André Simon Mamou. Après Netanyahu, la relève arrive

Binyamin Netanyahu

Après 12 ans au poste de Premier Ministre, après 4 élections générales en 2 ans, Binyamin Netanyahu a été contraint de mettre fin à la mission de former un gouvernement faute d’avoir pu réunir une majorité de 61 députés.
Le Président Rivlin va probablement charger Yaïr Lapid , tête de liste du parti Yesh Atid ( Il y a un avenir), arrivé en seconde position , d’essayer de former une coalition avec 5 petits partis .
C’est le jeu normal de la démocratie : le Likoud de Netanyahu n’a obtenu que 30 sièges, ce qui représente 25 % des électeurs. Ses alliés, Partis religieux et Extrême Droite, ne sont pas assez nombreux. Il a besoin de Neftali Bennett et de son parti Yamina ( “La Droite” ) pour arriver … à 59 sièges, soit 2 de moins que la majorité.

Il pourrait avoir le soutien d’un parti arabe, Ra’am, qui compte 4 députés, mais alors Betsalel Smotrich de l’Extrême Droite refuserait de participer.

Échec et mat , “El cheikh met”

Échec et mat , “El cheikh met”.
Autour de Yair Lapid vont s’agglomérer le Meretz, parti crypto communiste traditionnel, un parti travailliste , un parti de droite , Nouvelle Espérance, de Gideon Sa’ar transfuge du Likoud et sans doute Yamina de Bennett, Marionettiste Faiseur de roi auquel “On” a promis le poste de Premier ministre pendant les premiers tours de manège.

Cette coalition n’arrivera pas à être majoritaire et elle devra avoir l’appui des Partis arabes auxquels on a beaucoup promis.

Puisque Bibi lui même songeait à faire appel à eux, son opposition estime qu’elle aussi en a bien le droit.

Avec Netanyahu ou avec Bennett-Lapid, le gouvernement de l’Etat d’Israël sera majoritaire grâce aux Députés arabes .

Rester au pouvoir pendant 12 ans, entouré de talents décidés à s’affirmer, d’ambitieux impatients d’accéder encore plus haut, C’est la conséquence d’un système politique incapable d’organiser l’introduction d’un scrutin majoritaire au moins pour une partie des suffrages ou d’envisager alors le vote direct du titulaire au poste de Premier ministre et la nécessaire limitation du nombre de mandats .

Le déferlement des opposants à Netanyahu a atteint des niveaux insupportables. Les charges réunies contre lui par la police n’ont pas été jugées mais les éditorialistes de la Presse traditionnelle l’ont fusillé avant la première audience. Et le pouvoir judiciaire a voulu affirmer une prééminence sur les pouvoirs désignés par les électeurs.

La gauche aigrie et des électeurs dépités faute de Députés

Le droit de manifester librement a permis à des militants de la gauche aigrie ou des électeurs dépités faute de Députés de venir hurler à Balfour, devant la demeure du Premier Ministre, la veille des shabbat.

Il est important que les députés arabes accèdent aux responsabilités, fassent entendre la voix de ceux qu’ils représentent. Il est juste que deux millions de citoyens musulmans, partie de la population qui contribue largement à la prospérité du pays, se sente reconnue et honorée.

Mais Israël est un tout petit pays, grand comme deux départements français, entouré de pays immenses aux populations considérables et presque tous hostiles. Israël est l’obsession de l’Iran qui veut l’extirper du Moyen-Orient.

Sous les gouvernements de Netanyahu, le pays est devenu une puissance militaire incontestable, son taux de chômage s’est réduit à la part incompressible, ses avancées scientifiques, l’intelligence et l’acharnement de ses chercheurs l’ont propulsé très haut en tête, la Start-Up Nation a été consacrée.

Au pouvoir, s’ils y arrivent, ses opposants vont essayer de réduire les privilèges des religieux orthodoxes au risque de les révolter et de les inciter à s’exiler. Un programme de mise au pas des oligopoles et des ententes économiques est également prévu. Est surtout envisagée une politique sociale de distribution vers les classes les moins favorisées.


