La décapitation du malheureux enseignant par un assassin islamiste ne semble pas avoir modifié une antienne diffusée en France par les media et les politiques. Les musulmans sont les premières victimes de l’islamisme.
Nulle précision n’assortit cette palme de la souffrance aux musulmans. S’agit-il du nombre de personnes, de la gravité de la souffrance, de l’intensité des attentats commis contre les musulmans ?
Il est incontestable que les musulmans non-islamistes souffrent de l’islamisme comme du racisme. Certaines mosquées sont attaquées par des délinquants, des musulmans subissent des actes racistes sur les plans professionnels, sociaux, et la triste liste est longue. Il est respectable et impérieux de dénoncer le racisme antimusulman et les souffrances subies de la part des islamistes.
La nécessité de dissocier les français musulmans est nécessaire. Quelques encadrants musulmans français condamnent avec courage et dignité la terreur et les attentats islamistes. Ils le paient en constituant des cibles des djihadistes. Néanmoins, les appels politiques à dissocier musulmans et islamistes sont plus importants en nombre et en intensité que les appels identiques des organisations musulmanes françaises.
Il est inconvenant de passer sous silence les souffrances exercées par les islamistes contre les français juifs. A l’exception des lendemains de meurtres antisémites, les enfants obligés de quitter l’école publique, les déménagements de familles entières, les violences aux personnes, les déprédations de biens sont rarement mentionnés. Pourtant, de l’aveu même du ministère de l’Intérieur, les français juifs, ultraminoritaires, subissent les violences racistes les plus importantes du pays et en augmentation constante.
Il ne s’agit pas de tomber dans les immondes compétitions victimaires déployées par les antisémites. Il s’agit de démontrer l’étrangeté de déclarations politiques qui présentent un situation numéraire contestable (victimes musulmanes de l’islamisme) en omettant presque systématiquement le nombre disproportionné de victimes juives des djihadistes.
La dernière décapitation en date sera la dernière si l’on cesse de truquer, de tronquer les faits pour des raisons électorales et/ou idéologiques. Elle en sera suivie d’autres si le déni, l’absence, le détournement des responsabilités se poursuivent.Toutes les déclarations antidjihadistes du monde ne remplaceront les actes. Ces actes doivent consister d’une lutte sans merci de l’Etat et des collectivités publiques et privées contre tous les racismes, les sexismes, les ségrégations.
Il faut dénoncer les racistes, les antisémites, les djihadistes et leurs complices. Il faut expurger les administrations nationales et locales des djihadistes qui s’y sont infiltrés. Il faut éliminer la peur des personnes qui craignent les violences antisémites et racistes.
Il faut agir. Les incantations antidjihadistes, les flatteries peuvent avoir un effet électoral. Elles n’auront qu’un effet de surface dans la lutte contre cette haine violente qui tue et terrorise.
C’est le rôle et la capacité de la puissance publique et des personnes privées.
Pierre Saba
Poster un Commentaire