
Une flottille en direction de Gaza part ce dimanche. À son bord : Rima Hassan et Greta Thunberg — l’écologiste devenue, entre deux conférences climatiques, experte en géopolitique moyen-orientale, diplomatie de la douleur et antisionisme chic.
Il fallait bien un peu de spectacle flottant à l’heure où les plateaux saturent. Alors quitte à pousser la mise en scène jusqu’au bout, je propose d’élargir la liste des passagers.
Delphine Horvilleur embarquerait en tant que directrice spirituelle du navire. Entre deux méditations, elle pourrait organiser des cercles de parole sur la culpabilité juive, animer des lectures de tribunes déconstruites, et rappeler à chacun qu’il est urgent de douter de soi — mais pas de ses alliés islamo-gauchistes.
Joann Sfar, pour sa part, superviserait l’atelier BD engagé version waterproof : comment dessiner une étoile à six branches… qui ne pique plus personne.
Alain Finkielkraut serait bien entendu le conférencier du soir. Il pourrait, dans un souffle grave, citer Levinas, pleurer sur la condition juive tout en fustigeant la judaïcité mal placée de ses coreligionnaires. Et comme toujours, conclure que le véritable danger… c’est Israël qui se défend trop.
Élie Barnavi, lui, ferait la navette entre les cabines. Ambassadeur du reniement posé, il s’excuserait à la place d’Israël, puis à la place des Juifs, puis à la place du capitaine si la traversée secoue un peu.
Mais cette croisière ne serait pas complète sans Jean-Luc Mélenchon, désigné cuistot du bord. Il y mijoterait des discours épicés à base de colonialisme, apartheid et “le peuple qui souffre” — en oubliant soigneusement le nom de celui qui tue.
À ses côtés, une poignée de députées LFI en gilet de sauvetage cousu main — couleur Keffieh, bien sûr — prêtes à documenter chaque vague, chaque cri, chaque larme… à condition qu’elle ne soit pas juive.
Tout ce petit monde ferait escale chaque soir pour un karaoké de rédemption politique, entre “Imagine” de Lennon et “Free Palestine” remixé électro.
Mais voilà. Gaza, ce n’est pas Cannes. Et la réalité, elle, ne lit pas Libération.
À leur arrivée, nos voyageurs idéologiques découvrent que leur comité d’accueil n’est pas tout à fait celui prévu.
Pas de tapis rouge.
Pas de militants progressistes.
Pas de caméras compatissantes.
Juste quelques hommes en armes, visages couverts, drapeaux noirs.
Et soudain, un doute. Un frisson. Une évidence malvenue.
Ils viennent en amis.
Mais ici, ce n’est pas l’intention qui compte.
C’est l’identité.
Et quand on est juif — même honteux, même repentant, même invité — on reste une cible
À vous, mes chers juifs honteux, qui hésitez encore à monter à bord de la grande croisière s’amuse (surtout de vous) — rassurez-vous : ils ne vous ont pas oubliés.
Ils ne vous ont juste pas encore invités. Pas assez dociles, pas assez zélés, pas assez… reniés.
Mais ne perdez pas espoir !
Il suffit d’en faire un peu plus. De condamner un peu plus fort, de baisser la tête un peu plus bas, de frapper sur Israël avec un peu plus de zèle. Un petit crachat de plus sur votre propre peuple, un renoncement plus ferme à votre culture, et hop, une place vous sera réservée, près des bouées.
Et qui sait, avec un peu de chance, ils vous toléreront.
Pas comme un frère. Pas comme un égal.
Mais comme une caution.
Alors bien sûr, la couverture médiatique sera totale.
BFMTV en direct, en continu, minute par minute. Des drones au-dessus, des hélicoptères autour, des caméras embarquées, peut-être même un plateau spécial avec Anne Sainte en duplex.
On n’aura jamais autant parlé de plancton.
Mais moi, à la place de Tsahal, j’aurais une autre idée.
Pas d’interception musclée, pas de torpille, pas de raid. Non.
Je dépêcherais une escouade spéciale, la brigade clown et confettis, qui accosterait en paddle, déguisée en dauphins phosphorescents.
Une fois à bord, distribution de sacs pique-nique kasher, avec falafel, houmous, une petite brochure sur les droits LGBT à Gaza (pour info), et un flyer intitulé :
« Bienvenue à Gaza : vous restez combien de temps ? »
© L’Étoile de David

J’aime beaucoup votre idée de la brigade clown ! Par ailleurs, je souhaite un bon mal de mer à la Syrienne et à l’antisémite suédoise.
