Claude Bloch et Sarah Cattan. L’Affaire Sarah Halimi sera-t-elle le Déni de Justice de ce siècle ? Réponse début avril

L’Affaire Sarah Halimi sera-t-elle le Déni de Justice de ce siècle ? Nous le saurons bientôt: le 3 mars, dix magistrats, “dix”, nommés par la Cour de Cassation, vont se réunir et … se concerter…

Un fait chasse le précédent, mais pas tous : certains, par leur éclat, sont gravés à jamais. L’Affaire Dreyfus en fait partie, ce scandale XXL qui dura 12 ans, divisa la France et l’opinion publique, et prit une ampleur internationale pour avoir mêlé erreur judiciaire, antisémitisme et déni de justice.

Qui eût cru qu’au XXIème siècle, évoquant une affaire française, il eût été nécessaire un jour d’en référer à l’Affaire Dreyfus, et de questionner : Sarah Halimi, médecin français et juive, sortie de son lit en plein Paris et en pleine nuit par Kobili Traoré, lynchée au rythme de sourates et d’imprécations à Allah avant que son bourreau ne la jetât, vivante, par la fenêtre, n’aurait pas droit à un Procès aux Assises et serait tuée une deuxième fois par la Justice française, laquelle s’illustrerait par un déni caractérisé qui ferait fi de la mort d’un Enfant de son peuple, tentant de mettre sous le tapis une affaire dérangeante à bien des égards.

Sarah Halimi est juive. Certain indélicat a même titré : La Juive du quartier.

Sarah Halimi est juive orthodoxe. Seuls sa perruque et les papillotes de ses petits-enfants peuvent le laisser deviner à ceux qui croisent cette femme réservée, Directrice de crèche, âgée de 65 ans, même si Claude Askolovitch donna le ton et parla d’une vieille femme.

Les faits, nous les rappellerons brièvement : cette femme habitant le petit ensemble d’immeubles de la rue Vaucouleurs avait déjà croisé celui qui allait la massacrer : Sarah Halimi s’était ouverte à ses enfants de sa crainte de croiser le petit malfrat et sa sœur : lorsque cet habitué des séjours en taule était incarcéré, elle se réjouissait de ne plus redouter pour un temps quelque crachat ou quelque insulte antisémite.

Lui, c’est Kobili Traoré, de son petit nom Bébé. Petit délinquant multirécidiviste qui ne s’est pas contenté de voler les sacs à main des dames, il habite cet ensemble d’immeubles qui se jouxtent.

Dans la nuit du 4 avril 2017, aux alentours de 4 heures, alors qu’il a passé la soirée chez un ami et consommé du cannabis, il partira, comme vous et moi nous apprêtons pour aller travailler, tapis de prière et quelques affaires en mains, frapper à la porte des Diarra, voisins et néanmoins amis du village malien, qui lui ouvriront la porte, avant de se dédire et de se déclarer comme ayant été saisis d’épouvante par celui qui les séquestrera avant d’aller commettre son forfait[1] : Lui sait que le balcon des amis maliens  est le seul moyen d’accéder à celui de Sarah Halimi, et passer de balcons en balcons, notre homme sait faire.

Nous laissons à chacun le loisir d’imaginer ce qui va suivre : sortie de son lit dans son sommeil, une femme, une innocente, sera, 45 minutes durant, lynchée par un barbare qui ponctuera ses coups d’appels au Prophète et de dictions de la sourate Al Fatiha qui ouvre le Coran.

Il faut savoir que les hurlements de Sarah ont éveillé les voisins accourus aux fenêtres, mais encore que la police, appelée par une voisine et arrivée prestement, doublée au fil du temps d’Hommes entraînés aux affaires terroristes, est là. Là, mais inopérante. Etonnamment passive. Et qu’en somme le corps de Sarah Halimi a fini par être jeté, vivant, par la fenêtre du 3ème étage, sous les yeux de cette presque salle de théâtre, pour tomber … aux pieds d’agents assemblés en cette pauvre courette. Savoir encore que la lecture du rapport d’autopsie est le récit d’un calvaire indicible : une brute épaisse avait fait la peau d’une femme sortie de son lit.

