Amine El-Khatmi. Le privilège woke

Imaginez, imaginez qu’imitant la gauche de la gauche, des organisations de la droite de la droite maintiennent une manifestation pourtant interdite par les autorités, manifestation durant laquelle des slogans hostiles à la République seraient scandés.

Puis, imaginez que, ceints de leurs écharpes tricolores, des élus de droite et quelques députés du Rassemblement national se joignent au cortège en marge duquel des heurts exploseraient entre certains manifestants et la police.

Que se passerait-il ?

Je sais, vous savez, tout le monde sait ce qu’il se passerait !

L’espace médiatique tournerait en boucle sur les événements, des grands JT du pays à Libération qui y consacrerait sa Une et un dossier spécial, pendant que son site publierait une tribune de 400 personnalités intitulée « Sursaut ! »

Le lendemain matin, sur France Inter, un historien (de gauche) viendrait disserter sur le parallèle entre ces événements et le 6 février 1934, avant que l’invité politique (de gauche lui aussi) ne fasse part de sa vive préoccupation quant à l’avenir du pays.

Depuis Cayenne, Christiane Taubira publierait un texte parsemé de citations de René Char et Léon-Gontran Damas, avant de tweeter : « À nos âmes égarées, France que deviens-tu ? Est-il bien nécessaire de réagir ? Ainsi sont-ils. Leurs préjugés, leur ignorance, leur racisme piaillent bruyamment. C’est si prévisible. ChT ». À son retour à Paris, elle serait l’invitée de Quotidien, pour un nouveau monument d’impertinence journalistique comme Yann Barthès en a le secret.

À l’ESJ Lille, qui forme les futurs journalistes du pays, les étudiants voteraient, en signe de résistance, le changement de nom de l’école qui deviendrait « ESJ Lille-Edwy Plenel ». En guise de provocation, le seul étudiant de droite de l’école proposant le nom de Pascal Praud se fera virer de l’Assemblée générale.

Réunies en édition spéciale, les rédactions de Regards et Politis organiseraient un débat contradictoire opposant Sandrine Rousseau à Alice Coffin qui finiraient rapidement par se mettre d’accord sur le fait que « la masculinité toxique est le terreau sur lequel progresse le fascisme ».

Interrogée par le New-York Times, Rokhaya Diallo verrait dans cette manifestation d’hommes blancs d’extrême-droite la preuve irréfutable du racisme structurel qui mine la France.

Quant à Mathilde Panot, profitant de la séance des questions au gouvernement, elle surprendrait son monde en saluant « les forces de l’ordre qui ont permis que la République tienne face aux hordes de fascistes qui la menaçaient ». Installé derrière elle, Louis Boyard, encore assommé par son déjeuner, hésiterait à applaudir. Lui en était resté à « la police tue » et personne ne l’avait averti du changement de disque.

Puis, tout ce beau monde se retrouverait au théâtre du Rond-Point pour une grande soirée de résistance ouverte par Dominique Sopo, qui fêterait ce soir-là sa vingtième année de présidence à la tête de SOS Racisme (des médisants anonymes allant même jusqu’à le surnommer « le Bouteflika de l’antiracisme français »… Les gens sont si méchants). Installée derrière un stand à l’entrée du théâtre, Assa Traoré proposerait à la vente sa dernière collections de t-shirts.

Bref, tout l’orchestre, le ban et l’arrière-ban des castors professionnels de la construction de barrages “républicains” seraient mobilisés pendant des jours pour mettre en garde contre le retour des heures sombres de l’Histoire et l’imminence du péril fasciste.

Mais de tout cela, vous n’en entendrez pas parler car dans notre beau pays, la gauche radicale peut se permettre tous les excès et toutes les outrances qui sont interdits à d’autres. Elle qui parle sans arrêt de privilège blanc, bénéficie sans le savoir d’un privilège woke, qui lui ouvre toutes les portes qui se ferment pour d’autres.

Mais quelque chose me dit que ce deux poids deux mesures ne sera plus supporté très longtemps par les français. Et ils auront bien raison de ne plus le supporter !

© Amine El-Khatmi

Patriote, auteur de “Non, je ne me tairai plus”, aux Éditions Lattes, de “Combats pour la France” chez Fayard, de “Printemps Républicain” aux Éditions de L’Observatoire

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2 Comments

  1. Excellent texte , amusant et realiste .
    La fin de la tartuferie macronienne sera t elle le debut du regne de son successeur designé par le systeme : edouard Philippe qui est deja sur la rampe de lancement ?
    Ou bien les français se reveilleront et echapperont a la propagande pour elire une Marine qui ne souhaite surtout pas l etre ?
    L impasse politique est totale , mais le bas peuple ne supporte plus les montagnes de bobards , alors que va t il se passer ?

  2. Très très bon ce texte de M.EL Khatmi, qui manque ces derniers temps sur la scène médiatique (notamment télévisuelle) ; alors revenez nous voir pour nous rafraichir un peu. Merci

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