Quel rôle valorisant de celui du justicier qui se place au-dessus de la mêlée, s’arrogeant le droit de séparer le bon grain de l’ivraie, lui-même définissant l’un et l’autre. Ainsi, pour faire simple, vous mettez sur un pied d’égalité dans l’opprobe Greta Thunberg, Rima Hassan, Mélanchon qui sont des antisémites de la pire espèce, avec Elie Barnavi et Alain Finkielkraut avec lesquels vous êtes simplement en désaccord sur la politique à suivre à Gaza. Je vous suggère d’ajouter à votre énumération le groupe de près de 1 000 réservistes actifs et retraités de l’armée de l’air israélienne, qui ont publié jeudi 10 avril dernier une lettre dans laquelle ils demandent la libération des otages à Gaza, même si cela implique de mettre fin à la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas. On peut être ou ne pas être d’accord avec leur opinion, mais la stigmatisation systématique de ceux qui ne partagent pas votre point de vue est malheureusement celle d’une ultra droite aux relents messianiques, qui transforme Israël en Etat autoritaire, à des années lumière de ce que ses pères fondateurs imaginaient et souhaitaient.
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Cher commentateur éclairé,
Je vous remercie pour cette délicate tentative de me hisser au rang de croisé de l’ultra droite messianique. Je vous rassure : je n’ai pas encore les sandales, ni la toge blanche, ni le bouc d’Elie. Mais j’y penserai.
Permettez-moi une petite précision : je ne me suis jamais autoproclamé justicier. Je laisse ça aux chroniqueurs du Monde et aux plateaux de France Inter. Je suis juste un juif, debout, un peu lassé de voir que dans la grande chorégraphie de l’époque, il faut désormais s’excuser de ne pas danser au rythme imposé par la culpabilité de certains et la haine bien organisée des autres.
Mettre dans le même bateau (littéralement, pour la flottille) ceux qui, comme Greta Thunberg ou Rima Hassan, flirtent avec la légitimation du terrorisme, et ceux — juifs, éminents, cultivés — qui, à force de nuances, finissent par servir les mêmes narratifs, ce n’est pas une confusion. C’est une mise en perspective. Vous savez, ce truc qu’on enseigne en classe de rhétorique.
Concernant les 1 000 réservistes que vous citez : eux ont combattu. Ont souffert. Ont perdu des frères d’armes. Ils peuvent parler, demander, interpeller. Leur douleur est authentique, leur voix légitime. Mais quand un intellectuel confortablement installé entre le Marais et une chronique hebdomadaire commence à expliquer à un peuple en guerre ce qu’il devrait ressentir, je m’autorise — poliment — à hausser un sourcil.
Quant à vos inquiétudes sur le messianisme autoritaire… Allons, allons. Israël n’est pas un royaume de prophètes halluciné. C’est une démocratie – bruyante, imparfaite, passionnée. Peut-être trop pour certains salons feutrés d’Europe.
Mais une chose est sûre : dans l’Histoire juive, les traîtres, les tièdes, les frileux ont souvent cru que se distancier de leur peuple les protégerait. Spoiler : ça ne marche jamais.
Alors non, je ne trie pas le bon grain de l’ivraie. Je rappelle juste que lorsqu’on est visé pour ce qu’on est, il est peut-être urgent d’arrêter de se déshabiller soi-même, croyant que cela fera passer les coups.
Avec tout le respect que je vous dois,
Et un clin d’œil à votre élégante indignation,
Un justicier sans cape, mais avec une mémoire.
Chere etoile , permettez moi d apprecier votre façon juive et israelienne d eclairer un peu le ciel noir de l ignorance .
Chère étoile de david, Madame ou Monsieur?
Un merci chaleureux pour votre réponse toute en nuances.
Je suis pleinement d’accord avec vous concernant le respect et l’écoute que vous devez, que nous devons, à tous ces jeunes qui combattent et qui ont combattu pour nous sauver du terrorisme, Mais qui les écoute eux, et tout ceux qui attendent des réponses claires de ce gouvernement sur l’après Hamas et aussi sur la Judéee Samarie? Même durant WW2, les Alliés s’étaient réunis à trois reprises, à Téhéran, à Yalta, et à Casablanca, pour décider du sort de l’Allemagne et du Japon.
