Une justice Francaise qui tremble devant l’antisémitisme ? Par Jean Vercors

Le verdict est tombé, et il laisse un goût amer. Deux ans et demi de prison ferme pour un empoisonnement, mais aucun mot, aucune circonstance aggravante, aucune reconnaissance du poison idéologique — l’antisémitisme — pourtant manifestement présent dans cette affaire.

Cette décision illustre une crise profonde de la justice française : son incapacité chronique à nommer le mal quand il se présente, sa frilosité à qualifier et sanctionner l’antisémitisme, son obsession procédurale au détriment du symbole judiciaire.

Plus grave encore : le tribunal reconnaît que les propos incriminés étaient antisémite dans leur contenu. Mais il écarte cette circonstance au motif d’un défaut procédural. Nous voilà face au paradoxe : le fond est établi ; la forme sert d’excuse.

À force d’arguties, de prudence et de calcul, la justice oublie sa mission : protéger. Nommer. Sanctionner.

👉Ce n’est pas la première fois. Et c’est précisément ce qui alarme. Affaire après affaire, les tribunaux semblent hésiter, tergiverser, minimiser la dimension antisémite des crimes et délits. Cette hésitation n’est pas anodine : elle façonne un climat. Elle nourrit l’idée dangereuse que l’antisémitisme ne serait pas une priorité.

La justice française semble avoir développé une doctrine officieuse : éviter coûte que coûte de politiser les procès, de peur d’alimenter les tensions. Mais c’est justement en refusant de nommer l’antisémitisme qu’elle les attise.

Car la République n’est pas qu’un ensemble de procédures. C’est une promesse.

Et cette promesse implique que l’antisémitisme — quelle que soit l’origine, la religion, le milieu social ou culturel de son auteur — soit reconnu et sanctionné.

Il n’appartient pas aux juges de filtrer l’indignation.

Il leur appartient de dire le droit.

Tout le droit.

Y compris celui qui dérange.

Dans cette affaire, ils ont échoué.

Le parquet doit faire appel.

Parce que céder, ici, ce serait envoyer un message terrible : intoxiquer des enfants ou leurs parents est grave ; intoxiquer la République par la haine le serait moins.

La France ne peut se permettre une telle abdication.

👉Ce jugement est une gifle. Non seulement pour la famille victime, mais surtout pour le principe même de la loi française. Deux ans et demi de prison ferme pour un empoisonnement — certes. Mais pas un mot, pas une circonstance aggravante pour l’antisémitisme pourtant identifié, documenté et reconnu comme tel dans les propos de la prévenue.

Cela révèle une dérive préoccupante : la justice française se montre courageuse quand il s’agit de punir l’acte matériel, et subitement timorée lorsqu’il faut nommer la haine qui en est le moteur.

Ce jugement n’est pas qu’une simple erreur d’appréciation : il illustre une tendance lourde, un système judiciaire français pourri à affronter l’antisémitisme frontalement. 

Nous en sommes arrivés au point où il est devenu plus risqué politiquement pour un tribunal de qualifier l’antisémitisme que de l’ignorer.

En résumé : on reconnaît l’antisémitisme, mais on refuse d’en tirer les conséquences.

❌Ce n’est plus du droit ; c’est une capitulation

Une magistrature qui confond neutralité et lâcheté

Il est temps de le dire sans faux-semblants : la justice française n’est plus seulement prudente, elle est devenue collabo. Derrière la robe noire, ce n’est plus l’autorité de l’État qui se dresse, mais une bureaucratie apeurée qui craint davantage le scandale médiatique que l’injustice judiciaire.

Les juges se réfugient derrière la procédure comme derrière un bouclier. Ils invoquent le manque de preuves pour éviter de qualifier l’antisémitisme ; ils brandissent la sacro-sainte présomption d’innocence pour esquiver des responsabilités morales ; ils préfèrent l’annulation en appel à l’affirmation du droit.

Ils ont oublié que la justice n’est pas un exercice académique.

C’est un acte de souveraineté.

Et cette souveraineté, ils la bradent aux islamistes

La magistrature française s’est enfermée dans une vision utopique d’un droit désincarné, hors sol, qui refuse de nommer le réel pour préserver sa propre image. Ce n’est plus une justice indépendante — c’est une injustice de collabos

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Voici des exemples précis (ou attestés par des médias/rapports publics) où, en France, la justice ou le parquet n’a pas retenu la circonstance aggravante antisémite — ou a été critiquée pour ne pas l’avoir suffisamment appliquée :

👉 1. Meurtre à Longperrier (Seine-et-Marne, 2022)

Dans cette affaire, un homme de confession juive a été tué à son domicile en août 2022. À ce stade de l’enquête, les autorités n’avaient pas retenu le caractère antisémite des faits, malgré des réactions associatives qui réclamaient sa qualification. 

