Pas antisémites, les Iraniens ? Michèle Mazel

 Israël a maintes et maintes fois protesté contre les discours et les manifestations antisémites du régime iranien et notamment le concours annuel de caricatures qu’organisait le président Ahmadinejad ainsi que la négation de la Shoah.

Pourtant en Europe on ne s’en émeut guère. Nombreux sont ceux qui répliquent qu’il ne s’agit pas d’antisémitisme mais d’antisionisme. Un antisionisme pourtant poussé à l’extrême, les Iraniens s’opposant à l’existence même d’Israël et appelant ouvertement à sa destruction sans trop expliquer pourquoi : en tant qu’élément étranger en terre d’Islam ?

Pour soutenir la cause palestinienne ? Cependant ils continuent à prétendre qu’ils n’ont rien, absolument rien contre les Juifs et que l’antique communauté juive – qui a perdu les trois-quarts de ses membres depuis la chute du Shah et l’accession des Ayatollahs – bénéficie de « presque » autant de droits que les autres citoyens.

D’ailleurs un autre pays n’est-il pas menacé des foudres de Téhéran ? Un pays musulman ? Il s’agit de l’Arabie saoudite, chef de file de l’Islam sunnite et du front pragmatique des pays du Golfe contre les aspirations hégémoniques des Ayatollahs.

 Comble d’outrage, c’est sur son territoire que se trouvent les deux plus importants hauts lieux de l’Islam, Médina et surtout La Mecque qui attire chaque année des dizaines de millions de pèlerins. 

Ce qui donne à la monarchie saoudienne un prestige inégalable. 

Les Iraniens souhaiteraient-ils donc détruire aussi un pays de l’Islam ? Pas du tout, expliquent-ils en chœur.

Ils veulent seulement se débarrasser de la monarchie et la remplacer par un régime chiite. Ce qui explique sans doute les surprenants propos récemment tenus par le commandant en chef de la branche navale des Gardiens de la Révolution. 

Le commodore Alireza Tangsiri, militaire chevronné et vétéran de la guerre Iran-Irak, est à la tête de la marine de son pays depuis l’été 2018. Il s’en est pris directement à la famille royale saoudienne avec un argument de choix : 

Abdelaziz bin Abdul Rahman, le fondateur de la dynastie, mieux connu sous le nom d’Ibn Saoud ou encore « le roi Saoud », n’était pas un arabe et encore moins un musulman ! Lui, ses frères, enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants – y compris donc le souverain actuel Salman ben Abdelaziz Al Saoud   et le prince héritier Mohammed Ben Salman – sont en fait les descendants des tribus juives qui ont combattu le Prophète Mohammed.

Le président américain Franklin D. Roosevelt et le fondateur du royaume d’Arabie saoudite, Abdel Aziz ibn Abdel Rahmane al-Saoud à bord du Quincy.

« Nous ne pouvons pas supporter de voir l’injustice dans un pays musulman qui est perpétrée par les sionistes et la semence des Juifs », s’est emporté le commodore Tangsiri.

« Le clan des Saoud est-il vraiment musulman ? Ce sont les mêmes Juifs qui étaient en Arabie à l’époque. » On peut voir cette édifiante interview, assortie de quelques autres perles, faite sur Bushehr TV, la chaine de télévision iranienne, sur  MEMRI, l’Institut de recherche sur les médias du Moyen-Orient, qui en a aussi fait la traduction. [i] 


[i] IRGC Navy Chief: The Saudis Are Actually Jews | MEMRI

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Michèle Mazel pour Dreuz.info.

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