Le biais de confirmation, ennemi de la vérité

Les 2 contextes n’ont aucun rapport, leur gravité n’est pas comparable et pourtant, dans les 2 cas, on observe un même phénomène journalistique qui émane de médias orientés sur le plan idéologique : le biais de confirmation.

Il s’agit d’un procédé qui traite la réalité d’une information par le prisme des valeurs ou croyances d’une rédaction au point d’en oublier les fondamentaux de la profession : vérifier ses sources, les recouper et ensuite – éventuellement – tirer une conclusion.

À Sainte Soline, des médias imprégnés d’idéologies revendicatives (Mediapart, Le Huffington post, Blast, Libération, Le Monde, France Info…) ont transformé une information partielle et lacunaire (extrait d’une discussion émanant de l’association LDH, elle-même considérée comme orientée sur le plan politique) en information digne de confiance au point de la publier en Une.

On apprendra plus tard – par les différentes enquêtes diligentées et le travail de journalistes intègres tels que Patrick Cohen – que le prétendu blocage du SAMU par les forces de l’ordre n’était pas une réalité.

Mais le mal était fait et les gendarmes présents sur place ont été salis d’une accusation massivement diffusée. Aucune des rédactions concernées, à notre connaissance, n’a présenté d’excuses suite à ces dérives déontologiques majeures.

On observe un phénomène analogue concernant l’hôpital de Gaza. À peine le communiqué du Hamas publié, les mêmes médias (et ils ne sont pas les seuls puisque Le Figaro leur a emboité le pas) se sont empressés de publier cette information comme si elle était parfaitement fiable, authentique. Pas le moindre travail de vérification, pas la moindre précaution prise sachant que l’émetteur n’est pas spécialement reconnu pour son impartialité.

Ainsi le 17 octobre, France Info publie une alerte auprès de ses 2,3 millions d’abonnés sur X : “Guerre entre le Hamas et Israël, un raid israélien sur un hôpital à Gaza fait au moins 200 morts” ; même procédé pour Le Monde qui en a fait sa Une numérique durant plus de 2 heures ; la radio France Info s’est elle aussi empressée de marteler l’information durant la soirée du 17 octobre et une partie de la journée du 18 octobre. On sait désormais que le nombre de victimes est environ 10 fois inférieur à ce qui avait été annoncé et que les premiers éléments d’enquête incrimineraient une roquette lancée depuis Gaza.

Face à ce nouveau fiasco journalistique, d’une particulière gravité en cette période de tension géopolitique, on mesure les conséquences du biais de confirmation et l’urgence à faire évoluer des pratiques journalistiques aussi inquiétantes que dangereuses.

Source: mediascitoyens.eu. Introduction dans l’univers des médias de masse

Merci à H.P.


À propos du “biais de confirmation”

“Le biais de confirmation”, également dénommé “biais de confirmation d’hypothèse”, est le biais cognitif qui consiste à privilégier les informations confirmant ses idées préconçues ou ses hypothèses, ou à accorder moins de poids aux hypothèses et informations jouant en défaveur de ses conceptions, ce qui se traduit par une réticence à changer d’avis. Ce biais se manifeste chez un individu lorsqu’il rassemble des éléments ou se rappelle des informations mémorisées, de manière sélective, les interprétant d’une manière biaisée.

Les biais de confirmation apparaissent notamment autour de questions de nature affective et concernant des opinions ou croyances établies. Par exemple, pour s’informer d’un sujet controversé, une personne pourra préférer lire des sources qui confirment ou affirment son point de vue. Elle aura aussi tendance à interpréter des preuves équivoques pour appuyer sa position actuelle. Les biais dans la recherche, l’interprétation et le rappel de la mémoire ont été invoqués pour expliquer l’attitude de polarisation (quand un désaccord devient plus extrême, même si les différentes parties sont confrontées à la même preuve), de persévérance de conviction (quand la croyance persiste après que les preuves la soutenant sont démontrées fausses), l’effet de primauté irrationnelle (une plus forte importance pour les premières données rencontrées) et l’illusion de corrélation (par laquelle les personnes perçoivent à tort une association entre deux événements ou situations).


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