Censurer CNews, Contrôler les consciences. Par Yves Mamou

Les singes de la sagesse. Muet, sourd, aveugle. imageBROKER.com/Muthuraman V/SIPA/2402231750

Oui, « ils » finiront par fermer CNews. « Ils », ce sont ces fausses agences indépendantes comme l’Arcom qui agissent pour le compte de l’État et pourraient faire passer une décision politique pour une décision technique. « Ils » c’est cette ex-ministre de la culture, Rima Abdul Malak, qui a appelé à la suppression de CNews. « Ils », c’est le Conseil d’État qui incite l’Arcom à censurer sans le dire. « Ils », c’est enfin cette commission d’enquête parlementaire qui, dans le cadre de l’attribution des fréquences TNT pour l’année 2025, a entamé un procès quasi inquisitorial contre les médias du groupe Bolloré.

Qu’est-ce qui pousse un État dit démocratique à projeter de censurer un média qui ne trouble pas l’ordre public, ne pratique pas l’incitation à la haine, n’appelle pas à saper les institutions ? La réponse est simple : il s’agit de le faire taire. Pourquoi ? Pour dissonance informative. L’information et les analyses que CNews produit ne sont pas en redondance, ne sont pas en accord, ne sont pas en répétition avec les informations et les analyses produites par les autres médias. Comme l’écrit Maxime Tandonnet sur son blog : « Le succès de CNews est le produit du conformisme et de la pensée unique qui règnent ailleurs. »

L’affaire CNews permet de comprendre qu’aujourd’hui, une poche d’information dissidente fragilise le pouvoir politique.

Sur la subversion migratoire, sur l’insécurité, sur la disparition des frontières nationales, sur le risque politique et sociétal islamiste, sur le wokisme complice de l’islamisme, sur la destruction des services publics, CNews produit un autre son de cloche. Pire, cette singularité fabrique de l’audience ; une audience qui va croissant et pourrait favoriser des partis politiques qui ne sont pas au gouvernement.

L’affaire CNews permet de comprendre qu’aujourd’hui, une poche d’information dissidente fragilise le pouvoir politique. Ce comportement autoritaire de l’État avait déjà surgi avec l’arrivée des réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram). Des notions comme « discours de haine », « modération des contenus », « fake news », « post vérité », « désinformation », « racisme » ont fait leur apparition. Ces notions nouvelles étaient jetées dans le débat public comme autant de symptômes d’une crainte du pouvoir de ne pas pouvoir juguler le débat public. Rappelons-nous l’énervement d’Angela Merkel, ex-chancelière d’Allemagne, en 2015, contre les citoyens allemands qui s’inquiétaient sur Facebook de sa politique migratoire et les pressions qu’elle a exercées sur Mark Zuckerberg, fondateur de Facebook, pour qu’il censure à sa place ces Allemands trop critiques.

Rappelons-nous les agents du FBI placés par les Démocrates dans l’organigramme de Twitter pour museler l’information sur l’ordinateur d’Hunter Biden, fils de Joe et empêcher que le fils délinquant ne fasse dérailler la campagne électorale du père candidat à la présidence des États-Unis. Ouf ! Joe Biden a été élu.

Avec CNews, il ne s’agit plus de museler par ci par là, un post sur Facebook ou X. Il s’agit de censurer un média traditionnel, une chaîne de télévision tout entière, ou les chroniqueurs et animateurs, décortiquent – sans haine, mais non sans véhémence – un projet politique. Ce projet est celui des élites nationales et européennes de détricoter l’identité nationale des États membres, de banaliser voire de copiner avec l’islamisme, de traiter le crime djihadiste comme une maladie mentale, d’accepter le déclin scolaire, de réduire la place des services publics, de réduire la production agricole à quelques secteurs exportateurs, de victimiser les délinquants des banlieues et de criminaliser la population d’accueil en l’accusant de racisme. Les rares médias critiques de ce projet européo-mondialiste doivent donc être diabolisés (« extrême droite » suffit) avant d’être chassés de leur fréquence.

Il s’agit bel et bien d’empêcher de dire ce que chacun commence à voir.

Pourquoi l’État craint-il autant la critique ? Parce qu’il est porteur d’un projet d’abandon des structures nationales au profit d’une Europe sans frontières ni identité qui n’a fait l’objet d’aucun débat. Et c’est parce qu’aucun débat n’a eu lieu à quelque niveau que ce soit au plan national, que la question de l’information devient sensible. Il s’agit bel et bien d’empêcher de dire ce que chacun commence à voir.

Face à cette offensive, il n’est pas sûr que les patrons de la chaîne aient le bon positionnement politique. Lors du débat à l’Assemblée Nationale, les dirigeants de la chaîne ont joué la politesse et la gentillesse, ils se sont excusé d’exister, ils ont tenté d’ »apaiser ». Peut-être n’ont-ils pas réellement conscience que leur existence est en jeu. Il serait bon en tous cas qu’ils se réveillent et, s’ils meurent, il serait bon qu’ils informent les téléspectateurs que leur décès n’a rien d’accidentel et que leur élimination participe d’une opération de contrôle des consciences.

© Yves Mamou

Yves Mamou est journaliste et essayiste.

https://www.valeursactuelles.com/societe/censurer-cnews-controler-les-consciences

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4 Comments

  1. Dans la mesure où Cnews est la seule chaîne qui dénonce le racisme l’antisémitisme, les mensonges du gouvernement, la violence et la propagande militariste, la volonté de fermer Cnews prouve que la Macronie est un régime fasciste. Je dirais même un État nazi car dans le cas contraire la FI et le PIR ne bénéficieraient pas d’une totale impunité.
    La France est devenu un authentique régime nazi qui pratique la dissimulation de crimes racistes, détruit toute liberté d’expression et cherche à provoquer une 3eme guerre mondiale.

    • @Jérôme Onyx
      Tout à fait. Je ne pourrai jamais prendre au sérieux ceux qui reconnaissent l’abjection totale de la FI mais ont des sympathies ou font preuve d’indulgence envers la Macronie. Le macronisme est un mélenchonisme déguisé…la destruction du modele social et la guerre en plus ! Les Français doivent majoritairement être des abrutis ou des gens dangereux puisqu’ils ont une classe politique et des croient leurs médias nord-coréens également parmi les pires que l’on puisse imaginer. La France Soumise de JLM c’est la France tout court.

  2. Ces gouvernants qui ne comprennent rien aux Français, ce sont des esprits libres qui exècrent par-dessus tout la pensée unique et tout ce qui, de près ou de loin, s’apparente à de la dictature de la pensée.
    « Quand on veut tuer son chien, on l’accuse de la rage ».

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