Le Billet de Romain Tancredi. Pour que la France redevienne la France

La France ne retrouvera sa grandeur qu’en remettant l’accent sur deux sujets : l’instruction et l’éducation.

L’inculture, la bêtise, l’individualisme et l’irresponsabilité des générations actuelles

Plusieurs facteurs expliquent l’inculture, la bêtise, l’individualisme et l’irresponsabilité des générations actuelles :

– la diffusion dans tout l’Occident, à partir des années 1970, de l’idéologie américaine, multiculturaliste, puritaine et bien-pensante (les pays occidentaux cessant progressivement d’être des Nations avec chacune leurs valeurs, leurs lois et leurs particularités pour s’aligner sur celles des États-Unis et se fondre dans une mondialisation qui priorise l’économie par rapport à la politique),

– l’émergence de la société de consommation, qui a instauré le règne de l’argent-roi,

– l’arrêt du service militaire, qui amenait une vraie cohésion et un vrai altruisme entre les hommes d’une même génération quels que soient leur milieu social, leur origine, leur religion et leur couleur de peau,

– les idées de Mai 68, consacrant l’enfant-roi et l’interdiction de punir et d’interdire.

Résultat : en un demi-siècle seulement, le niveau d’intelligence, de culture, d’éducation et de responsabilité des populations occidentales en général et de la population française en particulier s’est considérablement affaibli, tout comme leur attachement à leur nation.

Les gens, puisque leurs parents leur ont tout passé, sont mal élevés, et donc malpolis et individualistes. Ils se croient tout permis et contestent toute forme d’autorité (celle de leurs parents, de leurs enseignants, des Forces de l’ordre et des élus).

Ils sont incultes, car le niveau de l’Éducation nationale (appellation qui n’aurait jamais dû remplacer celle d’ « Instruction publique ») a considérablement baissé (le Baccalauréat d’aujourd’hui est ridiculement facile à obtenir comparé au Certificat d’études des années 1960).

Et ils sont irresponsables et immatures, se désintéressant complètement des grands enjeux politiques (souveraineté, laïcité, indépendance de la France), leur préférant des loisirs puérils (télé, football, jeux vidéo).

Du pain et des jeux

En somme, comme au temps de l’Empire romain, les gouvernants les divertissent (ils leur donnent « du pain et des jeux ») pour les distraire, ce qui leur permet ainsi de mener la politique de leur choix sans rencontrer de contestation importante… et les gens tombent dans le panneau !

Depuis un demi-siècle, on fabrique sciemment des générations de crétins. Puisqu’on ne peut pas compter sur les gens (puisqu’ils n’éduquent plus – ou mal – leurs enfants), le redressement de la France ne passera que par l’école!

Il faut mettre fin à la doxa bobo-bien-pensante-libertaire qui s’est diffusée partout dans notre société en réinstaurant l’Instruction publique telle qu’elle était de 1870 à 1970, celle de Jules Ferry, Georges Clemenceau et Jean Zay (les châtiments corporels et la séparation garçons-filles en moins), c’est-à-dire une école qui met l’accent sur la morale, l’enseignement de l’Histoire de France et l’attachement aux valeurs de la République, notamment la laïcité.

Le fait que 80 % des gens (et je suis gentil) méconnaissent complètement l’Histoire de notre pays, ses dates importantes et ses grands personnages, n’est pas acceptable et est indigne d’une grande puissance telle que la France.

Pour cela, il faut commencer par revenir à la formation des enseignants telle qu’elle se faisait des années 1870 aux années 1970. Ces 40 dernières années, les INSPE, ESPE et autres IUFM ont lobotomisé des générations de futurs enseignants en leur mettant dans le crâne qu’ils ne devaient plus être des maîtres faisant la loi dans leur classe et inculquant un savoir à des élèves pour en faire des citoyens, mais des « professeurs des écoles » faisant preuve de « bienveillance » et de « pédagogie » en mettant les enfants « au centre de la classe » et en adaptant leurs cours à leurs « différences », dans le respect des convictions de l’ensemble de la « communauté éducative », au sein de laquelle les lobbys associatifs et les parents d’élèves ont leur mot à dire !

Il faut que cela change ! Il faut revenir aux méthodes du siècle doré 1870-1970, interdire l’accès des associations à l’école ainsi que celui des parents (à l’exception des convocations et des réunions parents-profs), donner tout pouvoir aux maîtres pour faire cours à leurs élèves et qu’ils aient le soutien plein et entier de leur hiérarchie, du Directeur d’établissement au Ministre en passant par l’Inspecteur d’académie et le Recteur !

Quand cela sera fait, à échéance d’une ou deux générations (oui, ça va être long…), ces enfants devenus adultes et parents éduqueront de nouveau leurs enfants en leur inculquant les valeurs de respect, d’humilité, de partage et d’amour de la patrie.

Il ne restera alors plus à tous ces gens redevenus de vrais citoyens qu’à voter de façon à mettre au pouvoir des candidats réellement républicains, amoureux de la France et respectueux de l’opinion du peuple.

Alors, une fois ces gens-là au pouvoir, il faudra, en terme de politique intérieure et internationale, revenir aux idées du général de Gaulle : un État fort et ferme vis-à-vis des délinquants et des criminels et une France libre et indépendante vis-à-vis des autres pays et des organisations supranationales (OTAN, ONU, Commission européenne).

