Le peuple et la terre. Par Frédéric Joseph Bianchi 

Les états sont pléthore dans l’histoire. Ils naissent ou disparaissent comme les peuples et les civilisations ! 

131 états ont été créés au XXe siècle. Par un « étrange » coup du sort, l’état juif peine à se faire admettre…

Depuis plus de 2000 ans, le peuple juif est parmi  les Nations comme le peuple sans  terre. Le peuple errant, le peuple déraciné.

Et pourtant chaque juif, lui, se considère comme étant totalement rattaché à la terre d’Israël, avec laquelle il entretient un lien permanent à travers les siècles et les générations. C’est un lien à la fois physique et spirituel entretenu depuis plus de trois mille ans.

Car tout au long de l’histoire la présence juive est attestée sur cette terre sans discontinuer. Ainsi pour ne donner qu’un seul exemple dans son « Histoire de Venise », John Julius, Norwich, écrit que lors de l’attaque de Haïfa par l’armée de la sérénissime en 1100 « la résistance la plus acharnée vint surtout de sa population à prédominance juive qui se souvenait du sort qu’avaient connu à Jérusalem ses frères de race, moins d’un an auparavant. Elle se battit donc avec une âpre  détermination pour protéger la cité, mais elle ne put  résister longtemps aux mangonneaux et aux machines de siège vénitiennes et le 25 juillet, elle fut forcée de se rendre ».

La torah cite 86 fois la terre d’Israël.

Toujours est-il que ce lien « Peuple juif-Israël », s’il est reconnu par les textes et traverse l’histoire de siècle en siècle, beaucoup souhaitent l’effacer.

EFFACER LE LIEN ?

La volonté d’effacer ce lien n’a jamais cessé. Elle a été le leitmotiv de l’église catholique durant des siècles avant d’être reprise aujourd’hui par l’extrême gauche et une partie de  la gauche, complice silencieuse.

Le juif durant des siècles est perçu comme un apatride, un Jacob  sans terre ! Mais pas sans reproches puisque lorsque cet être abstrait et désincarné se matérialise, c’est, tout au long de l’histoire, pour devenir le bouc émissaire, le responsable de tous les maux de tous les problèmes, le conspirateur suprême attaché à la destruction du monde ou, dans le meilleur des cas, à sa domination.

Depuis  2000 ans, l’histoire s’est attachée en Europe à effacer ce lien, c’est pourquoi aujourd’hui ceux qui contestent à Israël le droit d’exister sur cette terre sont les descendants en ligne directe de l’église obscurantiste, qui a voulu à travers les siècles nier cette évidence du lien entre les Juifs et la terre d’Israël.

Curieux rebondissement de l’histoire qui fait de l’extrême gauche des LFI et consorts et  jusqu’à la gauche complice  les héritiers spirituels de l’ancien monde animés de la même intolérance.

Affirmer ce lien politiquement : le sionisme 

Le sionisme a été la réponse à la mise en cause de ce lien. Il a permis de réécrire ce lien entre le Juif et sa terre et de le porter à la face de la communauté des nations.

Le sionisme a été à la fois socialiste et religieux (André Neher) et ces deux courants ne se sont jamais opposés mais au contraire ont convergé pour affirmer le lien entre le peuple juif et la terre d’Israël. Un des problèmes actuels d’Israël est constitué  justement des divergences apparues  entre ces deux courants que certains juifs de la diaspora s’emploient à faire prospérer par leurs prises de position désastreuses.

Les juifs socialistes qui croyaient à l’internationale socialiste ont vite déchanté lorsqu’ils se sont aperçus, en Russie, à l’occasion des pogroms, et en France, à l’occasion de l’affaire Dreyfus,  que « leurs camarades » les avaient abandonnés. 

Il leur fallut se rendre à l’évidence, et elle était pour eux extrêmement cruelle : le juif n’est pas persécuté en tant qu’ouvrier, mais en tant que Juif.

Aujourd’hui encore, l’actualité montre à quel point cette réalité est prégnante : les femmes juives ne sont pas persécutées en tant que femmes, mais en tant que juives. C’est la leçon qu’il convient de tirer de l’effroyable refus des mouvements féministes et wokistes de gauche de condamner  le martyr des femmes israéliennes le 7 octobre 2023 et de bannir celles qui les soutenaient.

VOUS AVEZ DIT COLONS ? 

Cette terre est disputée aujourd’hui par des arabes qui vivent là, sans par contre avoir la moindre référence à un peuple avant les années 1950.

Comme le rappelle fort justement Georges Bensoussan, à la question « Qui êtes-vous ? », un Arabe habitant cette terre avant-guerre répondait qu’il est arabe, musulman et qu’il appartient au clan X ou Y mais il ne fera jamais référence à un peuple palestinien dont il ne soupçonnait pas une seconde faire partie puisqu’il n’existait pas !

