La leçon de politique du plombier, par Liliane Messika

La voix de la France passe par de nombreux tuyaux 

France 24, France Info, France Inter, etc., ne cessent de déplorer la dérive des peuples loin des caps de Bonne-Espérance et de la Bonne-Parole, en direction du continent de la Pensée-Indépendante.

Auditionnée en Commission des finances en juillet 2023, Madame Ernotte, directrice générale de France maison-mère avait expliqué qu’elle faisait bien le boulot pour lequel le ministère de la Vérité l’avait nommée : “On essaye de représenter la France telle qu’on voudrait qu’elle soit, pas telle qu’elle est[1]“.

Si cela s’était passé au rayon Science-Fiction de la Cinémathèque, cela n’aurait pas porté à conséquence. Mais quand il s’agit de l’information financée par impôts des citoyens, on soupçonne une volonté de rééducation qui rappelle douloureusement les manœuvres de Mao Tse Toung et de Pol Pot. 

Personne ne récrimine après les médias privés de gauche ou de droite : ils sont financés par leurs publics et/ou par leurs annonceurs et diffusent ce qui plaît aux clients payants. 

Notre média étatique, lui, se montre scrupuleusement soucieux d’équité et d’inclusion quand cela concerne le ratio de LGBT et de minorité visible à mettre en avant sur ses ondes. En revanche, au moment des infos, le public a droit à un catalogue d’infaux, revisitées à l’idéologie des salariés, lesquels adhèrent, dans leur immense majorité, à une secte minoritaire indifférente à la réalité quotidienne des auditeurs/électeurs.

Les Shadoks de France Inter pompaient, pompaient…

On n’enseigne plus l’Histoire des Shadoks et des Gibis dans les écoles, et c’est bien dommage. Les Shadoks croyaient que la Terre était une planète molle. Ils pensaient que ses changements de forme provenaient uniquement d’un problème de mou, aussi pompaient-ils le mou avec leur pompe à problème mou.

Sur France Télévisions, on croit que la France n’a qu’un hémisphère gauche, alors quand les Français votent à droite, on croit que c’est un problème de gauche, aussi injecte-t-on du gauche avec la pompe à désinformer ad’ hoc à’ goch.

“Faut-il interdire l’extrême droite qui gagne du terrain aux élections ?[2]” s’est demandé un journagandiste de France Inter le 19 janvier 2024. Il s’agissait de l’extrême-droite allemande, pour laquelle (pas plus que pour celle de la France) l’avis francintérien n’avait été requis. Mais si la potion est adoptée par notre voisin, cela renforcera la position des supporters hexagonaux de la liberté de parole-du-moment-que-c’est-la-leur, qui ne manqueront pas de vouloir administrer le même remède à leur population récalcitrante.

Pourquoi ne se demandent-ils jamais pourquoi ?

La gauche est au pouvoir en France depuis 1981 et même pendant les alternances, c’est quand même sa hiérarchie des valeurs qui a dominé la pensée et la politique.

Se pourrait-il que la dérive droitière soit une réaction à ce monopole moral, assené par des privilégiés à l’abri des conséquences de leurs choix, qui retombent sur une majorité de moins en moins silencieuse ?

Pt’êt ben qu’oui, mais p’têt ben qu’non. 

En tout cas, comme nul ne pose la question, le commissariat politique de France Télévisions est toujours incapable de trouver une solution à son problème existentiel : les citoyens ne se conforment plus à ses directives et sont de plus en plus nombreux à penser en fonction du réel.

C’est pourquoi le Think Tank des plombiers a proposé un tuto, qui devrait aider les tenants de l’orthodoxie gauchosphérienne à redresser la barre de leur Titanic.

La leçon du plombier 

Un évier, c’est une cuve alimentée par deux arrivées : à droite, l’eau froide, symbolisée par une pastille bleue, à gauche, l’eau chaude avec son symbole rouge. 

Quand ça brûle, il faut rajouter de l’eau froide, pas de l’eau chaude, sinon ça devient la cuisine du Petit Père Staline : le frigo vide et des flaques de sang partout. 

Quand l’eau est trop froide, façon Pinochet, c’est le robinet rouge qu’il faut ouvrir. Mais pas à fond ! L’idéal, c’est une température à 38 degrés, qui équilibre l’eau chaude et l’eau froide. Tout le monde il est content et le plombier, il est réélu.

Quand l’évier est bouché, il faut purger l’évacuation. Si vous décidez d’ajouter de l’eau, alors que la coupe est déjà pleine, vous n’obtenez qu’un mécontentement général. A fortiori si vous n’ouvrez que le robinet de gauche.

On suggère à l’ENA, oups, à l’Institut National du Service Public, d’ajouter l’enseignement de la plomberie à son cursus. Mais l’inverse serait contre-productif : une option “administration” au CAP de plombier aurait comme résultat de multiplier les plombiers et se raréfier les tuyaux ! 

© Liliane Messika



Notes

[1] www.youtube.com/watch?v=8yMCC3iWhP4

[2] www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-journal-de-8h/journal-08h00-du-vendredi-19-janvier-2024-4929619


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