La Chronique de Michèle Chabelski. Ces nouveaux Juifs, qui doivent autant à la pkaïla qu’au gefillte fish…

Bon

   Mercredi

       Ces soirées ont pour la plupart d’entre nous été douces, gaies, chaleureuses, gourmandes, tendres, bruyantes parfois…

    Mais elles ont souvent signé l’union sacrée des séfarades et des ashkénazes , mâtinée parfois d’apports non juifs, dans une chaîne communautaire qui porte haut les couleurs d’un judaïsme nouveau…

   Après le grand malheur et l’indigence démographique de la communauté juive, l’Histoire a chassé de leurs terres des Juifs qui,  après avoir traversé la Méditerranée, ont découvert les brumes et le froid de la métropole …

   Et aussi des individus installés là depuis un peu plus longtemps, porteurs de noms imprononçables, écorchant parfois le français, la vérité, mon frère, et parlant une langue gutturale étrange que personne ne connaissait…

   Les jeunes parlaient bien français, bien sûr, mais n’empêche…

Leurs parents… ouille !!

   Et on expliqua à ces exilés du soleil, que si,  si, ces gens étaient bien juifs, comme eux…

   Juifs comme eux!!

     Ha ha!! Laissez-moi rire!!

       Ils mangeaient des trucs bizarres, assez infects pour la plupart, priaient avec un accent incompréhensible qui n’avait de juif que le nom, appartenaient à des micros familles dont la plupart des membres avaient été gazés par les nazis , ce qui leur donnait souvent l’air abattu… Ça se comprend…

Ils connaissaient bien sûr les Livres sacrés, mais ils entretenaient avec le Très Haut des relations sibyllines parfois indéchiffrables, quand ce n’était pas une absence totale de communication…

Ils étaient souvent cultivés, mais d’une réserve qui alourdissait parfois l’ambiance rieuse et chaleureuse des retrouvailles d’une tribu souvent bruyante…

  Mais bon.

    Juifs ils étaient.

     Il fallut s’y faire.

      Et les flèches de l’amour se plantent à l’aveuglette, sans rime ni raison, ciblant ses victimes dans une incohérence inintelligible, et voilà t -y -pas que la Méditerranée joyeuse s’alliât aux descendants des steppes glacées , dans un brassage sentimental et sensuel qui devait aboutir à ce terrible constat: 

    Ashkénazes et séfarades unis au pieu pour le meilleur et pour le pire,  créaient ensemble ces nouveaux Juifs, qui ma foi, devaient autant à la pkaïla qu’au gefillte fish…

     Ce fut rude pour les deux communautés…

   Quoi?

  Ces êtres hybrides étaient nos enfants ?

    Les anciens plongeaient le nez dans leur assiette avec désarroi, les séfarades regardant avec accablement leurs filles porteuses de noms étranges, les ashkénazes plissant le nez devant les permanentes références au Très Haut, Baroukh Hachem, Baroukh Hachem…

   Et puis on apprit à se connaître…

    Voire à s’aimer…

       Et en 5782, dans bien des familles , à partager coutumes et habitudes, à chérir ces brus et ces gendres qui ont façonné ces merveilles , nos petits – enfants, à goûter aux délices venus du fond des âges, à partager tendresse, rires, amitié, amour, dans cet écrin qu’est le judaïsme sans frontières, enrichi des rituels et des spécificités de chacun stratifiés par l’Histoire, gonflés des combats collectifs, veloutés du bonheur de cet amour commun du judaïsme…

   Et bientôt les termes d’ashkénazes et de séfarades appartiendront à l’Histoire, ne restera que cette force unie et heureuse d’un judaïsme constitué d’une mosaïque arc- en- ciel…

   Voilà pourquoi ces soirées de 5782 sont devenues des partages pleins de grâce qui réjouissent le cœur et l’âme…

   Et nous aimer ainsi ne nous empêche pas d’aimer nos amis non juifs…

  Bien au contraire…

      Alors:

        Le’Haïm!!!