Il n’y a que comme ça que la France redeviendra la France. Alors, je vous le concède, il y a du boulot. Mais c’est faisable ! Ça ne tient qu’à vous, qu’à nous !

© Romain Tancredi

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8 Comments

  1. J aime beaucoup ce texte ,je trouve l ambition de Mr Tancredi irrealiste et parfaitement utopique ,,mais il a raison d evoquer ces points.
    Au dela du rejet que m inspire notre pietre president , je dois noter qu il est issu d un bain culturel different du mien tout simplement parce qu il a 25 ans de moins,il appartient ( lui et ses proches)a une generation biberonnèe a la culture americaine ,mais aussi a une idee educative americanisee:
    En effet ces jeunes gens semblent avoir echappè a la base solide qui constituait naguere la culture generale ; comme aux usa le systeme educatif français semble privilegier les super techniciens qui maitrisent parfaitement un domaine sans s apesantir sur l indispensable culture historique .
    Cela nous donne des enarques capables d ingurgiter des montagnes de donnèes mais totalement ignorant de l histoire de leur pays .
    Lorsque macron explique que la culture française n existe pas ou pense tout haut que la France a detruit l eldorado algerien ; on peut etre certains ; qu au dela du calcul politique il ne sait tout simplement pas de quoi il parle …..

  2. Oui, “très très bien”, comme vient de le dire le commentateur Joseph il y a deux heures.
    J’aurais dit “article magistral”, Romain Tancredi, si vous n’y aviez pas inclus le nom du Général de Gaulle, cette icône de la Résistance française de 194O, qui en une seule phrase venimeuse – “les Juifs, peuple d’élite, sûr de lui ET DOMINATEUR” – a causé et cause encore bien des ennuis à Israël qui n’a de cesse de …résister à son tour aux djihadistes arabo-musulmans encouragés par cette phrase malveillante digne des antisémites français des années 193O.
    Par cette même phrase venimeuse, le vieux Général a gommé comme par magie la sympathie qu’éprouvait le peuple français à l’égard d’Israël. (La vôtre aussi ?).
    Car j’avoue que j’attache autant d’importance à la survie et au bien-être d’Israël qu’au sursaut nécessaire du peuple français devenu lui-même, entre-temps, une cible de djihadistes aujourd’hui ubuquistes.

    • Je me demande s’il n’était pas jaloux de ne pas avoir en france ce même genre de peuple.
      Mais même si c’est le cas ça montre bien alors que le fond et la racine de l’antisemiitisme est d’abord la jalousie.
      Et voyant qu’on ne peut pas arriver à la cheville de ce peuple qui a 5000+ d’histoire qui éduque ses enfants de la meilleure manière qui soit on devient antisemite automatiquement.

  3. Entièrement d’accord sur le constat et sur les remèdes proposés. Sur les causes, bien sûr, certains points peuvent être discutés. Je me permets de suggérer deux choses et deux souhaits : essayons de ne pas déverser un torrent de pessimisme sur la tête des Français, et en remettant le compteur à zéro en s’interrogeant sur ses faiblesses, essayons de regarder ce qui fonctionne en France : aéronautique, spatial, robots, fonds sous-marins,…Retrouver la confiance, ce n’est pas forcément utopique…

  4. tout c´est vrai. C´est une pandemie. il n´y a pas de vaccination ni de remède. notre epoque, a quelle epoque de l´empire Romain ressemble-t-elle? du deuxième siècle? on ne sommes-nous déjà arrivés au quatrième?

  5. J’approuve globalement les constats de Mr Tancredi. L’éducation nationale n’éduque en rien et ne fait que distribuer des savoirs avec des méthodes peu productives. Prenons donc modèle sur nos voisins qui sans société des agrégés savent mieux faire que nous. J’ai des petits enfants en Suisse qui aiment aller à l’école! Plus de rigueur certes mais n’oublions Prévert et son écolier qui regarde l’oiseau et le bleu du ciel.
    Cependant Mr Tancredi passe sous silence une donnée fondamentale: l’espace national n’est plus à la hauteur mondiale. La France s’est faite à partir des territoires puis des provinces avant de devenir un état aujourd’hui dépassé par les enjeux mondiaux. Cherchez sur une planisphère ce petit bout de terrain qui s’appelle ”la France”. Pas facile à trouver et pas à la taille des USA, de la Chine, du Brésil, de la Russie, de l’Afrique du Sud ni même du Congo. Ce n’est que dans le cadre d’une Europe unie que nous retrouverons notre ancienne grandeur, que nous serons écoutés et pourrons peser dans les affaires du monde Il faut réorganiser l’Europe de fond en comble pour en faire un grand état fédéral avec ceux qui en ont vraiment envie. Les anglais sont partis, tant mieux, ils n’en voulaient pas et ont tout fait, comme depuis des siècles, pour en entraver la réalisation. Une Europe forte, rayonnante, faisant respecter le droit, la liberté et combattant la misère et la corruption, généreuse envers les peuples émergents, voilà l’Europe dont je rêve depuis hélas trop longtemps. Il est grand temps de s’y atteler.

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