La Colonne de Judith Bat-Or. Journal d’une Invisible -43- Le pogrom est déjà oublié, et, complices, les médias occidentaux y ont contribué

Judith Bat-Or

Ce serait franchement tordant, et je me tordrais de tout cœur, si ce n’était tellement horripilant, consternant, révoltant.

Ainsi, aujourd’hui, la Chine, qui opprime, parque dans des camps et assassine ses musulmans – un seul, et pas des moindres, de ses péchés capitaux –, la Russie qui bombarde l’Ukraine aveuglément, la Jordanie qui en son temps, lors d’un septembre noir, a massacré, sans états d’âme, ses réfugiés palestiniens, l’Arabie saoudite, la “reine des droits de l’homme” qui, en catimini, élimine ses opposants, tout ce beau monde – et j’en oublie, ils me pardonneront – se dresse comme un seul homme dans une indignation commune, pour condamner les “crimes contre l’humanité” commis par Israël. Ils se rencontrent au sommet pour discuter de la question. Ils évoquent des négociations, solutions à l’amiable, eux qui, sur leur terrain, ne savent user que de violence. Ils appellent à la raison, à la désescalade. À la proportionnalité. Seuls les tyrans sont capables d’un tel aplomb, d’un tel cynisme. Avouez qu’il faut l’oser!

Ainsi quand, avant-hier, des centaines de civils ont péri dans un hôpital de la bande de Gaza, nos champions de l’humanisme ont condamné unanimement la “boucherie sioniste” (je résume). Sans procès, évidemment. Les procès, ils ne pratiquent pas.

Et les pays occidentaux, ceux de la bien-pensance, de la pensée unique, otages de leur mauvaise conscience de colonialistes repentants, ceux du commerce triangulaire, qui ont construit leur puissance sur le sang et la sueur d’esclaves “indigènes”, pensant pouvoir à bas prix se racheter une bonne conscience, ont suivi comme des toutous. Couché ! Assis ! Gentil ! Enfin du “côté du bien” ! Car désormais, ceux mêmes qui, de leur puissance de feu ont écrasé des peuples et des cultures entiers, dénoncent, conspuent les plus forts, mais attention pas ceux dont leur économie dépend !

C’est tellement facile, je dirais presque “naturel”, parce que les Juifs, au fond, dans le secret de son âme, on ne les aime pas vraiment. Parce que, instinctivement, on se méfie de ces Juifs, avec leurs grandes fortunes, leur intelligence retorse, leur solidarité et leur art consommé de la manipulation. Et puis, cette arrogance !  Détestable. Alors, sympathiser avec un pays plein de ces Juifs… Vous pensez ! 

C’est ainsi que ce matin, après le tollé général causé par le “bombardement par Tsahal” de l’hôpital, maintenant qu’Israël a démontré, preuves à l’appui, que son armée n’était pas l’”ignominieux” auteur de ce massacre d’innocents, les victimes n’intéressent plus les Indignés de service. La presse n’en fait plus ses titres. Et quand elle évoque le sujet, elle parle “d’explosion”, sans en donner l’origine.

Quoi qu’il en soit, le mal est fait. La propagande du Hamas a réussi son coup. Quelques jours après le pogrom qui a coûté à Israël 1300 vies – de toutes confessions, je précise –, après les visions horrifiques d’enfants, de femmes et d’hommes, parfois de familles entières, assassinés de sang-froid, affreusement mutilés, tirés comme des lapins, exécutés à bout portant, il est déjà oublié. Et complices, les médias occidentaux y ont contribué.

Ne serait-il pas temps pour nos peuples “civilisés” de réfléchir sans esquive à leur hostilité farouche, tenace, viscérale, envers le peuple juif ?

© Judith Bat-Or

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