Je ne peux qu’acquiescer lorsque vous soulignez qu’Israël n’est pas un royaume de prophètes allucinés, mais une démocratie. Son parlement est régi par le système électoral dit « proportionnel » afin que toutes les tendances politiques puissent être représentées. Son point faible – non seulement en Israël mais dans toutes les d’émiraties parlementaires – réside dans le poids démesuré des petites formations lorsqu’elles sont intégrées à une coalition majoritaire avec un minimum de voix. C’est malheureusement le cas aujourd’hui avec Netanyahou et ses 64 sièges à la Knesset. Il subit un chantage permanent des ultra religieux et de l’extrême droite, tant sur la conduite de la guerre à Gaza que de l’après guerre, et du sort de la Judée Samarie. Cette dérive autoritaire aboutit parallèlement à des atteintes au respect de l’Etat de droit (interférences répétées de l’exécutif dans le judiciaire) qui a caractérisé la démocratie israélienne jusqu’à l’arrivée de Netanyahou. Quant à la notion de traître face à l’autorité d’un gouvernement, je vous laissei seul juge. Et comme disait Montaigne : « Aux Guelfes j’étais Gibelin, et aux Gibelins j’étais Guelf… »
Toute belle fin de semaine.
Merci pour votre réponse aussi érudite que civilisée, et pour cette envolée finale empruntée à Montaigne – qui, lui aussi, avait compris qu’à force de vouloir plaire aux deux camps, on finit par n’émouvoir que soi-même.
Je vous lis avec attention, et je vous crois sincère dans votre souci de l’après. L’après-Hamas, l’après-Gaza, l’après-Netanyahou. C’est une inquiétude légitime. Mais voyez-vous, moi, je suis encore dans le présent. Celui où l’on enterre les soldats. Celui où l’on compte les otages. Celui où l’on vit, en Israël, sous la menace d’un second 7 octobre – pendant que l’Europe discute de ses valeurs et que les plateaux télé, bien chauffés, évoquent les « dérives autoritaires » comme on commente une mauvaise météo.
Vous avez raison sur un point : la proportionnelle engendre des alliances parfois fragiles, des tensions absurdes, des décisions discutables. Mais ce défaut, cher ami, est justement le prix de la démocratie. Et j’ai toujours préféré les tensions d’un gouvernement élu aux assurances d’un tribunal médiatique. la gauche aussi israelienne avait ses extrémistes d’un autre genre.
Quant à cette obsession de « l’après », elle me rappelle ces chirurgiens qui viennent expliquer au blessé à terre comment il aurait dû éviter la balle. Permettez que, pour le moment, j’essaie de stopper l’hémorragie.
Enfin, sur la question du traître, rassurez-vous : je ne juge pas. Je constate. Il y a ceux qui, au moment où la maison brûle, jettent un seau d’eau. Et puis ceux qui tiennent à signaler que le plancher était en bois bon marché. C’est leur droit. Mais ce n’est pas exactement la même posture.
Alors, Guelf ou Gibelin, peu m’importe. Ce que je vois aujourd’hui, c’est qu’à vouloir être au-dessus de la mêlée, on finit souvent à côté de la bataille.
Et face à la haine qui gronde, je préfère un soldat un peu rugueux, un dirigeant un peu cabossé, à un esthète trop propre qui parle très bien — mais agit très peu.
Bien à vous,
Un lecteur qui préfère les étoiles cousues que les tribunes cousues de fil blanc.
Tant il est bien connu que les Pères fondateurs prévoyaient, 76 ans après, un 7 Octobre…. Quand au Messie, sachez qu’une grande majorité de Juifs et de non-juifs l’attendent en effet, ne vous en déplaise.
Non, les Pères fondateurs n’ont pas vécu le 7 Octobre. Ils ont vécu la Shoah.
Pensez-vous vraiment que mettre fin à la guerre de Gaza permettrait la libération des otages ? Il serait naïf de penser que le Hamas renoncerait à son meilleur atout de survie.
Nous avions Lady GaGa éminente chanteuse
Puis nous avons avec celle à la serpillère Lady Gaza qui est une arabe très gazouze et gazeuse
Enfin nous avons.maintenant la collabo de suede comme son pays en 39-45 Lady CACA qui pue de la bouche en cul de poule et qui pond des messages de merde
La prochaine sera Binoche dite Lady Bidoche qui aime à ce qu’on dit la chair fraîche Halal