Tout cela, qui aurait pu relever d’un acte terroriste d’un caractère inédit, se doublera d’un scandale judiciaire inqualifiable, venu se surajouter au scandale médiatique consistant à taire l’affaire : nous sommes en période électorale s’il en est : le premier tour des Présidentielles est proche.

La façon dont la Juge chargée de l’Instruction mènera son affaire posera très vite problème. Outre que la chose semble être à ses yeux un dossier lambda, outre que nous tairons encore son manque d’empathie envers les Parties civiles et leurs avocats, elle procèdera par Ordonnances et refusera, on le sait, la reconstitution de mise : Pourquoi une reconstitution, entendra-t-on, puisque le tueur reconnaît les faits. (Il n’eût plus manqué qu’il les niât, après les avoir commis quasiment devant témoins)

Le refus de procéder à une reconstitution, argumenté par l’indécente raison que la chose eût été difficilement supportable pour le tueur, interroge au plus haut point :

Outre qu’il empêche la très probable requalification en assassinat et qu’il exonère la police de toute responsabilité, il place encore Traoré en position de personne vulnérable donc victime et ensuite en pauvre hère au discernement altéré ou aboli selon les 3 expertises successives. Des jours se sont écoulés avant que l’individu fût enfin entendu, et des mois entiers avant que ne se succèdent des experts psychiatres supposés justement diagnostiquer son état psychopathologique et, partant, son degré de responsabilité au moment des faits.

Ces jours suffisent à ce qu’un bon avocat, ce que ne manque pas d’être Maître Bidnic, mette au point avec notre homme une stratégie de défense, qui sera corroborée par son entourage familial et aussi par les Diarra : Ils sont tous d’accord pour nous décrire un Kobili Traoré comme habité depuis une poignée de jours, mais encore un Traoré absolument pas concerné par l’islam, – à les entendre un presque mécréant. Mécréant qui déclarera lui-même à la barre, en pleine possession de ses moyens et juste trop bavard, que depuis 6 mois il fréquentait la Mosquée Jean-Pierre Timbaud.

La juge d’instruction n’a pas cru utile d’investiguer cette tristement célèbre Mosquée dite Mosquée Omar et qui avait fait parler d’elle en 2014 lorsqu’elle fut au cœur d’un procès pour avoir abrité en son sein une filière d’envoi de djihadistes partis en zone pakistano-afghane.

Partant, la Juge d’Instruction n’a pas cru utile d’évaluer le degré éventuel de radicalisation de celui qui venait de massacrer et de jeter par la fenêtre une française, juive.

Enfin, La Juge d’Instruction n’a pas cru utile d’éclairer par une enquête digne de ce nom l’environnement socioculturel de l’assassin.

Chemin faisant, pour des raisons on ne peut plus obscures, on vit, après avoir glosé ad nauseam sur le rôle du cannabis, le discernement de notre Traoré déclaré par 2 expertises sur 3 aboli au moment des faits, et comme en France, On ne juge pas les fous, en référence à l’article 122-1 du Code pénal, eh bien on ne jugerait pas … le bourreau qui défenestra, vivante, Sarah Halimi.

L’affaire alla ainsi en Cassation, laquelle Cour rendra sa décision le 3 mars.

Pour notre part, nous questionnons plusieurs points, notamment :

Qui est Traoré et quel expert saurait déceler en lui, aujourd’hui comme hier, ce qui relèverait de la désormais connue taqiya.

Quid de son irresponsabilité pénale ?

Quid d’un homicide involontaire ?

Qu’est-ce qui, encore, relèverait de l’acte d’un apprenti terroriste qui aurait tué une Juive pour venger, comme il l’a crié devant témoin cette nuit-là, ce frère mort au Mali.

Quelles étaient ses fréquentations, notamment celles qui auraient pu influencer son comportement ?

Quel lien a-t-il avec les Diarra, desquels il n’a pas touché un cheveu cette nuit-là.

Quel est son degré d’antisémitisme :  Même si on adhère à la thèse selon laquelle “la vue d’une Torah aurait joué en lui le rôle de l’étincelle posée près du baril”, peut-on s’exonérer de questionner cet antisémitisme musulman qualifié de « nouveau » ?

Comment a-t-il été possible qu’un des experts eût pu déclarer qu’il s’était trompé en évoquant la psychopathologie de notre homme, que la chose n’a pas été jugée assez importante pour figurer dans le verbatim, alors qu’un autre expert, Daniel Zagury, déclara pour sa part le même jour que s’il avait Traoré en consultation, il le ferait sortir, libre. Libre car sain d’esprit.

