David I. Klein. Aux Pays-Bas, une majorité ne sait pas que l’Holocauste a affecté leur pays

Une partie d’une exposition d’Anne Frank est vue aux États-Unis. Musée commémoratif de l’Holocauste à Washington, D.C., en 2003. (Tim Sloan/AFP via Getty Images)

Une étude récente de la population néerlandaise menée par la Conférence des revendications matérielles juives contre l’Allemagne a montré un manque alarmant d’éducation autour de l’Holocauste aux Pays-Bas.

D’une part, la majorité des répondants néerlandais, de tous les groupes d’âge n’ont pas cité leur propre pays comme un lieu où l’Holocauste a eu lieu, malgré le fait que les Pays-Bas étaient le cadre des mémoires de l’Holocauste les plus lus au monde – “The Diary of a Young Girl” d’AnneEnviron 75 % des Juifs du pays ont été tués pendant l’Holocauste, l’un des taux les plus élevés d’Europe.

L’étude, pour laquelle Schoen Cooperman Research a interrogé 2 000 personnes à travers le pays de plus de 17 millions, a également révélé qu’une majorité des répondants (54 %) et une part légèrement plus importante de ceux des générations millénaire et de la génération Z (59 %) ne savaient pas que le nombre de Juifs assassinés par les nazis s’élevait à 6 millions. Beaucoup ont déclaré que le total était d’au moins 2 millions ou moins.

“Enquête après enquête, nous continuons d’assister à un déclin de la connaissance et de la sensibilisation à l’Holocauste. La tendance au déni et à la distorsion de l’Holocauste est tout aussi troublante”, a déclaré Gideon Taylor, président de la Conférence des revendications, dans un communiqué sur l’étude publiée mercredi. “Pour faire face à cette tendance, nous devons mettre davantage l’accent sur l’éducation à l’Holocauste dans nos écoles à l’échelle mondiale”.

Les Pays-Bas ne sont pas dans une catégorie à part entière avec de tels chiffres. Une étude publiée mardi par l’American Jewish Committee a révélé qu’une proportion similaire d’Américains – 47 % contre 54 % aux Pays-Bas – ne savait pas que 6 millions de Juifs avaient été assassinés dans l’Holocauste.

Cependant, les chercheurs ont également constaté que le pourcentage de Néerlandais qui pensaient que l’Holocauste était un mythe ou grandement exagéré (12 %) était plus élevé que dans toute autre nation précédemment étudiée par la Conférence des revendications, une organisation qui prône et distribue des fonds de restitution aux victimes nazies et à leurs descendants. Près d’un quart de ceux des jeunes générations pensaient qu’il était acceptable d’étenir des opinions néo-nazies.

“L’une des tendances les plus troublantes que nous continuons de voir dans ces enquêtes est l’augmentation du nombre de personnes qui croient que l’Holocauste était un mythe ou que le nombre de Juifs assassinés est exagéré”, a déclaré Greg Schneider, vice-président exécutif de la Conférence des revendications.

Malgré ces conclusions, une majorité des répondants néerlandais (77 %) ont déclaré qu’ils estimaient que l’éducation à l’Holocauste était de plus en plus nécessaire dans le pays.

“Bien que de nombreux faits historiques liés à l’Holocauste aux Pays-Bas ne soient pas connus, je suis encouragé par le nombre de répondants à cette enquête qui croient que l’éducation à l’Holocauste est importante”, a déclaré Emile Schrijver, directeur général du quartier culturel juif d’Amsterdam et l’une des personnes qui ont mené l’enquête. “Nous savons que nous pouvons travailler avec les éducateurs pour nous assurer que les tendances que nous voyons dans le déni et la distorsion de l’Holocauste et la montée de l’antisémitisme sont contrecarrées par un solide programme d’éducation à l’Holocauste”.

© David I. Klein

David I. Klein est correspondant européen de JTA, basé à Istanbul. Diplômé de la Columbia Journalism School, il a été membre du Jerusalem Press Club et a travaillé pour CNN, le Forward et le Organized Crime and Corruption Reporting Project.

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1 Comment

  1. La déchéance intellectuelle du monde occidental (à l’image de ses dirigeants) n’a plus aucune limite et chaque journée depuis 2020 en apporte de nouvelles preuves.
    De toutes façons, je n’ai jamais aimé les Pays Bas du Front…

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