👉 2. Difficultés structurelles à retenir les circonstances aggravantes dans les affaires de haine

Selon le rapport 2024 du ministère de la Justice / CNCDH, de nombreuses infractions initialement poursuivies avec une circonstance aggravante de racisme ne sont pas retenues par les tribunaux.

➡️ Ce n’est pas un cas isolé, mais un phénomène statistique dans la justice française : la qualification raciste ou antisémite est souvent retirée.

👉 3. Affaire Sarah Halimi (2017)

Ce cas est central dans le débat juridique sur l’antisémitisme et la responsabilité pénale :

Une femme juive a été tuée à son domicile à Paris.

Les magistrats ont conclu à une irresponsabilité pénale du meurtrier (motif de “bouffée délirante”), ce qui a empêché un procès au fond malgré le mobile antisémite largement reconnu par les parties civiles et la communauté juive.

👉 Le caractère antisémite n’a pas pu être sanctionné au plan pénal parce que l’auteur n’a jamais été jugé sur le fond.

1. Mireille Knoll (2018, Paris)

Victime : Mireille Knoll, 85 ans, rescapée de la Shoah.

Auteurs : Yacine Mihoub et un complice, jeunes hommes de confession musulmane selon l’enquête.

Faits : La victime a été assassinée à son domicile ; l’affaire a été qualifiée d’antisémitisme aggravé.

Jugement : Les deux hommes ont été condamnés en 2022 à la prison à perpétuité pour meurtre avec circonstance aggravante antisémite. (lemonde.fr)

✅ Remarque : Cette affaire est clairement identifiée comme un crime antisémite avec des auteurs de confession musulmane.

2. Ilan Halimi (2006, région parisienne)

Victime : Ilan Halimi, 23 ans.

Auteurs : Le « Gang des barbares », un groupe issu de la diversité de la région parisienne, majoritairement jeunes hommes de confession musulmane ou issue de l’immigration.

Faits : Enlèvement, séquestration et tortures motivées par la volonté de rançon et par l’antisémitisme (la victime a été ciblée parce qu’elle était juive).

Jugement : Plusieurs condamnations lourdes, dont la perpétuité pour le principal instigateur. (legifrance.gouv.fr)

✅ Remarque : La motivation antisémite a été retenue juridiquement.

3. Sarah Halimi (2017, Paris)

Victime : Sarah Halimi, 65 ans.

Auteur : Kobili Traoré, de confession musulmane, selon l’enquête.

Faits : La victime a été agressée à son domicile, poussée du balcon. Le mobile antisémite a été clairement identifié.

Problème juridique : L’auteur a été déclaré irresponsable pénalement (bouffée délirante) par les juges, ce qui a empêché un procès au fond malgré l’antisémitisme avéré. (fr.wikipedia.org)

✅ Remarque : Ici, l’antisémitisme a été reconnu, mais la sanction pénale n’a pas pu être appliquée en raison de l’irresponsabilité psychiatrique.

🧑‍🤝‍🧑 Violences et meurtres ciblés

Ilan Halimi (2006) : kidnapping, torture et meurtre d’un jeune homme juif par le « Gang des barbares », avec motivation antisémite reconnue. Wikipedia

Attaque violente contre un rabbin à Orléans (2025) : le chef rabbin a été agressé à coups de poing avec injures antisémites, qualifiée d’infraction de haine. AP News

Agression d’une femme juive de 75 ans à Paris : victime agressée devant son domicile avec insultes antisémites signalées sur les réseaux sociaux. Reddit

Violences à Villeurbanne (Lyon) : un homme portant une étoile de David a été attaqué et frappé avec des insultes antisémites. Reddit

👧 Cas tragiques récents

Viol d’une fillette juive (Courbevoie, juin 2024) : un groupe de mineurs a agressé et agressé sexuellement une enfant de 12 ans en proférant des insultes antisémites. Cela a été jugé par une cour pour son caractère ciblé en raison de l’appartenance juive de la victime. Le Monde.fr

🧨 Dégradations, incendies et graffiti

Synagogue de Rouen incendiée (mai 2024) : l’édifice a été ciblé par un incendie volontaire. SPCJ

Vandalismes et slogans anti‑Juifs : graffitis « Free Palestine », tags antisémites, appels à la haine sur des monuments et écoles juives. Reddit

Vandalisme du bureau d’El Al à Paris (2025) : peintures et slogans anti‑israéliens jugés antisémites contre la compagnie aérienne israélienne. Reuters

Tentative d’incendie à la synagogue de La Grande-Motte (2024) : tentative d’attentat contre un lieu de culte. Crif

📈 Évolution des actes antisémites en France

Les actes antisémites ont fortement augmenté depuis 2023, en particulier après le 7 octobre 2023. Les organisations juives ont recensé plus de 1 500 incidents en 2024 (insultes, violences, menaces et attaques contre des biens), un niveau historiquement élevé. European Jewish Congress

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Même en 2025, des centaines d’actes antisémites ont été comptabilisés dans le premier semestre, malgré une légère baisse par rapport à 2024. 

© Jean Vercors

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