Outre cette instruction peu commune, nous interrogeons encore :

Où étaient les responsables de la Communauté juive ? Pourquoi n’ont-ils exigé haut et fort que Justice soit rendue aux Juifs comme aux autres, même et surtout quand une affaire de telle ampleur interrogeait l’antisémitisme musulman. In fine quelle est la raison d’être de ces Institutions supposées représenter les Juifs de France si, à l’occasion d’un acte d’une telle barbarie, elles font des choix si peureux …

Les Juifs… Continueront-ils longtemps à accepter, comme résignés, la chose jugée sans se reconnaître le droit de la commenter, voire de la contester lorsque, comme ici, explosent tant de manquements. Sortiront-ils un jour de cette peur – intériorisée et explicable par l’Histoire – d’être stigmatisés, alors même qu’ils doivent exiger une Justice équitable et définitivement préférer, à l’instar d’une Golda Meir, des critiques aux condoléances répétées.

Auraient-ils dû, pour se faire entendre, user des méthodes contestables d’une Assa Traoré & C°, lesquelles, violentes, haineuses et antirépublicaines, portèrent malgré tout quelques fruits.

Enfin, où est cette France qui sans broncher outre mesure est en train d’accepter que l’on assassine impunément ses Juifs et qui, partant, ne veut pas elle non plus faire de vagues et se contente d’aller poser fleurs et bougies dont nous, Juifs, ne nous contentons plus.

Le degré de responsabilité de Kobili Traoré doit être étudié dans un Procès d’Assises, quitte à ce qu’un jury populaire le déclare irresponsable pénalement. Or, la décision prise bientôt ouvrira peut-être la voie à sa prochaine libération, doublant d’un danger de récidive un scandale judiciaire d’ampleur puisque pour la première fois, en France, pays des Droits de l’Homme, et pour ne pas avoir à reconnaître l’antisémitisme musulman, la justice a considéré le 19 décembre la prise de stupéfiants avant un meurtre comme une circonstance plus qu’atténuante … puisque dite “exonérante de responsabilité”

Zola n’est plus. Reste-t-il des Justes. Des politiques humanistes. Des intellectuels qui viendront se ranger auprès de quelques téméraires d’un autre temps qui osèrent, tels un Bensoussan ou un Bruckner, s’exprimer.


[1] Traoré est inculpé d’homicide volontaire sur la personne de Sarah Halimi et de séquestration de la famille Diarra

Suivez-nous et partagez

RSS
Twitter
Visit Us
Follow Me

13 Comments

  1. La Justice française représentée par cette Juge d’instruction me donne envie de vomir, de même que les policiers qui ne sont pas intervenus sur ordre du ministre de l’Intérieur? Ils peuvent encore dormir tranquilles ? C’est vrai comme en 40 la vie d’un juif ne vaut pas cher….

  2. La justice est aux ordres , l establishment qui controle le pays n a que faire d une pauvre juive ou du courroux de quelques milliers de juifs dociles et malleables , il a d autres chats a fouetter , d autres interets a defendre et une vague ” tranquilité ” a maintenir encore quelques annees ou quelques mois , ou quelques semaines ….

  3. Si d’aventure j’avais l’idée malsaine de faire subir quelque désagrément à, par exemple, une juge d’instruction antisiomite, je prendrais soin de fumer quelques joints pour abolir mon discernement.

  4. Une lettre ouverte au Président de la République signée par une personnalité ?
    Une lettre qui reprend vos arguments ,lettre-pétition ?
    Une Tribune dans un journal,je pense là au Figaro?
    Demander à l’ensemble des organisations -institutions juives de présenter une lettre ouverte au Président de la République ?

  5. Cessons de ne compter que sur les autres, et faisons entendre notre protestation. Il y a plusieurs facons de le faire: je suggere la suivante, ce qui n’exclut bien sur pas les autres. Si la Cour de Cassation enterre l’affaire, ecrivons a nos deputes et senateurs, chacun dans sa region, pour demander la mise en place d’une Commission d’enquete parlementaire, en rapport avec l’inaction de la police presente en force. C’est impossible tant qu’une phase judiciaire est en cours, ce ne le sera plus apres que la Cour de cassation aura tranche. Si nous ne sommes que cinq a ecrire, disons, chacun a tous les parlementaires de son departement, l’effet sera nul. Si nous sommes cent a le faire, peut-etre pas: ne se trouvera-t-il pas 100 justes (ou plus simplement, 100 ayant un minimum de courage) parmi nous ?

