette image ? Une menace et une menace proliférante, Apposée sous les noms des Justes qui ont, durant la seconde guerre mondiale, aidé, au péril de leur vie, des juifs à survivre. Elle souille le passé pour incendier le présent dans un ouragan de haine antisémite qu’elle veut voir s’amplifier.

On en dira autant des autres lieux où le sigle haineux a proliféré, puisqu’il s’agit du Marais, quartier où la communauté juive a toujours été importante. La main rouge reproduite autant qu’il se peut au pochoir dit : “Juifs, Tremblez, Nous sommes là et nous allons nous multiplier et cette fois-ci, ni vous ni vos complices ne nous échapperez”.

C’est, je l’ai dit dans ces mêmes colonnes, l’emblème d’un “cristal de masse” qui veut rameuter autour de lui une foule animée d’une violence sanglante. Autant de mains, autant de sang, autant de meurtriers potentiels. C’est un appel au meurtre collectif, au lynchage, au pogrom. Et ça s’est toujours passé comme ça dans l’histoire de l’antisémitisme : on marque, on menace, on rameute et puis on tue.

Bien sûr l’enquête le dira, il s’agit peut-être d’un de ces canulars horrifiques dont nos amis russes, aussi soucieux de provoquer le chaos en Europe que les jihadistes les plus féroces, sont parfaitement capables. Mais, quoi qu’il en soit, la violence sémantique véhiculée par ces pochoirs reste équivalente, quelle que soit la main qui les trace.

Ceci devrait au moins mettre un terme à la casuistique imbécile entretenue la semaine dernière par certaines prétendues grandes consciences – je pense ici à Maitre Leclerc – qui voulait nous faire croire que les mains rougies de sang des étudiants de Sciences Po n’avaient aucun rapport avec le lynchage par une foule palestinienne déchaînée de deux Israéliens en 2004, mais qu’il fallait y voir l’expression d’un émoi légitime devant la brutalité génocidaire des nouveaux nazis israéliens dans la bande de Gaza. Émotion légitime, tu parles : haine du juif, hier comme aujourd’hui, point final.

Il y a autre chose qui m’intéresse dans cette montée en puissance de la “main rouge”, nouveau sigle de la menace antisémite. Dans son aspect menaçant, elle a un côté “Main noire”, si l’on veut bien se souvenir que le terme comme le sigle ( un pochoir de main non pas rouge mais noir) désignait au début du vingtième siècle une société secrète d’extorsion de fonds sous la menace : “Tu payes ou on te tue”. De ce groupuscule terrorisant naitra, sous auspices siciliens et calabrais, la mafia américano-italienne.

À ce propos, qu’il me soit permis de rappeler ici une anecdote relative à la “Main noire”. Giuseppe Ruvolino, membre de la “Main noire”, s’était, comme on dit, repenti, et avait accepté de livrer à la police le nom de ses complices, avant d’aller chercher refuge avec sa famille dans un village calabrais. En septembre 1910, des hommes armés de haches et de couteaux ont fait irruption chez lui et l’ont massacré avec sa femme et ses six enfants, dont le dernier avait 4 mois.

Ça ne vous rappelle rien ? Moi si, beaucoup trop de choses. Tous les mafieux fonctionnent de la même manière, y compris ceux qui veulent se faire passer pour des résistants.

© Thomas Stern


À propos de l’auteur

Agrégé  de  philosophie, longtemps publicitaire, Thomas Stern, qui entretient des rapports compliqués mais indéniable avec sa judéité, a publié entre autres ouvrages:

“Thomas et son Ombre”, Grasset, 2015, en mémoire de son oncle Thomas Elek fusillé avec ceux de l Affiche Rouge  le 21 février 44.