Netanyahu a fait d’Israël un joyau, un pur diamant. Ses successeurs n’ont plus à effectuer qu’un simple travail de taille et de polissage.
© André Simon Mamou

André Simon Mamou sst Président Directeur de Tribune juive Infos

Suivez-nous et partagez

RSS
Twitter
Visit Us
Follow Me

11 Comments

  1. Votre parti-pris sur la gauche aigrie et dépitée, la presse “traditionnelle”, et la justice, ne me plaise pas beaucoup, je ne vais pas encore m’abonner cette fois-ci.
    Chabbat Chalom

  2. Si sous le “règne” de Natanyahu la situation macro économique d’Israel a progressé, on peut tout de meme apporter quelques nuances quant à la “pureté du diamant”…
    – renforcement continu et insidieux du lien “Pouvoir-Capital”, constitution de fortunes extraordinaires, de trusts… au dépend de la classe moyenne qui s’est appauvri.
    – tentatives répétées pour réduire le pouvoir judiciaire au profit du renforcement l’executif…
    – mode de gouvernement autocratique, machiavélique utilisant les rivalités entre les groupes politiques pour renforcer le pouvoir: “diviser pour mieux régner”.
    – en 12 ans de pouvoir, non seulement le problème du logement est devenu crucial pour les jeunes israéliens: quasi impossibilité pour la majorité des jeunes couples d’acceder à un logement, marché de la location ou inabordable, ou inabordable et indécent en regard du rapport qualité/prix…
    – fuite des cerveaux vers l’Amerique
    – sous développement des transports en commun par rapport au surdéveloppent du réseau routier complètement bouché.
    Il est temps de trouver une relève à la classe politique usée et en grande partie corrompue. Il est nécessaire de modifier le système politique actuel, proportionnel intégral, de façon à parvenir à un minimum de stabilité politique.
    En définitive, il y a beaucoup à “tailler et à polir”!

    • Oui il y a du travail de polissage mais Le diamant est là ! Auriez voulu gérer et organiser le chômage et une économie en berne? Bibi s’en va et saluez le grand homme qui a redressé le pays ! Oubliez la haine et soyez fier de l’œuvre accomplie par les israéliens sous sa conduite !

    • Effectivement, Hubert Roueff.

      Il serait peut-être prématuré de parler d’un “après Netanyahou” (d’ailleurs, à tout compter, il était PM 15 ans et non 12).

      Car, vus les résultats des élections, l’arithmétique de composer un gouvernement viable en Israël soutenu par une majorité du parlement est très difficile.
      Et elle devient tout simplement impossible compte tenu des parlementaires arabes qui seraient une bombe à retardement au sein de n’importe quelle coalition gouvernementale.

      Mais si c’est difficile pour Netanyahou ça l’est encore davantage pour ses rivaux vus ces mêmes résultats.

      Et vous avez raison à énumérer (partiellement…) les problèmes politiques, économiques et sociaux en Israël et la difficulté croissante à y vivre pour nombre de jeunes pourtant israéliens de naissance.

      Tout n’est certes pas de la faute de Netanyahou mais force est de constater que sa mentalité de profiteur (cf. ses procès…) a contribué à l’enracinement en ce pays d’un capitalisme sauvage, cynique, nihiliste, sans foi ni loi.

      Le renforcement économique indéniable du pays en tant que tel s’accompagne d’un affaiblissement de ses citoyens et de fissures sociales et même identitaires profondes qui apparaissent.

      Il a été entendu depuis toujours que la survie d’Israël dépend de la volonté de ses citoyens de se battre pour lui sans réserve et sans limite.
      Vue la tournure prise ces dernières années qui coïncident avec l’ère Netanyahou, ce n’est désormais pas sûr.

  3. Complètement d’accord Avec votre analyse. Les battus et envieux n’ont pas réussi par les élections et sont prêt à tout. Espérons qu’ils ne feront pas trop de dégâts qu’ilsPréserverons la supériorité d’Israel . Mais la messe n’est pas dite !….

  4. On ne peut pas dire que la reconnaissance du ventre brille de tous ses éclats. C’est incontestable, il y a du pour et du contre dans Bibi mais, aujourd’hui, qui est capable de le supplanter dans son rôle de sentinelle ? La haine grimaçante ne peut que déplacer le curseur vers le négatif. Notre peuple est pourtant bien placé pour le savoir.

  5. On peux reconnaitre le formidable travail:accompli par Bibi , ses erreurs lourdes dans le domaine de la vie sociale israelienne ,sa maitrise des relations internationales incontestable et …… tout simplement faire le constat qu un jour chacun de nous , meme le plus talentueux doit passer la main .
    Donc merci Bibi pour le job, dommage que tu n ai pas compris que les resultats doivent profiter a chaque citoyen dans un pays democratique et juif , place a des successeurs qui n auront pas une tache aisée .

    • Oui pour sa faillite dans le domaine du social. Oui pour ses formidables réalisations. Non, le plus talentueux ne doit pas partir sauf si c’est la volonté du peuple.
      Nul n’est indispensable ni éternel mais c’est la démocratie qui doit avoir le dernier mot.
      Il y a que, durant les campagnes successives, les coupeurs de têtes étaient trop haineux pour être crédibles. Les légitimes revendications liées à la pauvreté ont souvent été éclipsées par l’hystérie des procureurs auto-proclamés.
      Prions pour que les successeurs aient la tâche facile en faveur des deshérités. Je vous l’accorde, il y a urgence.

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*