Olivia Cattan, depuis Israël. Sophie Cluzel et La Langue de bois

Sophie Cluzel, que Laurent Ruquier dans son émission du samedi soir a présenté non sans humour comme celle « qui s’occupe des personnes handicapées », est venue sur le plateau répondre à Dominique Farrugia.

Des classes “autistes”

Selon elle, tout va beaucoup mieux : il y aurait des « classes autistes », ce qui va à l’encontre de l’inclusion, mais ce n’est qu’un paradoxe de plus que personne n’a relevé.

Il y aurait des colocations entre personnes en situation de handicap qui permettraient de « rendre visibles les personnes en situation de handicap », il faudrait qu’elle nous explique comment…

Il y aurait une inclusion à hauteur de 3%, a t-elle déclaré fièrement, ce qui est pourtant loin d’être une avancée et un record mondial, mais ce résultat médiocre a semblé la satisfaire.

Et selon elle, et pas selon les chiffres, le chômage des personnes en situation de handicap aurait « diminué ».

Des semblants de débat sur des sujets d’importance

Le souci majeur est que ni Laurent Ruquier ni Léa Salamé ne connaissent réellement le sujet et les véritables chiffres. Alors ces conversations sur le handicap restent des semblants de débat avec des contradicteurs pas à la hauteur de la tâche, des monologues politiques où la secrétaire d’état annone des chiffres que personne ne prend le temps de vérifier. On la laisse dire aussi que le « DuoDay » qui n’est pas de son fait et qu’elle a juste “récupéré” créerait des emplois alors que les associations savent que c’est loin d’être le cas. On la croit sur parole parce que c’est une maman concernée et une ancienne militante.

Mais aujourd’hui, Sophie Cluzel, qui est sur les plateaux de télévision bien plus que sur le terrain, est avant tout une redoutable femme politique avec des éléments de langage qu’elle a martelés: “changer la donne”, “challenger”, sortis de son excellente équipe de communication sans compter son attaque contre son adversaire politique Anne Hidalgo.

Langue de bois, Caramels, bonbons et chocolat

Celle qui “renversait les tables” autrefois pour défendre les droits des personnes en situation de handicap a choisi d’apprendre désormais la langue de bois si chère à certains de nos politiques se réfugiant derrière des chiffres fabriqués par son ministère.

Mais la vérité est qu’elle n’a pas pu avancer comme elle le voulait et que le handicap, qui était une priorité du quinquennat, est passé à la trappe.

Le goût du pouvoir

Elle aurait pu alors choisir de quitter ses fonctions comme d’autres l’ont fait mais elle a choisi de rester, non pour tenter d’améliorer la situation des personnes en situation de handicap, mais parce que le goût du pouvoir et la lumière médiatique ont eu raison de ses convictions.

Dominique Farrugia a tenté vainement de protester, ayant beaucoup de mal à masquer sa colère, mais il s’est voulu poli et constructif, croyant naïvement que la secrétaire d’état tiendrait peut-être, entre novembre et Mai prochain, un seul de ses engagements.

Certains d’entre vous se diront en lisant ce post que je me montre dure avec celle qui fut jadis mon amie mais je leur répondrai qu’il est normal de placer plus d’espoir en ses amis et de se montrer déçus lorsque ceux-ci préfèrent les lumières éphémères du pouvoir à leurs convictions.

Et je leur dirai aussi que c’est notre quotidien de parents qui est dur et que les mots que j’emploie sont bien au-dessous de la souffrance et du désespoir des familles.

Mais soyons rassurés, le livre de la secrétaire d’état, pur outil de communication servant à occuper les plateaux une nouvelle fois, sortira prochainement afin de dire à quel point nos enfants “différents” sont merveilleux !

Sophie Cluzel

Malgré la volonté sincère d’Emmanuel Macron de changer les choses en matière de handicap, le bilan de la secrétaire d’état est plus que médiocre. Sophie Cluzel peut endormir les médias et quelques associations tenues par des subventions mais elle aura bien du mal à convaincre les familles qui voteront en Mai prochain.

Pour rappel, le principe du DuoDay est simple: Une entreprise, une collectivité ou une association accueille, à l’occasion d’une journée nationale, une personne en situation de handicap, en duo avec un professionnel volontaire. Le concept DuoDay a été créé en Irlande en 2008, repris en Belgique en 2010, puis dans toute l’Europe les années suivantes. En France c’est dans le Lot-et-Garonne que le DuoDay est né, à l’initiative d’un établissement médico-social accueillant des travailleurs handicapés en milieu protégé.

© Olivia Cattan

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1 Comment

  1. D’après Josef Schovanec, Sophie Cluzel est une ministre absolument lamentable. En tant que neuro-atypique je peux témoigner que la situation des personnes neuro-atypiques et autistes en France ne s’améliore absolument pas : le système médical français a un retard considérable sur les autres pays européens. Rares sont les médecins français sachant ce qu’est l’autisme de haut niveau. Au niveau du système éducatif : désastre absolu également. Le simple fait d’obtenir un diagnostic relève du parcours du combattant, et encore l’on n’est même pas assuré de tomber sur des gens compétents. Et en disant tout cela je ne fais même qu’effleurer le sujet.

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