“Mes Morts”. Éditions de l’Éclat. 2020

“Je Ne  Vais Pas Mourir”. Éditions Kubic. 2023  


Suivez-nous et partagez

RSS
Twitter
Visit Us
Follow Me

8 Comments

  1. “nos amis russes, aussi soucieux de provoquer le chaos en Europe que les djihadistes les plus féroces”…Du grand délire. En réalité, ce ne sont pas les Russes ni les petits hommes verts qui créent le chaos en Europe mais nos propres dirigeants, d’ailleurs complices du Qatar’et autres regimes islamistes (Arabie Saoudite, Turquie et autres).
    L’auteur est inepte.
    En outre, l’essentiel est que les discours de haine antisémite et génocidaire ont lieu sur la place publique et sont parfaitement autorisés par NOS gouvernements : le PIR proche de l’Etat français, BLM et Nation of Islam des autorités américaines, la collaboration des gouvernements canadien, britannique et de toute l’UE avec les Frères Musulmans. Juste un rappel : Sciences po, et Nanterre et la Sorbonne (parmi beaucoup d’autres) sont infiltrés par la mouvance fasciste indigeniste depuis le début des années 2000. Certains idéologues racistes et antisémites y enseignent depuis des décennies. En 2022, Macron a même nommé un raciste wokiste et ultra radicalisé à la tête de l’EN.
    Dans tous les régimes (comme le nôtre) ayant basculé ou étant en train de basculé dans le nazisme, l’incitation à la haine antisémite et les discours génocidaires ont lieu quotidiennement, au vu et au su de tous, avec l’accord tacite voire les encouragements des autorités.

    • Je suis d’accord avec vous. Que l’on mettre dans le même sac les Russes et les djihadistes est choquant et relève d’une analyse que je ne partage pas et qui me semble viciée. Par ailleurs, ainsi que vous le dites, ce sont les Etats et nos gouvernements qui activent la haine envers Israël accusé de tous les maux et d’une manière souvent insidieuse et doucereuse, style “Le Monde”.

      • @Olivier Ypsilantis Oui. Cet amalgame Russie/Djihadistes est un contre-sens. Mais pratique et rassurant pour ceux refusant de voir la sombre réalité politique de nos sociétés et d’admettre que la trahison émane de nos propres gouvernements.
        Amicalement.

  2. C’est plutôt bizarre, cette comparaison entre les djihadistes et la Russie. Parce que dans la plupart des villes européennes, aucune femme européenne ne peut plus se promener seule la nuit sans risquée d’être assassinée et/ou violée par des islamonazis. Même en plein jour, porter une mini-jupe peut être dangereux. En Russie, aucun problème : les jeunes femmes (et les femmes en général) sont libres. Elles peuvent même se promener seules dans le métro de Moscou en pleine nuit sans craindre de finir en charpie.
    Encore une inversion du réel, cet amalgame. La Russie a certes bien des défauts, mais je préférerais encore (et sans une seconde d’hésitation) vivre là-bas plutôt qu’au Royaume-Uni Sunnite ou en République franco-islamiste.

    • @Sarah378 Réalité corroborée par absolument tous les témoignages, notable de Français ou Francophones ayant émigré en Russie. Ce que bien évidemment ne diront ni les médias français, britanniques ou autres. Ni Fourest (dont l’obsession russophobe relève du pathologique, clairement). Ce seul point suffirait à démonter en grande partie la propagande antirusse. Je ne parle pas de Poutine et son gouvernement mais de tout ce qu’on lit ou entend sur la Russie, “dictature” “alliée des djihadistes” et autres foutaises.

    • @Thomas Sterne Vous ne m’avez pas bien lu : ce qui est inepte et délirant, c’est la comparaison entre la Russie et les djihadistes. C’est pourtant clairement exprimé.
      Quand bien même ce cas serait confirmé (et l’on pourrait citer de nombreux cas d’ingérence des USA, soit dit en passant, et d’une nature permanente et non occasionnelle) _ je me soucie fort peu de ce que dit la presse française_ cela ne changerait absolument rien au caractère inepte de la recurrente comparaison entre Russie et djihadistes.
      Le Monde et The Guardian ne sont pas payés par Moscou. Crépol n’est pas un village sibérien et Telford ne se trouve pas non plus en Russie. Berkeley et Sciences Po ne sont pas situées à Moscou et ni Houria Bouteldja ni Mohamed Merah ni Koubili Traoré ni la meurtrière de Lola ne sont ou n’étaient des agents de Moscou. BAV

  3. Charles Michel et autres collabos de l’UE ne sont pas non plus connus pour leur russophilie et ni le Quai d’Orsay ni le gvt de Londres ne sont sous influence du Kremlin. L’ingérence du Qatar me paraît plus préoccupante.

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*