Jusqu’au 31 octobre, le musée d’art et d’histoire du Judaïsme à Paris met en avant les artistes juifs d’Europe de l’Est appartenant à l’École de Paris. Cette génération de peintres allant de 1905 à 1940 est en effet constituée de nombreux créateurs attirés par la vivacité de la capitale française au début du XXe siècle. Les plus connus sont Chagall, Modigliani et Soutine mais il y en a quantité d’autres.
De Russie ou d’Italie
Nombreux sont les artistes de l’École de Paris dont on ignore la confession. L’Italien Amadeo Modigliani ou la Russe Sonia Delaunay font en effet partie de ces créateurs juifs qui ont pris “Paris pour école”, pour reprendre le titre de cette exposition. On y croise également l’Allemand Lou-Albert-Lasard, le Hongrois Alfred Reth, le Tchèque Georges Kars ou le Russe Pinchus Krémègne.
Styles différents
Ne cherchez pas un style commun à tous ces artistes. Lorsqu’ils arrivent à Paris au début du XXe siècle, ils ont tous suivi des formations artistiques dans leurs pays d’origine. Léopold Gottlieb et Jules Pascin, par exemple, ont suivi des cours à Munich. Tous, cependant, vont traîner leurs guêtres dans les différentes académies de Montparnasse, le quartier des arts qui va détrôner Montmartre.
Cubisme et post
Influencés par les recherches cubistes de Braque et de Picasso, nombre de ces artistes optent pour une géométrisation des formes. Les peintures de Marcoussis, Reth et Hayden sont des variantes des compositions cubistes mais mâtinées de couleurs fauves ou d’abstractions plus ou moins radicales. Sonia Delaunay, comme son époux Robert, choisit l’orphisme et les cercles chromatiques, que l’on retrouve dans la Prose du Transsibérien illustrant le texte de Blaise Cendrars.
Un choix superbe
Chaque artiste, même les plus prisés, est représenté par un choix superbe d’œuvres sorties de nombreux musées de province comme Troyes, Villeneuve-d’Ascq ou Grenoble, sans oublier le musée national d’Art moderne et celui de la Ville de Paris. Modigliani est, par exemple, illustré par une sculpture et deux portraits qui rappellent son passage de la sculpture à la peinture. Même sélection judicieuse pour Chagall, Soutine, Zadkine et Kisling.
Des Années Folles à l’Occupation
Le parcours entraîne le visiteur de la Première Guerre mondiale (8 500 juifs étrangers dont Marcoussis, Kisling et Mondzain rejoignent les rangs de l’armée française) aux Années Folles (période de renaissance d’une culture juive indépendante) et à 1940 (avec le départ de certains artistes comme Chagall et Lipchitz vers l’étranger ou l’arrestation et la déportation de nombreux autres).
Ne pas manquer Hersh Fenster !
Au sous-sol du musée, il ne faut pas manquer l’exposition Hersh Fenster qui complète parfaitement celle dédiée à l’École de Paris. Cet écrivain et journaliste a publié en 1951 un livre intitulé Nos artistes martyrs et écrit en yiddish (le musée en publie la version française avec les éditions Hazan). Celui-ci rappelle la carrière de 84 artistes juifs de la scène française qui sont morts entre 1940 et 1945. On y retrouve aussi bien Chaïm Soutine que Otto Freundlich.
Informations pratiques
Chagall, Modigliani, Soutine… Paris pour école, 1905-1940
- Horaires. Dans le cadre de l’épidémie de Covid-19, merci de prendre contact avec les lieux pour vérifier la programmation et les contraintes d’accès avant de vous déplacer – Du 17 juin au 14 juillet : mardi jeudi vendredi fêtes de 11h à 18h, samedi dimanche de 10h à 19h, mercredi de 11h à 21h. ; Du 15 juillet au 12 septembre : du mardi au vendredi et fêtes de 11h à 18h, samedi dimanche de 10h à 18h. Fermé les 7 septembre et 8 septembre. ; Du 13 septembre au 31 octobre : mardi jeudi vendredi fêtes de 11h à 18h, samedi dimanche fêtes de 10h à 19h, mercredi fêtes de 11h à 21h. Fermé le 16 septembre.
- Lieu. Musée d’Art et d’Histoire du judaïsme
71 rue du Temple
75003 Paris - Dates. Du jeudi 17 juin 2021au dimanche 31 octobre 2021
© Guy Boyer
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