Il y a donc sur cette terre ceux qui y habitent sans jamais se référer jusqu’à peu à l’appartenance à un peuple, si ce n’est à la oumma, et ceux qui habitent où n’habitent pas cette terre, mais qui se référent en permanence à l’appartenance à un peuple et établissent un lien indissoluble entre ce peuple et cette terre : Peuple juif Terre d’Israël.

Une équation est écrite depuis trois mille ans : Peuple Juif = Terre d’Israël

Cela ne peut pas fonctionner historiquement ni pour les ottomans, ni pour les romains ni pour tous ceux qui s’y sont succédés.

Et pourquoi elle ne fonctionne pas ? Eh bien pour une raison très simple, c’est qu’il s’agit de colons qui ont assimilé leur présence  à celle d’un peuple qui y vivait il y a 3500 ans.

C’est un petit peu comme si dans un siècle les arabes qui vivent en Italie ou en Corse revendiquaient ces terres en se faisant appeler les Étrusques.

LE DROIT DES JUIFS SUR CETTE TERRE 

Et pourquoi les juifs n’auraient pas de droit sur cette terre ? 

La présence musulmane en Espagne a duré environ 781 ans, de 711 à 1492 pour s’achever par la prise de Grenade, dernier bastion musulman, par les Rois Catholiques (Isabelle de Castille et Ferdinand d’Aragon), marquant la fin officielle de la présence musulmane souveraine. Les LFISTES de l’époque auraient sans doute condamné la « reconquista ».

D’ailleurs si tout le monde s’accorde à penser que le peuple juif est en diaspora, il faut bien qu’il soit en diaspora d’un lieu et de quoi d’autre que de la Terre d’Israël pourrait-il être en diaspora ? 

Le sionisme n’est rien d’autre que l’affirmation du lien entre le Juif et sa Terre. Voilà pourquoi aujourd’hui les antisémites s’acharnent à se décrire comme des antisionistes puisqu’ils sont les thuriféraires de la rupture du lien entre le juif et sa terre d’Israël et par voie de conséquence de la disparition pure et simple d’Israël. Et ils sont prêts à tout  puisqu’ils justifient  les massacres de Juifs, les viols de femmes juives et le massacre d’enfants et de familles entières et soutiennent des organisations terroristes se revendiquant d’une mouvance islamiste qui a déjà massacré des Français.

Une remise en cause depuis le 7 octobre 

La fenêtre d’Overton est un concept de science politique selon lequel, à un moment donné, seules certaines idées sont considérées comme acceptables dans le débat public. Pour faire entrer une idée actuellement jugée « inacceptable » dans le champ du possible, on la pousse dans l’espace public via des propositions fortes, voire extrêmes, afin de déplacer les limites du débat. Ainsi, ce qui était autrefois impensable devient peu à peu « discutable », puis « acceptable », voire « désirable ».

Une des plus terribles conséquences du 7/10 restera que les ennemis d’Israël ont ouvert une fenêtre d’Overton en posant dans le débat la disparition de l’état hébreu. Une chose totalement inconcevable il y a quelques années est devenue centre du débat portée par le fameux slogan « de la rivière à la mer » scandé dans les rues, les universités et fredonné sur les chaînes publiques et même sur les fauteuils de l’Assemblée.

Le président MACRON ne fait que donner de l’eau à leur moulin quand il assène, fausse vérité, qu’ISRAEL a été créée par une décision des Nations-Unies, sous-entendant que la même décision pourrait dire le contraire.

Il ne restait plus qu’à quelques juifs de tomber dans le panneau pour que le pire soit à notre porte.

C’est chose faire puisque quelques juifs de diaspora viennent de réclamer la fin de la guerre à Gaza et de condamner, « au nom de la paix » et sans ambages, Israël ! Mme Horvilleur et les autres participent ainsi sans s’en rendre compte à la délégitimation de la présence juive sur cette terre et rejoignent ceux qui veulent faire disparaître ce lien.

Dans ces conditions il ne faut être surpris quand les ennemis de l’Etat juif poussent leur pions sur les plateaux de la télévision publique en comparant Gaza aux camps d’extermination.

En attendant ils ont commis l’irréparable et font maintenant référence  dans les rangs des ennemis d’Israël.

Bien installés dans les salons feutrés parisiens, ils vont même jusqu’à s’auto-congratuler en se décernant des attestations de courage et de grandeur d’âme ! Le dessinateur Sfar félicite Mesdames Sinclair et Horvilleur pour leur courage !

Le courage ce n’est certainement pas ça. Le seul que l’on doit honorer est celui des jeunes soldats israéliens qui partent combattre les terroristes, leurs familles qui les soutiennent et portent avec dignité et beaucoup trop souvent leur deuil,  et tout le peuple d’Israël qui, lui, vit sur cette terre.

© Frédéric Joseph Bianchi 

Président de l’association. TERRA ERETZ CORSICA ISRAËL

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