La Chine implante des dizaines de sociétés fictives en Israël pour accéder à la haute technologie industrielle militaire

 Israël-Chine-États-Unis

Des dizaines d’entreprises fictives de haute technologie ont vu le jour à travers Israël pour servir la dernière campagne de la Chine visant à extraire le savoir-faire militaire avancé des industries de défense israéliennes. Washington a récemment remis une liste de ces entreprises fictives au service de sécurité intérieure israélien Shin Bet, qui est chargé de bloquer la pénétration extra-territoriale en les maintenant loin des technologies de défense top secrètes d’Israël. Pékin cherche depuis longtemps à accéder à ces technologies. Son dernier coup pour contourner le Shin Bet a été de nouer des partenariats avec des entreprises de haute technologie israéliennes.

Ayant capté ce stratagème, toutes les firmes locales de défense ont reçu ces dernières semaines pour consigne de notifier à la direction de la sécurité du ministère de la Défense toute offre d’investissement ou de partenariat venant de l’étranger. Ces offres pourraient ensuite être examinées pour éliminer les associations chinoises.

Mais certaines ont tout de même réussi et ont atteint leur objectif.

Le 21 décembre, dix experts israéliens en drones et trois sociétés ont été inculpés dans un complot présumé visant la vente sans licence de drones armés à la Chine. Leur procès s’ouvre le mois prochain. Selon les actes d’accusation, ce groupe est accusé de “fabrication de missiles de croisière et d’actions susceptibles de menacer la vie humaine”. Son chef est Efraim Menashe, directeur du groupe Solar Sky qui a loué les services d’Innocon, un fabricant israélien de drones de collecte de renseignements. Des dizaines de ces drones ont déjà été expédiés à l’armée chinoise. Certains des accusés ont opté pour le silence sur l’affaire, mais affirment qu’en s’exprimant, ils dévoileront une image différente des accusations portées contre eux.

L’Amérique est intervenue à plusieurs reprises lorsque des transferts d’armes et de technologies de renseignement israéliens vers la Chine étaient en jeu. En 2000, Washington a empêché la vente de l’avion d’alerte avancée Phalcon à la Chine. En 2004, Israël s’est engagé à moderniser les drones explosifs Harpy qui ont été vendus à la Chine en 1994 et a été empêché de les renvoyer. Les États-Unis ont soutenu que le drone Harpy amélioré représenterait une menace pour Taïwan et pour les forces américaines postées en Extrême-Orient. Ils ont finalement été renvoyés en Chine sans les mises à niveau.

Début 2021, Israël a repoussé une vive protestation américaine contre un contrat signé pour une entreprise chinoise pour la construction d’un nouveau port à Haïfa auquel était attachée une clause de gestion pluriannuelle. Washington a déclaré que la présence chinoise à Haïfa empêcherait les navires de guerre américains d’y accoster. En juin de cette année-là, Washington s’est fermement opposé à ce que la China Railway Construction Corporation joue un rôle dans la mise en place du premier tramway de Tel-Aviv, affirmant que cela constituerait une “menace directe pour la sécurité des États-Unis”.

Plus récemment, en août dernier, le directeur de la Central Intelligence Agency, William Burns, a évoqué l’implication de la Chine dans ces entreprises et les relations avec Pékin en général lors de conversations avec des responsables israéliens. Les deux parties ont décidé de se reparler sur le sujet.

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