Sarah Cattan. Le Président, le Covid-19, les élections, les écoles, et nos soignants

Nos héros épuisés par des années de travail dans des conditions indignes

Misère. J’ai dû allumer BFM. Qui, une fois de plus, Ruth El Kriek aux commandes, frise l’extase: le Président va parler. On nous promet, ô misère, un exercice d’artiste.

Forcément ça va pas être coton.

Bien sûr qu’il allait parler. Qu’il devait parler. Il consulta, sait-on, toute la journée. Rien, Il ne changerait rien. Il n’est pas le Président américain ou, pire, il ne va pas faire comme l’Italie! Nous, la France, nous allions vous arrêter “tout ça” de par notre volonté affichée. Il ne passerait pas, le Covid-19. On les fermerait pas, les écoles. On les maintiendrait, les élections. Dans les écoles! Ben Quoi? Le conseil des Ministres? Regardez comment le Gouvernement a trouvé la solution: changer de salle et être assis … à un mètre les uns des autres.

Tout a basculé

Et puis on sait pas, tout a comme basculé. Les chirurgiens sont priés de suspendre toute intervention non vitale. Les élections ben ça va un peu avec les écoles: Les enfants sont des “réacteurs à virus“, répète Michael Osterholm, épidémiologue réputé. Il était 18 heures et ça discutait encore. Ca discutait … élections.

20 heures

Après avoir rendu un hommage appuyé à nos travailleurs de la Santé, vous savez, ceux qui sont en grève depuis si longtemps et qui ne furent pas écoutés alors, Ceux qui ont prévenu depuis des années de l’état des hôpitaux et de l’indigence de leurs conditions de travail,

Après avoir rendu hommage à son peuple qui jusqu’ici a fait montre de sang froid,

Après avoir répété moult fois “Je veux” et puis aussi “Quoi qu’il en coûte“,

Après avoir appelé chacun à la fraternité et la solidarité,

Les élections maintenues ( Quid du … second tour … )

Le Président a annoncé, dans une étrange pirouette, que “tous ceux qu’il avait consultés, tous ceux qui parlaient de la gravité de la chose“, eh bien ils auraient dit, ceux-là, que les élections, on pouvait les maintenir.

Nous ferons la queue à un mètre les uns des autres et nous irons voter.

Retour à la raison? Lundi!

Mais étrangement, lundi nous reviendrons à la raison et écoles, crèches, collèges, lycées, universités, seront fermés jusqu’à nouvel ordre.

Pendant ce temps, un vaccin européen sera trouvé contre ce virus sans passeport. Dans quelques mois.

Enfin, reconnaissant une faille de nos modèles de développement, notre Président a parlé leçon à tirer: humainement. Economiquement. ( Assurément: revoir l’état de l’Hôpital. Revoir l’état de nos écoles. Considérer “ces gens”. )

Voilà. Les Entreprises seront aidées. Elles pourront payer plus tard leurs charges … du mois de mars. Les travailleurs seront protégés. Quoi qu’il en coûte. Quoi qu’il en coûte. Pauvre Président. Créon d’un soir.

Nos hôpitaux… Nos soignants…

Moi, Je ne pouvais m’empêcher de penser aux équipes qui sont sur le Front. Qui nous soignent et nous soigneront demain et pendant des mois. Qui devront inventer les appareils à assistance respiratoire. Lorsqu’on sait combien il manque de pied à perfusions. De matériel de première nécessité. Quand on sait combien ils l’ont dit. Crié. Hurlé. Hôpital en détresse, imploraient-ils. Regardez-la bien, cette photo publiée hier par un d’eux. Un qui entre à pas d’heure et dit: On m’appellera dans la nuit pour une greffe

Je ne sais Qui, récemment, louait ces hommes et ces femmes et assurait: “Nous saurons nous en souvenir“.

Le Covid-19, assurément, devra changer la façon de faire, insolente, matérialiste, égoïste de nos dirigeants successifs. Le président a dit: Il ne faut plus dire Je. Il faut penser Nous. Il le veut. Il l’a dit!

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