    • Bonjour André. Je m’étais déjà demandé pour quoi une Commission parlementaire sur ce sujet n’avait pas été mise en place. ( En ayant quelques hypothèses de réponses …) Alors bien évidemment j’adhère à votre suggestion. Il doit bien se trouver quelques… courageux? Me permettez vous de partager votre suggestion et si “oui”, puis-je vous citer. Cordialement. Sarah Cattan

  6. Bonjour
    A moins de 2 mois de la décision de la cour de cassation ,
    Il faut savoir
    – que l assassin sortira libre immédiatement après la décision.
    – qu il est déjà une vedette pour les jeunes de son quartier.
    – que la libération de Mr Kobili Traoré serait un message fort à la communauté juive.
    – qu on peux en France ,massacreren f une grand-mère juive parce que juive avec un blanc seing d’immunité.
    -en fumant quelques joints
    -la préméditation est certaine et pourtant refusée.
    Ne serait ce pas parceque
    Préméditation et irresponsabilité sont incompatibles.

  7. Œil pour œil dent pour dent, on ne connaît plus? Dans ce pays de merde où la justice est aux ordres d’un salopard, il n’y a rien à attendre de cette justice. Souvenez vous de la déclaration d’une juge qui s’était occupée de l’affaire Fillion, elle a formellement admis qu’elle a subi des pressions pour le faire condamner, pour des broutilles, comparait aux vols commis par d’autres politiques au pouvoir, surtout les magouilles à répétition des dirigeants de la gauche. Immédiatement l’élu par défaut a ordonné une « enquête » Bien entendu cette enquête a aboutie au résultat qui était prémédité déjà avant le début de la soi disant enquête. Depuis la juge en question n’a plus donné de ses nouvelles. Est-que le rigolo à la tête de l’état agit comme mitteuxrand qui lors de son mandat a déploré un certains nombre de ses ministres qui se sont « suicidés »? Ce n’est pas exclu. Pour revenir au début du commentaire, œil pour œil dent pour dent, c’est dommage que L’OAS n’existe plus.

  8. Quel est le nom de cette juge??? Est elle musulmane ou épouse de … ???sort elle de l école de la magistrature ??? de quel syndicat ??? Bref prenons le réflexe d enquêter sur les juges causes de décisions. Et pas seulement sur leurs conséquences scandaleuses…🎬🍀🎨🌈🌵🌴‼️

    • S agit il de censurer des questions de bon sens ou êtes vous au dessus des juges pour les protéger ?Surtout si ils et elle sont clairement antisemites ??? Merci de me rassurer sur votre Orwellisme galopant 🐒🐼🦄🕸🕷🌈🎨🌵🌴🌵🍀‼️

  9. Le personnage central de cette désolante affaire est la Juge d’instruction qui en a été chargée . Est- il impossible de l’interroger sur ses choix,sur ses décisions , sur sa partialité ,et son obstination ? Qui est -elle ? Pourquoi se cache-t-elle ? Les journalistes ne devraient – ils pas enquêter ,et informer sur ce sujet ? N’est- ce pas la première fonction ,le premier devoir des Médias ,leur raison d’être ?

  10. Cette affaire restera en effet sans suite. Le caractère antisémite ne sera pas reconnu et la préméditation non plus. La justice devient subitement muette lorsqu’il s’agit du meurtre d’un juif. Non seulement elle ne reconnait que difficilement le faits mais elle enquete et juge a charge. Ce fut le cas pour mon mari le Docteur AMSELLEM. Alors que la période était critique “opération Plombs durcis” la police a rejeté catégoriquement une possible orientation vers la piste antisémite. L’enquète a été baclée et le non lieu a été prononcé. Attendons nous au même traitement pour cette affaire.

1 Trackback / Pingback

  1. Claude Bloch et Sarah Cattan. L’Affaire Sarah Halimi sera-t-elle le Déni de Justice de ce siècle ? Réponse le 3 mars – LDJ

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*