      Je vous embrasse

© Michèle Chabelski

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2 Comments

  1. – JE SUIS LA CANNELLE ET LE CUMIN
    Chanson de Danielle Messia JE SUIS LA CANNELLE ET LE CUMIN
    Cette chanson inédite est une de ses premières, écrite alors qu’elle avait moins de 20 ans)
    Ecrite pour évoquer ses origines doubles, Ashkénaze et Sépharade.

    https://sd-6.archive-host.com/membres/up/02f17c3c5ca9f3ebd7aa09be27239f1573682c0b/La_cannelle_et_le_cumin.mp3


    Je suis la cannelle et le cumin
    Je suis la menthe et le raifort
    J’ai un passé dans chaque main
    A gauche le sud à droite le Nord
    J’ai une racine à chaque pied

    – L’un parle Yiddish et Polonais
    Toi qui es moitié de moi-même
    Laisse-moi te dire combien je t’aime

    Dans une p’tite maisonnette
    Y’a mon grand-père qui s’entête
    À r’garder les flammes du feu
    Les rouges et puis les bleues
    Oy vey, Oy vey! Oy je m’étais endormie
    Et je pense à toi grand-mère Qui me chante
    Ay lu lu

    Je suis la cannelle …
    A gauche le sud à droite le Nord
    J’ai une racine à chaque pied

    L’autre pied m’est un peu étranger
    J’comprends pas toujours son langage
    Oui mais je sais qu’il est très sage
    Orient! Orient millénaire
    Du désert à la mer
    Tu coules dans mon sang
    Sur ma route est l’olivier
    Mes moutons sont tous blancs
    Et ma couche est parfumée
    De myrthe et d’encens

    Je suis la cannelle …
    A gauche le sud à droite le Nord
    J’ai une racine à chaque pied
    L’un va clopin l’autre clopant
    Mais toujours ils vont du même côté
    Du côté du soleil levant.

    Du côté du soleil levant. Je demande ‘Israël ?

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Danielle_Messia (klic klic)
    Danielle Messia était une chanteuse Française
    des années 1980, très prometteuse, mais qui a
    été emportée par une leucémie fulgurante à
    l’âge de 28 ans. Elle nous a laissé 3CDs et de
    nombreuses chansons inédites. Cette chanson
    ‘Le petit Juif’ était dans son premier album qui a été détruit
    avant d’être mis sur le marché en raison des
    ententes avec le producteur qui a travaillé avec
    elle à partir de ce moment-là. L’évolution de
    l’écriture entre cette chanson et « Je suis la
    cannelle et le cumin » (#11), est très nette

    Le petit Juif

    https://sd-6.archive-host.com/membres/up/02f17c3c5ca9f3ebd7aa09be27239f1573682c0b/Le_petit_Juif.mp3 (klic klic)

    Si un beau jour tu passes par ici
    N’oublie pas de t’arrêter
    Et ne prends pas garde au désordre de mon logis
    Peuplé de rêves entortillés
    Je t’ouvrirai la porte de mon aussitôt
    Je chanterai des chansons
    Et pardonne-moi si par quelque Malheur
    Il pleut sur le toît de ma maison

    Dans mon coeur, dans mon coeur
    Danse et chemine, court et trottine
    Dans mon coeur, dans mon coeur
    Danse un petit Juif et son sourire est un peu triste

    Je te ferai asseoir tout près du feu
    Et tu me raconteras
    Tes questions, tes désirs, enfin tout ce que tu veux
    Et qui pèse bien trop lourd pour toi
    Tu accepteras la tasse de thé
    Que l’on offre à l’étranger
    Et pardonne-moi je ne peux rien y faire
    Si chez moi le sucre est bien amer.

    Je t’accompagnerai si tu le veux
    Nous deviendrons des amis
    Mais prends bien garde à toi ami qui veux être heureux
    Ma joie s’appelle mélancolie

    פּרץ Perets

  2. Baroukh Hachem en effet, Michèle Chabelski.
    Tout ce qui arrive de bon,
    Tout ce qui nous réjouit, Baroukh Hachem !
    Tout ce qui nous fait rire,
    Tout ce qui nous réconforte, Baroukh Hachem !
    Tout ce qui nous emballe,
    Tout ce qui nous attendrit, Barouk hachem !
    Tout cequi nous renforce pysiquement, moralement et intellectuellement,
    Baroukh Hachem, Baroukh Hachem, Baroukh Hachem !

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