La Pax Americana fonctionnera-t-elle ? Par Raphaël Nisand

Avant les élections américaines Donald Trump avait affirmé qu’il pourrait en finir avec le conflit russo ukrainien en un jour s’il était élu président.

Force est de constater que ça ne s’est pas produit.

Mais il faut bien reconnaitre que les Etats-Unis affichent une longue série de succès diplomatiques.

Plusieurs conflits se sont terminés en quelques jours par l’intercession notamment du Conseiller spécial Witkoff.
Entre l’Inde et le Pakistan le conflit qui semblait renaitre au Cachemire a été éteint en quelques jours même si on peut douter de la pérennité du cessez le feu.

Il en va de même pour le conflit armé qui commençait entre le Cambodge et la Thaïlande. La diplomatie américaine l’a arrêté net pour le moment.

A l’heure où nous écrivons ces lignes le conseiller spécial Witkoff se trouve à Genève pour tenter d’arracher un cessez le feu entre la Russie et l’Ukraine. 

Il est frappant de constater que pour tous ces conflits dans lesquels les Etats-Unis ne sont pas partie prenante, ce sont eux qui donnent le tempo, de la proposition d’accord aux garanties données aux belligérants.

Le plus étonnant c’est l’absence des autres puissances ou organisations internationales sur ce terrain de la recherche de la paix.
L’Europe fulmine parce qu’elle n’est même pas concertée.
La Chine ne s’implique pas et s’abstient au conseil de sécurité de l’ONU.

L’ONU elle-même laisse les USA à la manoeuvre tout en critiquant abondamment les initiatives US.

Les Américains sont arrivés à nouer des partenariats privilégiés parfois même au détriment d’Israël avec l’Arabie Saoudite et le Qatar.

Il est loin le temps où l’Arabie Saoudite, déçue de l’administration Biden, faisait les yeux doux à Moscou et rejoignait les BRICS.

Mais dans le conflit israélo-arabe, même si les Etats-Unis ont réussi un coup de maître en ramenant les 20 derniers otages vivants en Israël, ils se heurtent, semble-t-il, à des difficultés prévisibles.

Au Liban, Israël frappe tous les jours et vient d’éliminer ce dimanche le chef d’état major du hezbollah dans le quartier chiite de Beyrouth.

Le hezbollah d’après l’accord de cessez le feu devait se désarmer sous le contrôle de l’armée libanaise et s’interdisait en principe de ramener ses troupes à moins de 40 kilomètres de la frontière israélienne.
Or rien de tout cela n’est arrivé et la population de Galilée au nord d’Israël qui jouxte la frontière libanaise n’est pas encore totalement revenue tant elle craint un 7 octobre commis par le hezbollah.

C’est donc à nouveau une tendance vers la guerre qui prévaut sur le front nord.

Par ailleurs Israël voit arriver avec défiance l’armée turque présente en Syrie dont elle se veut le nouveau parrain et candidate pour la force de maintien de la paix à Gaza.

Or Erdogan est un partisan fervent des Frères musulmans et les Turcs cherchent à recréer dans la région l’influence de l’Empire ottoman.

A Gaza on peut faire le pari que la deuxième phase du plan Trump ne se produira pas. Le hamas devait désarmer et il n’en est plus question.
Or Israël ne laissera pas le hamas ou l’autorité palestinienne refaire de Gaza un gruyère de base militaire.

C’est bien ici que se jouera la Pax Americana. 

Sera-t-elle réelle et durable ?
A ce jour il est permis d’en douter .

© Raphaël NISAND

Chroniqueur sur Radio Judaïca 

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1 Comment

  1. Parler de pax americana en 2025, cela me semble anachronique. Benjamin Netanyahou a d’ailleurs bien compris que l’amitié israélo-américaine est de plus en plus fragile. Trump est un ami sincère d’Israël mais ce sera peut-être bien le dernier président américain qui soit dans ce cas. Même dans le camp républicain, l’antisémitisme gagne du terrain (Candice Owen, et même Vance !)

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