Jacques Neuburger. Au nom de ma mère et de tant d’autres femmes

Élisabeth Borne, Yaël Braun-Pivet et Aurore Bergé (AFP)

Femmes ministres, premier ministre ou présidentes de l’assemblée.

Ma mère, la pauvre, me rêvait médecin (comme dans l’histoire: Comment vont les enfants? – Le médecin a fait sa première dent et l’avocat découvre les joies du tricycle…), moi, je me rêvais conducteur de splendides locomotives.

Ma mère, elle, s’était à douze ans appris seule, par la force des choses, à frapper avec une rare vélocité à la machine, et à prendre en sténo dans toutes les langues: cela lui a sauvé la vie, et même arrivée en France, après quelques mois elle était devenue secrétaire d’un avocat parisien à l’époque connu.

Grande féministe, je crois que voir enfin une femme premier ministre, surtout avec ce profil, l’aurait fait danser sur un petit nuage.

De tempérament optimiste, en dépit des choses qui peuvent à juste titre irriter les esprits (je pense par exemple à certaines exigences telles que l’écriture inclusive ou ces revendications un peu absurdes de désigner une femme comme “individu avec un utérus”, ce qui nous renvoie direct à la médecine hippocratique et romaine la plus sexiste: “tota mulier in utero”….) je suis pour ma part drôlement heureux de ce qui, je l’espère, constitue un définitif bouleversement de la place des femmes en politique. Et une femme présidente me ravirait – pas “celle” qui s’y croit presque bien sûr (mais pas parce qu’elle est femme!).

Et puis, en dépit des excès (cette façon de vouloir, chez certaines féministes extrêmes politiquement, attaquer tout homme en vue sur le plan de la sexualité au point de tenter de nous faire croire qu’avoir la main un peu muffle, voir beaucoup muffle, et surtout passablement balladeuse serait presque un crime plus grave que de tuer son prochain – attitude qui à mon sens a comme principal défaut de conduire à ne plus faire la différence avec le viol dans le métro du samedi soir – et nous dont les grands-mères et les grands-tantes ont connu les pogroms perpétrés par les voisins ukrainiens nous savons la différence) je suis plutôt content de cette campagne “me too”: car il est insupportable qu’un mec qui est en position de supériorité sociale profite de sa position pour traiter tout être porteur de jupon ou de  jean étroitement ajusté et au toucher doux comme peau de pêche, comme joujou sexuel corvéable à merci.

Car nous avons tous eu échos de telles situations, et quelle femme ne l’a jamais vécue…, et j’ai mémoire de ma mère racontant qu’ayant dû, orpheline avec frères et soeurs, se mettre très jeune à travailler, ayant menti il est vrai sur son âge afin de trouver un job, à l’âge auquel on est aujourd’hui au collège, afin d’échapper à des pattes plus que balladeuses elle courait autour du bureau patronal tout en prenant en russe un courrier en sténo….

Oui, vraiment, au nom de ma mère et de tant d’autres femmes, décidant de ne voir du verre que le fait qu’il soit, merveille, à moitié plein, je suis absolument heureux de ce véritable bouleversement de la vie politique, de cette enfin là,  si tardive il faut le dire, totale reconnaissance des femmes en politique.

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1 Comment

  1. Dans de nombreux lieux populaires, les violences physiques et psychologiques contre les femmes ont énormément augmenté ces dernières décennies. Et ne cessent d’augmenter.
    Et à cause des bobos “progressistes” il est à peine possible d’en parler : c’est le padamalgam.

    Vous ne devez pas quitter souvent votre monde imaginaire.

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