Charles Baccouche. Nous attendons un signe

                                     

Toi qui règnes dans les cieux, Toi Notre père, notre Roi, Tu sculptes au long des jours le destin des hommes parsemé de lueurs fugaces.

Vers le ciel montent les veloutes bleues de l’espérance des hommes, il n’en reste qu’un nuage léger qui se dissipe si vite qu’on n’est pas sûr de l’avoir aperçu.

Nous de l’Espérance, chantait Edmond Fleg, le grand poète habité par l’Esprit, aux temps des ravages insensés venus des ténèbres qui faillirent exterminer les pauvres et les damnés de la terre qui portent le fardeau d’une élection brouillée par l’Histoire.

Nous de l’espérance est le mode de survie des juifs sur les routes de l’exil. Ils errèrent si longtemps, qu’ils prirent l’exil pour patrie dans un monde mouvant.

Ils furent tour à tour Egyptiens, babyloniens, mèdes, romains, ottomans, polonais, russes, lithuaniens, allemands, français, espagnols, lusitaniens, anglais, hollandais, marocains, tunisiens, indigènes d’une Algérie sans nom, ils furent canadiens, américains, argentins, et de l’Amérique ibérienne, ils furent caucasiens, syriens, libanais, irakiens éthiopiens, iraniens et aussi chinois et j’en oublie. Ils restèrent liés à la Loi que Moïse reçut du Ciel et qu’il enseigna au peuple en attente autour de la montagne. 

A l’image de l’huile et l’eau, ils ne se mélangèrent ni aux Nations ni aux peuples de rencontres sanglantes. Ils attendaient, emplis de la certitude que leur père qui siège dans les Hauteurs ne les oubliait pas et que son absence finirait un jour différent des autres jours.

Ils dire et disent encore Achem ché bashamaïm, notre Père notre Roi qui es aux cieux, tu t’es enveloppé de silence depuis que tes prophètes se sont tus. 

Le temps a pris le relais de ta parole et depuis le Monde est en désordre, les hommes se haïssent et s’entretuent.

Nous nous souvenons des temps anciens :

Tu as parlé à Adam, il s’est dérobé, tu as parlé à Caïn qui s’est enfui portant son crime trop lourd pour lui.

Tu as appelé Hénoch qui s’est réfugié dans le feu de tes cieux. 

Tu as appelé Abraham qui a marché devant toi ouvrant les portes de l’avenir 

Tu lui as remis le droit de bénir et toutes les Nations sont bénies par lui. 

Tu as parlé à Isaac qui t’est consacré.

Tu l’as enraciné sur la terre que tu destines à ton peuple depuis la création du Monde.

Tu as fait serment à Jacob de donner la terre du Milieu à sa descendance. 

Tu as donné à Joseph le pouvoir des rêves et la Couronne d’Egypte.

Tu as dicté ta Loi à Moshé ton Serviteur.

À Aaron, tu as confié l’honneur de bénir en ton Nom et de servir ton Autel. 

Tu as entendu le cri des Enfants d’Israël, misérables esclaves du puissant Pharaon.

Tu leur as ouvert la grande mer, lorsque Mitsraïm volait vers eux pour les anéantir. 

Tu as mené ton peuple à pieds secs, entre les murailles de mer domptées par ta grande voix

Tu as entendu Moshé et Myriam, chantant ta louange quand les vagues sur ton ordre écrasèrent Pharaon et son armée.

Tu as mené les myriades d’Israël  dans le désert brûlant, sous la triple bénédiction de la Manne-mérite de Moshé, de l’eau du Puits-Mérite de Myriam et des Nuées de gloire-mérite d’Aaron. 

Moshé au bout de sa vie a apposé les mains sur Josué son disciple, qui a conduit tes enfants au pays de Canaan, terre que  tu as juré à leurs pères de leur donner pour l’éternité.

Tu as partagé Canaan entre les Tribus, pourvu qu’elles ne suivent pas la voie des idolâtres.

Tu as aimé David ton serviteur, Roi d’Israël qui dansa devant ton autel.

Tu as donné la Sagesse à Salomon qui eut le bonheur de bâtir ta Maison à Jérusalem 

Tu as protégé son règne par de longues années de paix et de prospérité.

Tu as parlé aux Prophètes pour qu’ils veillent sur les rois et redressent le peuple.

Quelles sont grandes ta Puissance et ta bonté, qui peut deviner tes pensées et découvrir tes voies, Maître du Monde? Nul ne peut t’approcher sans se brûler, et qui tente de te comprendre, s’éloigne de ton Trône. Ta sagesse est infinie qui nous interpelle au-delà des cieux.

Tu as créé le Monde en six jours, Tu es rentré dans ton Shabbat le septième jour, tu as laissé à l’Homme le soin de terminer ton œuvre merveilleuse : La voix de Jacob pour sanctifier ton Nom et les mains d’Esaü pour aménager la Nature. 

Esaü s’est égaré et Jacob est parti en exil. 

D’exil en exil, Jacob-Israël attend la rédemption-la Guéoula qui le ramènera au Pays où coulent le lait et le miel, que tu as juré de leur donner. 

Mais l’Histoire a vacillé, le Miskan est caché quelque part sur le Mont du Temple, que les Nations ont détruit deux fois. 

Ta Providence, la Shéhina (ta présence au Monde) est en exil aux côtés de ton peuple tant que tu caches ta Face et que les dispersés d’Israël subissent le joug des Nations.

Nos prières te disent que les temps sont arrivés et qu’il te plaise de ne plus tarder.

(Yédid Nefesh) «  Ne tarde pas car le temps vient »« Al téaher ki ba hamoed » 

Éperdument, nous attendons que ta gloire se révèle aux nations, et que tu rendes Justice à ton peuple.

                                                          © Charles Baccouche

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