Tribunal de Pau : le révisionniste et son drôle d’avocat

Un béarnais comparaissait devant le tribunal correctionnel de Pau ce jeudi pour négation de crime contre l’humanité. Il avait inondé le village voisin de Livron de tracts négationnistes en décembre dernier.tribunal pau

Un négationniste jugé ce jeudi à Pau devant le tribunal Correctionnel. Michel a 63 ans. Il vit à Barzun et tient un bar à Tarbes. Il comparait pour provocation à la discrimination et contestation de l’existence d’un crime contre l’humanité. Il a distribué des tracts négationnistes dans le village de Livron, voisin du sien, entre Soumoulou et Pontacq, une littérature nauséabonde mais qu’il assume.

Un révisionniste assumé

Michel ne cache rien. Il a déjà été condamné deux fois pour exactement les mêmes faits. Il a même été condamné à six mois de prison en 2010. Il avoue, il revendique même, avoir repris sa correspondance négationniste dès sa sortie de prison. Il a écrit au préfet et à plusieurs évêques. Cette fois, on lui reproche quinze tracts postés au hasard dans Livron en décembre dernier, la nuit. Deux ont atterri chez des conseillères municipales. Un brûlot qui nie la Shoah et les chambres à gaz et qui évoque un complot judéo-maçonnique. Michel milite au sein d’un groupuscule appelé le parti Français Chrétien, avec sa part de mysticisme puisqu’il évoque l’antéchrist et un gouvernement mondial occulte sous les ordres de Satan.

Un avocat étrange

Michel n’est pas venu à son procès, mais il était représenté par un avocat qui a subjugué la salle d’audience. Maitre Philippe Fortabat Labatut, venu de Paris, a tout de suite expliqué qu’il contestait l’autorité du tribunal. Cordialement, il a expliqué que pour lui, ses juges ne sont pas légitimes. Dans une démonstration tout aussi tonitruante que confuse, il explique que le système judiciaire français est anticonstitutionnel. Il explique que le parquet n’est pas indépendant et donc illégitime pour mener des poursuites, contre son client et contre n’importe qui. Mais on n’est pas au bout de nos surprises. L’avocat demande à citer comme témoin pour cette affaire Benjamin Netanyahou, le premier ministre israélien et tant qu’a faire, le guide suprême iranien l’Ayatollah Ali Khamenei. C’est loufoque, mais pas seulement, quand on sait que ce drôle d’avocat défend un négationniste de la Shoah.

Expertise psychiatrique

Le tribunal a décidé de ne pas le juger. Il a demandé une expertise psychiatrique et ordonné le renvoi de l’affaire au 15 septembre 2016. Mais comme l’a dit un magistrat dans les couloirs du palais de justice de Pau : “Il en faudrait une aussi pour l’avocat”.

Source francebleu.fr

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