Pierre Saba – Allégations de Jordana sur France 2

“ Ils sont censés nous protéger, mais il y a des milliers de personnes qui ne se sentent pas en sécurité face à un flic, et j’en fais partie.” “ Je parle des hommes et des femmes qui vont travailler tous les matins en banlieue et qui se font massacrer pour nulle autre raison que leur couleur de peau. C’est un fait. (…) »

C’est ce qu’a déclaré le 23 mai 2020 sur France 2 dans l’émission « On n’est pas couché » la chanteuse Camélia Jordana à propos de la police française.

La chanteuse se trompe ou trompe sur plusieurs points de ses propos. Jordana est une personne publique. Son audience personnelle est considérable par le biais des media et des réseaux dits sociaux. Idem de l’audience de l’émission diffusée par France 2 et vue sur internet. La responsabilité de Jordana est engagée. C’est à ce titre qu’un examen littéral assorti de commentaires est à cet effet flagrant.

1- La police française n’est pas « censée » (…) « protéger ». La protection des populations est une obligation de police générale. La forme verbale choisie par Jordana laisse apparaître dans le contexte général de ses propos un réquisitoire à charge contre la police française plus qu’un constat objectif de « faits » prétendument avérés.

2- Les accusations de manquements aux devoirs de sa charge par la police (« Ils sont censés nous protéger »)et de « massacres » sur des personnes déterminées par la nature de leurs déplacements et la couleur de leur peau sont tout aussi infondées que les autres.

3- « Le sentiment d’insécurité de milliers de personnes face à un flic » est selon la chanteuse un sentiment répandu. Elle affirme le subir elle-même. Le sentiment d’insécurité face à la police peut dépendre de plusieurs facteurs. La culpabilité d’un délinquant ou d’un criminel en présence de policiers, l’impuissance du citoyen innocent face à un comportement policier inadéquat, etc. Or Jordana ne retient que l’un d’entre eux. Il existe.Il est rapporté.Il fait l’objet de procédures de contre pouvoir et d’enquêtes rendues publiques par les media. Ces procédures garantissent aux citoyens la dignité et la liberté personnelles face à d’éventuels écarts dans le cadre des contrôles de police.

4- Aucun massacre de personnes par la police française n’est rapporté, constaté, enregistré dans les banlieues françaises, à aucun moment de la journée, dans aucune banlieue, ni en dehors des banlieue, lors des déplacements entre les domiciles et les lieux de travail ni lors d’aucun déplacement.

5- Le caractère racial des massacres («en raison de leur couleur de peau ») n’est non plus attesté dans et par les accusations de Jordana.

6- Jordana a allégué des faits qu’elle n’a démontré ni attesté lors de l’émission. Sa qualité de personne publique doit l’inciter à la réserve due à l’énoncé de la vérité et des faits avérés. Elle n’a pas respecté ce principe. Elle a au contraire utilisé son passage à une émission diffusée le samedi soir sur le service public de télévision. Elle y a dénoncé des faits sans en apporter les preuves. Elle y a accusé la police de massacres raciaux (couleur de peau) et sociaux (personnes se déplaçant depuis les banlieues le matin pour aller travailler). Par son comportement, Jordana a tenu des propos erronés ou diffamatoires à l’encontre d’un service public.

7- Sa qualité de personne publique ne saurait autoriser Jordana à commettre des erreurs ou des diffamations publiques sans les assortir de preuves ou de témoignages attestés.

8- Dresser les publics laborieux aux forces de police n’est pas en France un thème idéologique nouveau. Les exactions commises par des policiers non plus. Elles sont généralement enquêtées et sévèrement sanctionnées.Les exactions contre des forces de police sont également attestées, examinées et parfois sanctionnées.

9- Le caractère fantaisiste des déclarations de personnes publiques ne constitue ni un barrage ni un frein à leurs diffusions sur les media et les « réseaux sociaux ». C’est dommage en regard du droit à l’Information et au respect des faits.

In fine, au-delà de son talent, les écarts de Jordana tenus sur France 2 n’inspirent pas le respect.

Pierre Saba

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4 Comments

  1. Je n’avais jamais entendu parler de la dénommée Camélia Jordana (Aliouane, de son patronyme) auparavant.
    Maintenant c’est fait. Nous sommes sans doute des millions dans ce cas.
    Autrement dit, si ses propos diffamatoires à l’égard de la police avaient pour finalité de se faire de la pub, c’est réussi.

    Ne serait-elle pas désormais candidate à être trainée devant un tribunal dans le cadre de je ne sais quelle loi « antiphobique » ?
    La loi Avia, par exemple, prétendant réprimer des appels à la haine ?
    Ou simplement accusée de dénonciation calomnieuse ?
    Un quelconque avocat mandaté par des policiers (voire par la police en tant que personne morale) y trouverait sans doute matière à plainte ; et l’Etat, matière à saisir le procureur.

    C’est le cas, s’il en est, de demander « mais que fait la police »…

    Derrière cette personne négligeable se profile le phénomène, bien plus général, des saltimbanques usurpateurs de leur célébrité hors sujet pour accéder aux médias et nous asséner leurs « opinions ».
    Dans des domaines où ils ne possèdent aucune compétence particulière et toujours ou presque brossant le plus grand nombre dans le sens du poil ; histoire de mieux vendre leur supposé « art » de pacotille.

    Ainsi par exemple (récent, mais on ne les compte plus) un Vincent Lindon, connu pour grimacer face caméra et réciter aux micros des textes écrits par d’autres, qui nous « éclaire » de ce qu’il pense de ceci ou de cela.
    Alors que vue sa situation d’archi-privilégié il en sait bien moins qu’un chauffeur UBER moyen.

    Ils ne font qu’exacerber le bruit médiatique ambiant qui nous assourdit non-stop.
    Silence, les clowns.

  2. C’est une fan de Benoît Hamon et de Jean-Luc Mélanchon.
    Voilà pourquoi ces commentaires. C’est du racisme anti blanc.
    Elle devrait tomber sous le coup de la loi Avia. Ah mais non! suis-je bête. La loi Avia ne s’applique que pour dénoncer les propos soi-disant islamophobes.
    ROSA

  3. Si certains doute qu on puissent avoir un patronyme juif arabe , et une gueule de métèque , vivant dans la France d en bas , ceux qui nous rend vulnérable face à la police qui votent ah pls de 60 pour cent pour le FN , ces qu ils vivent dans un autre monde , celui des privilégiés aveuglés par eux mémes .

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