La Colonne de Judith Bat-Or. Journal d’une invisible. -3-

Judith Bat-Or

Ce matin à l’aube, non, je ne me vante pas, il était vraiment tôt, pendant mon heure quotidienne de Podcast et tapis de course, j’ai saisi au vol une phrase qui m’a redonné espoir. C’est qu’après un coup d’œil à l’actualité, il y avait du chemin. J’étais à deux doigts de déclarer forfait, à un doigt de décider que ce jour ne passerait pas par moi. À un demi-doigt de retourner au lit, m’enfoncer sous les couvertures, et par mesure de sécurité fermer les yeux de toutes mes forces pour être dans le noir complet. Ne rien voir, ne rien entendre, à l’abri des horreurs perpétrées par mes semblables. En quelques titres, quelques mots, j’avais été informée de crimes de guerre, de la menace d’un puissant abruti (peut-être impuissant d’ailleurs, ce qui expliquerait cela) d’utiliser l’arme atomique, de la violence d’une puéricultrice à l’égard de tout-petits, dans l’exercice de ses fonctions, et d’un énième féminicide. N’en jetez plus ! avait crié mon cœur, révulsé par cette violence et cette misère.

Pourquoi violence et misère, pourquoi les associer, risquant ainsi de justifier l’une par l’autre ? Un moyen, sans doute, pour moi de trouver à ces monstres des circonstances atténuantes. Et pourquoi donc chercher aux monstres des circonstances atténuantes ? Pour les rendre plus humains, parce que les monstres me terrifient. Qui a envie de vivre dans un monde peuplé de monstres ? De monstres partout, dans les jungles de la politique, des entreprises, des médias. Mais aussi dans l’amour, les arts.

Mais revenons au message d’espoir que j’ai reçu ce matin sur mon tapis de course. J’ai appris que le mot machber,crise en hébreu, avait un autre sens à l’époque de la Bible. Et ce sens est intéressant, en particulier aujourd’hui, en cette période de crise, justement, où la peur règne et le désespoir guette.

Alors, que signifiait ce machber, dont la racine est « cassure », qui elle ne présage rien de bon, au temps de l’Ancien Testament, ce même machber qui maintenant parle chaos et désarroi ?

Et la réponse est…

 “L’ouverture de l’utérus de la femme que le “naissant“ force et par lequel il arrive dans le monde”, dans la Bible, et, dans le Talmud, “la chaise sur laquelle la parturiente s’asseyait pour accoucher”.

Chacun est libre d’interpréter comme il le sent ces faits philologiques. Moi, je choisis de penser qu’ils m’invitent à me calmer, que tout va s’arranger, que ce qui se déroule sous mes yeux effarés, les dangers du fanatisme et de l’obscurantisme, la violence et la haine, est en réalité une promesse de renouveau, de la naissance d’une ère de joie, de vie et de lumière.

Amen !

Ai-je bien vu ? Vous souriez ? Tant mieux. L’espoir, on le prend, d’où qu’il vienne.

© Judith Bat-Or


Liens vers le site internet de Judith Bat-or

https://catherine-fuhg.com/israel-brulera-t-il/

https://catherine-fuhg.com/jerusalem-brule-t-il/


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