
Chères Delphine Horvilleur et Anne Sinclair,
J’ai lu vos tribunes respectives (sur Tenou’a pour D. Horvilleur et sur son compte Instagram pour A. Sinclair).
Vous appelez à un arrêt de la guerre à Gaza. Delphine Horvilleur, vous écrivez, guidée « Par la douleur de voir (le pays) s’égarer dans une déroute politique et une faillite morale ».
On est désolé pour la douleur occasionnée, on ne s’est pas rendu compte. Il faut dire qu’entre les familles des otages, endeuillées … on a zappé votre douleur. On est embêté.
Non je déconne. « Faillite morale », on dirait du Mélenchon dans le texte. Alors je sais. Vous allez me dire que vous n’allez pas vous taire sous prétexte que votre pensée va dans le sens d’antisémites notoires.
Ben si en fait. Surtout qu’en vous exprimant ainsi, votre motivation n’est pas d’être entendue par ceux qui nous gouvernent et changer le cours de l’histoire. (Si c’est le cas, y a des boulards à dégonfler).
Non votre motivation est d’entretenir la neutralité de votre parole et de conserver votre place dans
l’arène médiatique.
« Faillite morale », il ne nous manquait que ça, à nous, ce pays déjà déchiré par des guerres internes
que nous avons menées sans vous avoir attendues.
Les manifestants anti-Netanyahou ne reconnaissent plus leur pays.
Mais vous, votre problème, c’est qu’Israël ne ressemble pas à l’idée que vous vous en faites. Elie Wiesel
disait: « Je ne critique jamais Israël, c’est le prix à payer pour avoir choisi de ne pas y vivre ».
Rassurez-vous: je ne pense pas habiter dans un pays exempt de tout reproche.
Mais je me sens plus légitime à les faire. Les vôtres je m’en contrefous…
Anne Sinclair, vous reprochez à Israël le fait que des otages soient toujours à Gaza. Comme si c’était
de notre fait, comme si ça ne nous tordait ni le cœur et ni les tripes.

Israël n’a pas de leçons à recevoir de vous, de la Diaspora. Israël n’est pas une idée qu’on s’approprie quand on veut, quand on peut, quand on n’assume pas ce qu’il fait. Israël n’est pas un concept. Un fantasme. C’est une réalité. Une réalité qui lutte aujourd’hui pour continuer d’être.
C’est la guerre. Et comme disait l’autre : « This Ain’t No Picnic, It’s War »[1].
Bien à v o u s d e u x
V.G
[1] Chypre 1974 : « This Ain’t No Picnic, It’s War » est le journal personnel édité d’Alain Gaudet, un parachutiste de vingt-deux ans avec les forces canadiennes dans un rôle de maintien de la paix à Nicosie, à Chypre.

Poster un Commentaire